Exigeantes, haletantes, passionnantes, les adjectifs ne manquent pas pour caractériser les 24 Heures du Mans 2014. A l’arrivée de cette 82ème édition de la grande classique mancelle, Audi Sport a démontré une fois de plus sa capacité à gérer les pièges complexes de la course face à Toyota et Porsche. En Grand Tourisme, Ferrari et Aston Martin l’emportent. Retour, par catégorie sur l’épreuve…
LM P1 : Audi gagne, Toyota pleure, Porsche se montre.
Bien que cela n’ait jamais été officiellement dit durant la semaine, le favori des 24 Heures du Mans 2014 était bien l’équipe Toyota. Vainqueurs à Silverstone puis à Spa-Francorchamps, les hommes de Yoshiaki Kinoshita ne sont jamais arrivés au Mans aussi bien préparés. Malheureusement pour les équipages #7 et #8, l’inhabituelle décontraction des pilotes Audi en conférence de presse, à la veille du départ, était probablement un signe avant-coureur, Audi est toujours le maître au Mans…
Pourtant, le début de course confirmait le niveau de performance des japonaises puisque l’équipage Alexander Wurz, Stéphane Sarrazin et Kazuki Nakajima menait le peloton sur un rythme effréné. Malheureusement, à 16 h 30, la météo se déchaînait sur le circuit des 24 Heures du Mans et deux voitures de pointe gisaient alors dans les Hunaudières. À la suite d’une violente averse, Marco Bonanomi (Audi #3) et Nicolas Lapierre (Toyota #8) étaient impliqués dans un accident dont seul le pilote tricolore repartira. Ce carambolage est à revoir ci-dessous, dans les highlights de la 2ème heure de course.
Toutefois, si la TS040 HYBRID meurtrie rentrait à son box, la messe était dite tant le retard sur le leader était considérable. Pour Audi Sport, le joker de la troisième voiture engagée venait d’être posé sur la table et le constructeur allemand devait désormais compter sur ses équipages #1 et #2 pour suivre le rythme imposé par la Toyota TS040 HYBRID de tête. Et ce rythme fut terrible ! Le trio Wurz/Sarrazin/Nakajima dominera ainsi la course jusqu’à la 14ème heure avant que le pilote japonais n’abandonne sa voiture au virage d’Arnage à la suite d’un problème électrique soudain. Le clan Toyota était alors sous le choc…
Dès lors, Audi et Porsche s’échangeront le leadership entre les voitures #1 (Lotterer/Fässler/Tréluyer), #2 (Kristensen/Gené/di Grassi) et #20 (Bernhard/Hartley/Webber). Retardées successivement par des problèmes de turbo, les deux Audi R18 e-tron quattro ont donné des sueurs froides au Docteur Wolfgang Ullrich mais ces dernières ont été, de loin, les plus rapides. À l’arrivée, André Lotterer, Marcel Fässler et Benoît Tréluyer remportent les 24 Heures du Mans pour la troisième fois, offrant ainsi une treizième couronne à Audi dans la plus prestigieuse course d’endurance au Monde. Maigre lot de consolation pour Toyota, Anthony Davidson, Sébastien Buemi et Nicolas Lapierre terminent sur la troisième marche du podium après une longue et pénible remontée depuis les profondeurs du classement.
Une mention toute particulière est à décerner à Marc Gené, remplaçant de Loïc Duval après l’accident du français aux essais, qui a magistralement pris en main la R18 #1 en signant des chronos autant réguliers que terriblement rapides. Pour son grand retour dans la Sarthe, l’équipe officielle Porsche a fait parler d’elle. Les Porsche 919 Hybrid ont montré de très belles aptitudes et un niveau global de fiabilité correct. En menant la course à plusieurs reprises, le prototype allemand a parfaitement rempli sa mission.
Seule équipe engagée dans la catégorie LM P1-L, le Rebellion Racing faisait débuter au Mans deux Rebellion R-One à moteur Toyota. Très jeunes et en pleine phase de développement, les deux voitures conçues par Oreca ont connu fortunes diverses. Tandis que la #13 de Leimer/Belicchi/Kraihamer abandonnait après un problème de moteur, la #12 de Prost/Heidfeld/Beche concluait ces 24 Heures du Mans 2014 à la quatrième place du classement général. Un petit exploit lorsque l’on sait que la voiture faisait ses premiers tours de roues il y a deux mois à peine.
LM P2 : Une Zytek encore bien mûre.
Avec une bagarre annoncée entre Morgan, Ligier, Oreca et Zytek, la confrontation avait fière allure. Véritable vivier de jeunes talents issus de la monoplace, la catégorie LM P2 a ainsi tenu toutes ses promesses et cela durant 24 heures. Bien que les équipes KCMG et Race Performance aient joué les premiers rôles un instant durant, la bagarre pour la victoire a finalement opposé les écuries G-Drive Racing by OAK Racing, Signatech-Alpine, Thiriet by TDS Racing et Jota Sport.
Pour ses grands débuts en compétition, les Ligier JS P2 ont brillé par leurs performances et leurs prestations globales. Ainsi, Tristan Gommendy a signé une probante Pole Position tandis que les voitures des équipages Mardenborough/Brundle/Shulzhitskiy (G-Drive) et Gommendy/Badet/Thiriet (Thiriet by TDS Racing) ont joué la gagne durant un très long moment. Si la vélocité des voitures construites par Onroak Automotive a été indiscutable, la surprise est malgré tout venue de l’équipe Jota Sport avec la « vieille » Zytek Z11SN-Nissan #38 victorieuse. On savait la structure de Simon Dolan très professionnelle et l’équipage parfaitement compétitif, mais la leçon donnait à la concurrence fût saisissante.
Oliver Turvey, remplaçant « au pied levé » de Marc Gené venu suppléer Loïc Duval, n’en demandait pas tant. Aux côtés de Simon Dolan et Harry Tincknell, les trois hommes remportent la catégorie et prouvent leur compétitivité malgré l’âge certain de leur machine. Deuxièmes, Pierre Thiriet, Ludovic Badey et Tristan Gommendy offrent à Onroak et Ligier un podium amplement mérité, d’autant que l’équipage français pouvait prétendre à la victoire. En complétant le podium, la course de l’Alpine A450b de Paul-Loup Chatin, Nelson Panciatici et Oliver Webb récompense la qualité de l’engagement de Philippe Sinault et la forme encore bien actuelle de l’Oreca 03R.
Au chapitre des déceptions, nous mentionnerons l’abandon après 120 tours de la Morgan–Nissan du G-Drive Racing pilotée par Roman Rusinov, Olivier Pla et Julien Canal, pourtant favorite après deux victoires consécutives en championnat du Monde d’Endurance de la FIA cette saison (FIA WEC).
GTE Pro : un spectacle exaltant.
Tous les ans, la catégorie LM GTE Pro est une des plus disputées aux 24 Heures du Mans. Porsche, Ferrari, Corvette et Aston Martin, le monde ne pouvait pas rêver d’un plus bel affrontement. Avec les meilleurs pilotes mondiaux engagés, le spectacle proposé fut somptueux tout au long de la course et à l’issue de cette joute musclée mais correcte, Gianmaria Bruni, Giancarlo Fisichella et Toni Vilander (AF Corse) doublent la mise après leur victoire commune de 2012.
Au soir de la Journée Test, les bookmakers étaient dans le doute. Avec une balance des performances en attente de modification, la hiérarchie n’était établie que temporairement. Ainsi, les Aston Martin se sont révélées bien plus véloces que prévu, autant que les Porsche hors du coup. Des premiers essais libres jusqu’au drapeau à damier, le flamboyant équipage de la Ferrari 458 Italia #51 a ainsi mené la dance, décrochant la pole position et se positionnant constamment aux avant-postes en course. Néanmoins, la concurrence était rude pour l’emporter et l’équipe italienne a du se défaire du trio Magnussen/García/Taylor (Corvette C7.R #73) tout au long de la nuit puis de Turner/Mücke/Senna (Aston Martin #97) durant la matinée de dimanche. D’autant que la voiture sœur d’AF Corse avait disparu des classements après une casse moteur prématurée…
Dans le clan américain, la satisfaction est de mise. Pour sa première sortie aux 24 Heures du Mans, les nouvelles C7.R se sont montrées redoutablement efficaces et globalement fiables. Après une édition 2013 décevante, les hommes de Doug Fehan renouent avec le podium dans la Sarthe, un privilège mérité. Chez Aston Martin Racing, une direction assistée récalcitrante sur la #97 a considérablement retardé Darren Turner, Stefan Mücke et Bruno Senna dans leur lutte pour la première place. Une lutte acharnée et réellement euphorisante pour les spectateurs qui découvraient à chaque tour un nouveau leader. Seule équipe privée engagée en GTE Pro, le RAM Racing ne conservera probablement pas un souvenir profond de sa première participation aux 24 Heures du Mans. Le trio Matt Griffin, Álvaro Parente et Federico Leo ont ainsi été contraints à l’abandon sur un bris de boite de vitesse après 140 tours de course.
GTE Am : en hommage à Allan Simonsen !
Si la catégorie est accessible pour les Gentlemen Drivers, certains équipages engagés sont de tout premier plan et le niveau de compétitive affiché non loin des concurrents « pro ». Exemple marquant, le début de course tonitruant de Sam Bird (AF Corse) qui positionnait sa Ferrari 458 Italia #81 au contact des leaders en GTE Pro. Stoppé dans l’accident impliquant également l’Audi #3 et la Toyota #8, l’équipage Stephen Wyatt, Michele Rugolo et Sam Bird faisait malheureusement partie des premiers noms figurant sur la cruelle liste des abandons.
Après ce premier rebondissement, l’équipe Aston Martin Racing prenait les choses en main par l’intermédiaire de la V8 Vantage #98 de Dalla Lana/Lamy/Nygaard qui laissait finalement le commandement à sa sœur #95 après un problème de direction assisté. Ainsi, le trio David Heinemeier Hansson, Kristian Poulsen et Nicki Thiim a semblé inaccessible et remporte une course symboliquement émouvante, un an après le décès d’Allan Simonsen. Christian Ried, Klaus Bachler et Khaled Al Qubaisi (Porsche #88) ainsi que Luís Pérez Companc, Marco Cioci et Mirko Venturi (Ferrari #61) complètent le podium.
Avant de découvrir le classement des 24 Heures du Mans 2014 et d’autres photos, revivez l’arrivée de la course en vidéo.
– Classement des 24 Heures du Mans 2014 :
Texte : Pierre-Yves Riom
Photos : Thorsten Weigl
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