Alpe d’Huez : comparatif “givré” avec le Mercedes-Benz GLC face aux Fiat Panda 4×4 et Subaru XV

Il était une fois un SUV premium allemand , une citadine italienne et un crossover japonais à l’Alpe d’Huez… Elles étaient pourtant plus que trois voitures à être proposées à l’essai lors de l’événement Active Automobile organisé sur la neige de la célèbre station de sports d’hiver avec aussi les Škoda Karoq, Škoda Kodiaq, Fiat 500X, Jeep Renegade, Subaru Forester. Ces dernières nous ont également offert des instants de glisse qui resteront longtemps gravés dans nos mémoires. Mais l’idée est bien de comparer trois modèles que tout sépare sauf leur transmission intégrale de type permanent. C’est un exercice fou, décalé ! Au final, les enseignements seront nombreux…

Qui dit comparatif, aussi “givré” soit-il, dit critères pour opposer le Mercedes-Benz GLC à la Fiat Panda 4×4 et à la Subaru XV. Ainsi, nous avons choisi de les départager grâce à trois exercices : le plaisir ressenti sur la glace du circuit utilisé par le Trophée Andros, leur capacité à évoluer sur ce même circuit en sécurité et leurs qualités routières (ou pas).

Situé à quelques 60 km de Grenoble, le site de l’Alpe d’Huez est surtout connu pour ses magnifiques montagnes. Là-haut sur les pistes, on skie au-dessus des nuages et on s’initie, à 1 860 m d’altitude, au pilotage sur glace encadré par les équipes de l’école de pilotage Evodriver. Précisons qu’il est rare de pouvoir rouler dans des conditions aussi extrêmes aussi longtemps. Ainsi, nous sommes passés d’une voiture à une autre pendant plus de 2 heures ! Un temps largement suffisant pour réellement tester le SUV GLC, le “trublion” Panda 4×4 et celle que nous découvrons, pour la toute première fois, le crossover Subaru XV.

Acte 1 : les plaisirs de la glisse

Petite mais musclée en termes de design, la Panda 4×4 finition Cross perdure une tradition transalpine unique en son genre. En effet, la première Panda 4×4 a été lancée en 1983. Motorisée par le 0.9 TwinAir de 90 ch et n’affichant que 1 090 kilos, elle nous a offert un maximum de plaisir. A son volant sur la glace, son petit 2-cylindres en ligne hurle mais au moins on entend quelque chose. Ce qui n’a pas été le cas à bord du SUV à l’étoile et de la Subaru XV.

De surcroît, son agilité est tout simplement bluffante, ça glisse fort ! Sachant que son manque de puissance est, sur la glace, complétement effacé, on s’amuse à faire partir en glisse la Panda 4×4, à freiner tard et à manier constamment la commande de la boite de vitesses manuelle à 5 rapports, ESP déconnecté s’il vous plaît (cela à son importance comme l’acte 2 va vous le démontrer). La boîte manuelle classique de la Panda 4×4 représente une authenticité de pilotage sur glace unique à l’opposé des Mercedes 9G-Tronic et Subaru Lineartronic à variation continue. Tour après tour, nous avons déposé toutes les autres voitures. Seule l’une d’entre elles nous a résisté, la Subaru XV mais sans nous donner autant de plaisir.

Quant au SUV Mercedes-Benz GLC, il ne peut pas rivaliser sur cette exercice “fun”, la faute principalement à ses quelques 1 800 kilos. De plus, il est tellement paramétré confort que l’on ne ressent rien sur le tracé très sinueux de l’Alpe d’Huez à son volant. Le GLC est beaucoup trop aseptisé pour procurer autant de plaisir que la Panda 4×4.

  • Acte 2 : la sécurité sur glace 

Sans appel, la Subaru XV est la meilleure des trois sur la glace. Pour un premier essai, c’est une surprise. Le maître de la transmission intégrale japonais fait très fort. Sur le circuit de l’Alpe d’Huez, tous nos confrères journalistes présents ont été unanimes: le crossover XV est bluffant au niveau de son aisance de haut niveau et de sa sécurité.

C’est précisément le XV 2.0i Exclusive (156 chevaux à 6 000 tr/min – 196 Nm à 4 000 tr/min) qui nous a procuré les meilleures sensations de sécurité. Son système ESP est à la fois sûr et doux contrairement à celui de la Panda 4×4 qui est plus brutal. De ce fait, il surprend trop le conducteur qui peut alors avoir une mauvaise réaction en cas d’urgence comme freiner dans un virage. Ce réflexe est à éviter sur la neige, en virage notamment car, c’est la perte de contrôle assurée. En termes de sécurité automobile, Mercedes-Benz n’a presque rien à envier à Subaru. Ainsi, le système 4Matic fait des merveilles sur le “mastodonte chic” GLC. Résulat, le SUV se classe juste derrière la Subaru.

  • Acte 3 : Test routier :

La France est belle et encore plus belle sur les routes de montagnes dignes de Spéciales de rallye. A flanc de roches, les quelques 30 kilomètres proposés lors d’un road trip nous ont offert le parfait terrain de jeu pour départager nos trois véhicules. C’est celui que nous n’attendions pas en si “grande forme” sur un parcours des plus sinueux qui nous a surpris : le SUV à l’étoile. Nous l’avions approché il y a quelques mois dans sa version hybride (à lire sur : Mercedes-Benz GLC 350 e 4MATIC : le SUV hybride par excellence, essai royal).

Dans les Alpes, le savoir-faire allemand fait très fort. Bien sûr, la Panda 4×4 ne peut pas rivaliser mais la grande déception sur route vient de la Subaru XV. Son dynamisme sécurisant ressenti sur le circuit est ici gâché par une boîte de vitesses qui n’est vraiment pas commode. A l’opposé, celle du GLC est performante et le mode “Sport” du système Intelligent Drive aide fortement à mouvoir le SUV. De plus, la version du GLC essayé n’est pas la plus puissante mais représente le “cœur d’une gamme” très étendue à savoir le 220d (170 ch à 3 000 tr/min – 400 Nm à 1 400 tr/min). Cela suffit amplement donc.

En conclusion, les efforts et investissements des constructeurs en matière de sécurité font, qu’aujourd’hui, on peut rouler sur une piste de glace en toute sécurité avec n’importe quel type de voiture. Il y a également un élément de sécurité que l’on évoque trop peu dans nos essais : les pneumatiques. Les manufacturiers ne cessent de développer des gommes au grip optimal quelles que soient les conditions de roulage. Sans les gommes neige montées sur la Mercedes-Benz GLC, la Fiat Panda 4×4 et la Subaru XV, il nous aurait été impossible d’évoluer sur le circuit. Hélas pour l’aspect plaisir, les technologies actives le brident sauf pour la Panda 4×4, notre coup de cœur de l’hiver 2017/2018 !

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos : Cyrille Quintard