Alpine A110 : fin d’une légende en 2026, l’électrique ne sera jamais une vraie Alpine

Le sort de l’Alpine A110 est désormais scellé : la production de la berlinette cessera définitivement en juin 2026 dans l’usine historique de Dieppe. Le nombre d’exemplaires restants a déjà été fixé, et l’ultime chapitre de cette sportive mythique s’écrira en quantité comptée. À l’horizon fin 2026, une A110 100 % électrique prendra le relais. Mais pour beaucoup, cette transition marque la fin d’une époque, car une Alpine sans moteur thermique ne sera jamais une véritable Alpine.

Selon nos confrères de L’Argus, toujours bien renseignés, l’Alpine A110 moderne 100 % thermique s’apprête à « quitter la scène » du marché automobile. Relancée en 2017 par le groupe Renault, l’A110 moderne avait pour mission de ressusciter l’esprit de la berlinette originelle de Jean Rédélé, fondateur de la marque en 1955. Après plusieurs tentatives avortées dans les années 1990 et 2000, ce modèle a permis à Alpine de retrouver une place sur le segment des voitures de sport. Malgré des ventes modestes face à des concurrentes plus puissantes ou plus prestigieuses, la voiture a été unanimement saluée par la presse spécialisée pour son équilibre, son poids contenu et son plaisir de conduite pur. Pendant près d’une décennie, l’A110 a survécu grâce à une succession de séries spéciales et d’éditions limitées, mais l’étau réglementaire européen et l’inéluctable électrification ont fini par condamner ce coupé léger et agile. L’échéance de l’Alpine A110 100 % électrique approche inexorablement.

Depuis 2024, Alpine réduit volontairement la production de l’A110 à 1 500 exemplaires par type homologué, afin de bénéficier des dérogations prévues par la réglementation européenne GSR 2. Ce texte impose de nouveaux standards de sécurité : aides à la conduite obligatoires, crash-tests renforcés, systèmes électroniques de protection avancés. Grâce à ce statut de « petit constructeur », Alpine a pu prolonger la carrière de son modèle.

Pour 2026, le programme prévoit 3 000 unités, réparties sur deux versions. Celles-ci devraient correspondre à deux niveaux de puissance : une déclinaison standard de 252 ch et une version plus musclée autour de 300 ch (probablement la GTS).

Aucune nouvelle série spéciale n’est annoncée. L’A110 R Ultime, dévoilée avec son 4-cylindres 1.8 l turbo de 325 ch, son poids plume de 1 090 kg, son châssis affûté et sa production limitée à 110 exemplaires, restera comme l’expression la plus radicale et la plus pure de cette génération. Elle incarne l’apogée d’une philosophie : légèreté, efficacité et sensations brutes. Il n’est pas exclu que les derniers exemplaires produits en 2026 soient numérotés, comme un chant du cygne pour les collectionneurs.

À la fin de l’année 2026, une Alpine A110 100 % électrique prendra la relève. Mais peut-on encore parler d’une « vraie Alpine » ? L’esprit insufflé par Jean Rédélé reposait sur une équation simple : légèreté extrême, moteur thermique compact, agilité et plaisir de pilotage. Or, une motorisation électrique, par nature plus lourde et moins communicative, rompt avec cette philosophie.

À l’époque de Luca de Meo, un scénario alternatif a pourtant circulé en interne : la prochaine A110 ne serait pas exclusivement électrique. Alpine envisagerait de maintenir une motorisation thermique aux côtés de la version à batteries. Cette possibilité, si elle se confirmait, constituerait un retournement inattendu, tant la communication officielle insistait jusqu’ici sur une transition totale vers l’électrique. Une telle décision traduirait la difficulté de concilier les impératifs réglementaires européens avec l’ADN de la marque, historiquement fondé sur la légèreté mécanique et le plaisir de conduite pur.

Une Alpine A110 sans le son mécanique de son moteur, sans la vibration de son bloc, sans la magie d’un poids plume taillé pour les routes sinueuses, n’est plus qu’une silhouette portant un nom prestigieux. Elle sera peut-être performante, peut-être rapide, mais elle ne sera jamais l’héritière spirituelle de la berlinette originelle.

Ainsi, en juin 2026, la dernière Alpine A110 thermique quittera les chaînes de Dieppe. Ce sera la fin d’une aventure commencée en 2017, mais surtout la fin d’une lignée qui plonge ses racines dans les années 1960, lorsque l’A110 originelle brillait en rallye et portait haut les couleurs de la France.

Enfin, l’avenir d’Alpine Cars sera donc bien 100 % électrique, mais l’âme de la marque, forgée par Jean Rédélé autour de la passion, de la légèreté et de la compétition, restera à jamais liée à la berlinette thermique. Une vérité douloureuse s’impose : une Alpine A110 100 % électrique ne sera jamais une vraie Alpine.

La rédaction

Photos : LesVoitures.com