Aston Martin Bulldog : le concept-car se refait une beauté

L’Aston Martin Bulldog est une voiture unique en son genre à plus d’un titre. Ce concept-car est ainsi intrinsèquement un modèle des plus rares car, un seul exemplaire a été assemblé en 1979. Dessiné par le designer automobile britannique William Towns, cet “ovni à quatre roues” est en cours de restauration chez les spécialistes en la matière, Classic Motor Cars (CMC), l’entreprise basée outre-Manche à Bridgnorth. Aujourd’hui, sans la pandémie de Covid-19, le Bulldog serait déjà complètement restauré.

Confié par son propriétaire à CMC en février dernier, le concept-car Aston Martin Bulldog devait, à l’origine, être commercialisé en petite série de 25 super-sportives mais, le projet n’a pas abouti sachant que le Bulldog a néanmoins marqué l’histoire de l’automobile même s’il reste méconnu à ce jour.

D’une longueur de 4,27 m, d’une largeur de 1,92 m, pour une hauteur de 1,09, l’Aston Martin Bulldog révèle un design très géométrique qui n’est pas sans rappeler celui de la Lotus Esprit. A l’avant, une rampe de 5 optiques peut disparaître sous un élément de carrosserie amovible alors que les portes du “Bulldog anglais mécanique” s’ouvrent comme sur la Mercedes-Benz 300 SL ou, encore, la DeLorean DMC-12, cette dernière étant d’ailleurs apparue en 1981, quelques mois après le concept-car Aston Martin.

Ceci est loin d’être un hasard car, la conception du Bulldog a été confiée, en 1977, à l’ingénieur en chef Mike Loasby. Deux ans plus tard, alors que la voiture à très hautes performances au châssis tubulaire était presque achevée, Loasby est parti de chez Aston Martin pour rejoindre… la DeLorean Motor Company !

Aston Martin Bulldog

L’Aston Martin Bulldog est le plus innovant concept-car du début des années 80 car, en complément de son volet à l’avant et des ses portes, il dispose de poignées de portes affleurantes, de jantes au profil plein et d’une caméra qui remplace les traditionnels rétroviseurs mais, ce n’est pas tout.

En effet, le concept-car Aston Martin Bulldog peut être considéré comme une “Valkyrie d’antan” car, cette incroyable concept-car est bel et bien roulant. Précisons, qu’à l’époque, beaucoup d’études de style automobile n’étaient pas capable d’être démarrées. C’est donc loin d’être le cas pour le Bulldog car, il a été développé dans le but de franchir la barre des 200 mph (plus de 320 km/h). Faute de budget nécessaire pour atteindre cet objectif, Aston Martin a dû se contenter de 191 mph soit 307 km/h, une vitesse néanmoins assez extraordinaire pour une automobile de 1979.

On en vient donc logiquement à évoquer le moteur de ce fantastique engin. Il s’agit d’un V8 5,3 l monté en position centrale arrière sur lequel ont été montés deux turbocompresseurs Garett. Au départ, il était prévu que des carburateurs Weber soient utilisés mais, finalement, les ingénieurs ont opté pour une injection électronique Bosch. L’Aston Martin Bulldog développe sur le papier quelques 700 chevaux mais, pour des raisons de fiabilité, la pression de la suralimentation a été abaissée, ce sont donc 600 chevaux qui étaient disponibles. L’histoire retiendra également que les futures Aston Martin, comme la Valhalla (photo ci-dessous), seront motorisées par un V6 monté aussi en positon centrale arrière, le bloc thermique étant couplé à un système électrique. Pour découvrir ce moteur maison qui marque l’arrêt du partenariat avec Mercedes-AMG, cliquez sur Aston Martin Valhalla : son V6 inédit dévoilé.

Aston Martin Valhalla

Enfin, avant de découvrir d’autres photos du Bulldog, Nigel Woodward, le Directeur Général de chez CMC, nous livre ses sentiments sur le travail qui est réalisé sur l’unique Aston Martin Bulldog :

« La possibilité de restaurer cette voiture est une véritable récompense. Le 27 février, deux jours seulement après avoir dévoilé la voiture à la presse, nous avons décidé de la démonter. Il y a eu un énorme intérêt dans le monde entier et nous pensions que nous pourrions continuer la restauration de dix-huit mois et partager régulièrement les progrès avec les médias. Mais ce n’était pas le cas et nous avons dû arrêter de travailler quelques semaines plus tard. »

Texte : Frédéric Lagadec

Photos : CMC et Aston Martin

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