Pour sa quatrième génération, les 5,17 m de long, 1,194 m de large et 1,47 m de haut peuvent apparaître comme une flopée de chiffres assez pesante mais, c’est sans compter sur les arguments de choix liés à la version « S » de la limousine qui, agrémentée de ses jantes de 21 pouces et de son système de freinage en carbone-céramique badgé Audi Sport, donne déjà le ton de la sportivité. Quant à la silhouette aux contours sobres de l’Audi S8, elle est relevée visuellement grâce à une calandre béante prête à se gaver en air frais et quatre sorties d’échappement. Une ligne connue, massive, effilée, qui aurait presque tendance à plaire aux mauvaises langues. Une base de travail alors complexe pour réussir un sacré tour de force et faire de ce paquebot une gazelle.
Sous sa longue carrosserie, l’Audi S8 cache une suspension active et prédictive qui offre un système pneumatique indépendant pour chaque roue et une armada de capteurs frontaux qui analysent la route et corrigent l’assiette de l’auto au besoin. Un compromis idéal qui favorise un niveau de performance et d’agilité accru. De la même manière, à l’approche d’obstacles, cette technologie accentuera la sensation de confort pour les occupants. Si l’on associe cela à une mécanique démoniaque telle que le somptueux V8 4.0 l biturbo TFSI généreux de ses 571 ch/800 Nm et un différentiel sport, il semble évident que le mariage va être une réussite. De quoi avaler le 0 à 100 km/h en 3,8 s. Pour faire dans le « propre » et des consommations maîtrisées, la limousine S8 est équipée d’une micro-hybridation avec un alterno-démarreur et batterie lithium-ion. Ainsi le constructeur allemand annonce une économie pouvant aller jusqu’à 0,8 l/100km.
A l’intérieur, nous retrouvons les standards actuels de la marque comme nous avons pu le découvrir lors de notre essai de l’Audi Q7 55 TFSI, ceci notamment avec les 3 écrans positionnés sur une large planche de bord et une console centrale composées de matériaux très chics. Un univers que l’on retrouvera sans mal sur la sellerie et les panneaux de portes. Nous accorderons une mention spéciale ou volant quatre branches très 90’s qui saura faire plaisir aux puristes.
Il est à présent temps de se repositionner derrière le « cerceau » et de se rendre réellement compte du potentiel de la nouvelle Audi S8. Certes les chiffres affolent, la technologie embarquée donne le vertige, mais va-t-on réellement pouvoir qualifier le « vaisseau amiral » aux quatre anneaux de sportive ? La fulgurance de la poussée était à prévoir, la cavalerie présente sous le capot ne peut évidement pas passer inaperçue. Nous avons su apprécier à sa juste valeur l’efficacité des gros freins (disques de 420 mm à l’avant – 370 mm à l’arrière) qui vous stoppent à vous écraser la cage thoracique sur la ceinture de sécurité. Tiens… Très sportif comme ressenti. Maintenant que nous avons pu nous mesurer sur autoroute à une concurrence presque inexistante sur le segment, qu’allons-nous découvrir lorsque la route va nous offrir un profil un peu plus sinueux ?
C’est l’instant de la bonne surprise. L’Audi S8 est stable, elle est agile et elle nous fait oublier son poids colossal de plus de 2 300 kilos vers de vraies sensations de pilotage. Cela représente un comble lorsqu’au premier coup d’œil, nous avons découvert cet engin des plus imposants. Alors que nous inscrivons le train avant en courbe, les quatre roues motrices quattro et directrices nous emmènent le tout vers la sortie du virage sans aucune difficulté. Nous aurions du mal à parler de transfert de charge et autres dérives mais, nous avons la sensation de conduire cette S8 comme une berline de supertourisme sur circuit. Finesse, adresse, propreté avec une abondance de calme pour le conducteur telle une « recette » imparable pour performer au volant d’une sportive de route moderne.
Nous pouvons le confirmer, ce quatrième opus de l’Audi S8 est une véritable « machine de guerre » qui n’oublie pas son statut de limousine luxueuse et confortable. Nous pouvons même affirmer que nous ne sommes plus vraiment en présence d’une simple sportive mais d’une vraie « athlète » de haut niveau qui, tel un rugbyman, assure sur le terrain un niveau de performance et de vitesse pure digne des meilleurs. Cette comparaison se paie le prix fort car, il faudra débourser 156 400 € au minimum pour s’offrir la très convaincante Audi S8. Rendez-vous en 2020 pour sa commercialisation.
Essai : Thomas de Chessé
Texte : Guillaume Pons
Photos : Audi
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