Depuis plus d’une semaine, la colère agricole ne faiblit pas. Les éleveurs dénoncent la politique sanitaire imposée par l’État face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui conduit à l’abattage intégral des troupeaux dès qu’un animal est contaminé. Cette mesure, jugée disproportionnée et destructrice, a mis le feu aux poudres dans les campagnes françaises. À cette contestation sanitaire s’ajoute le rejet massif du traité de libre-échange UE-Mercosur, dont la signature a été reportée à janvier mais que les syndicats agricoles veulent voir abandonné définitivement. Les actions coup de poing, blocages et autres manifestations se sont étendues bien au-delà du Sud-Ouest, où le mouvement est né après l’abattage de plus de 200 bovins en Ariège. Vinci Autoroutes a mis en place une carte en temps réel des blocages des agriculteurs, alors que les vacances de Noël débutent aujourd’hui.
Autoroutes A61, A9, A75, périphériques urbains et axes ferroviaires sont désormais touchés par des blocages mis en place par les agriculteurs, paralysant la circulation et perturbant les départs en vacances. À Strasbourg, une centaine d’agriculteurs ont manifesté devant le Parlement européen avec des banderoles « Non à l’abattage » et « Non au Mercosur ». À Bruxelles, plus de 7 300 personnes se sont rassemblées pour porter la contestation au cœur des institutions européennes. Les radars sont aussi attaqués par les agriculteurs. Dans ces conditions, lors des départs en vacances de Noël, la carte en temps réels des blocages des agriculteurs pourrait s’avérer indispensable pour les automobilistes.
La mobilisation est portée par plusieurs syndicats, dont la FNSEA et la Coordination rurale, qui appellent à maintenir la pression. Pour la FNSEA, « le Mercosur, c’est toujours NON », malgré le report de la signature. Les agriculteurs exigent une révision complète de la stratégie sanitaire et un abandon pur et simple de l’accord commercial, qu’ils jugent destructeur pour l’élevage européen.
Les autorités reconnaissent l’ampleur du mouvement. La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a assuré que tous les foyers actifs de DNC étaient désormais éteints, mais cette annonce n’a pas suffi à calmer la colère. Le gouvernement promet d’étendre la vaccination pour éviter de nouveaux abattages, mais les éleveurs restent mobilisés en maintenant leurs blocages.
Enfin, pour les automobilistes et les voyageurs, la situation est particulièrement tendue. D’autres cartes interactives liées aux blocages des agriculteurs, publiées par La Dépêche du Midi, France Bleu et France 3 Régions, permettent aussi de suivre en temps réel les points de blocage et d’anticiper les perturbations. Les zones les plus touchées restent le Sud-Ouest (Toulouse, Bordeaux, Carcassonne), mais les barrages s’étendent désormais vers le Nord et l’Est, avec des actions signalées en Normandie, Alsace et Île-de-France.
La rédaction
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