Citroën C1 : bientôt de retour en 100 % électrique à moins de 15 000 € ?

La marque aux chevrons prépare une offensive inattendue sur le marché européen. Le constructeur automobile aux chevrons confirme travailler sur un modèle situé en-dessous de la Citroën C3, avec un prix d’appel inférieur à 15 000 €. L’idée ? Un petit monospace inspiré des Kei Cars japonaises, ces véhicules cubiques de moins de 3,40 mètres qui représentent près de 40 % du marché nippon. Le projet, baptisé Eurocar, pourrait incarner une nouvelle catégorie de véhicules abordables, dont les contours sont encore à l’étude et qui devraient être précisés le 16 décembre, lors des annonces de Bruxelles sur la révision de la fin du thermique en 2035. Les autres marques du groupe Stellantis, Peugeot, Fiat, voire Opel, suivraient avec leur propre modèle comme à l’époque des Peugeot 107 et Citroën C1.

« Il manque des voitures à moins de 15 000 € sur le marché », expliquait, le mardi 9 décembre, Xavier Chardon, nouveau CEO de Citroën, en marge de la présentation du concept-car ELO au centre technique ADN de Stellantis à Vélizy. Pour lui, cette absence prive une partie des clients d’accès au neuf, vieillissant ainsi le parc automobile et l’âge moyen des acheteurs. L’ancien PDG de Volkswagen Group France insiste : « il y a un besoin et le projet de petite voiture qui remplacerait l’ancienne C1 est légitime pour la marque ». La C1, co-produite avec les Peugeot 107-108 et la Toyota Aygo en République tchèque, avait connu un succès notable avec 1,2 million d’exemplaires vendus entre 2005 et 2022. Citroën s’inscrit ainsi dans une longue tradition de petites voitures populaires, des 2CV à l’AX , en passant par la Dyane, la Visa ou encore les LN/LNA. Cette future C1 100 % électrique pourrait alors être une E-car, soit le nouveau segment voulu par Bruxelles.

Le futur modèle serait décliné au sein de plusieurs marques du groupe Stellantis, chacune avec sa propre identité. Il se positionnerait naturellement sous la C3 actuelle (4,01 m, à partir de 15 850 €). Interrogé sur la silhouette, Xavier Chardon reste volontairement évasif, concédant simplement : « oui, ça peut être un monospace ». Une formule qui rappelle l’esprit des Kei Cars, dont l’histoire remonte aux années 1950 et 1960 au Japon, avec des acteurs majeurs comme Suzuki, désormais engagés dans l’électrification de ces modèles.

Pour Stellantis, la production de ces véhicules doit rester européenne, à condition que Bruxelles impose un contenu local minimum afin de contrer la concurrence chinoise. « On peut réaliser des marges » sur ces petites voitures, insistait Imparato. La Commission européenne partage cette vision. « Des millions d’Européens veulent acheter des voitures européennes à des prix abordables », déclarait en septembre Ursula von der Leyen devant les eurodéputés. Elle appelait à investir dans des modèles compacts et accessibles, adaptés à la demande mondiale croissante.

Mais les constructeurs automobiles ne parlent pas d’une seule voix. Si Stellantis défend l’idée de nouveaux mini-véhicules hybrides ou électriques, Renault préfère miser sur ses modèles existants, comme la R5, la R4 et la future Twingo. « On ne va pas refaire complètement des véhicules, ce serait trop cher pour finalement des niches de marché », souligne la firme au losange. Sa stratégie repose sur une fiscalité adaptée : baisse de la TVA et bonus pour ramener les prix « autour de 15 000 € ». Quant aux groupes allemands, ils restent largement en retrait de ce débat.

Cependant, Dacia, qui fait partie du groupe Renault, semble avoir un coup d’avance. En effet, elle a dévoilé en octobre dernier le Hipster Concept (photo ci-dessous) qui pourrait bel et bien être produit prochainement en série à moins de 15 000 €. Cela répondrait, comme la future Citroën C1, au futur programme E-car étudié par Bruxelles.

Ainsi, le projet Eurocar s’inscrit dans une bataille stratégique pour redonner vie au segment A disparu, mais essentiel pour l’accessibilité automobile. Les annonces de Bruxelles du 16 décembre pourraient marquer un tournant, en définissant les règles d’un nouveau segment européen E-car, pensé pour accompagner la transition énergétique et répondre à une demande populaire trop longtemps ignorée.

La rédaction

Photos : LesVoitures.com, Citroën et Dacia