WRC – Monte-Carlo : immersion exclusive au sein du Citroën Racing

A l’occasion du lancement de la saison 2018 du championnat du monde des rallyes, nous vous proposons de revivre le Monte-Carlo avec le Citroën Racing. Cette première manche du WRC 2018 a été l’occasion pour nous de plonger en plein cœur de cette course mythique aux côtés de la structure française.

Comme à chaque édition, le rallye Monte-Carlo est le rendez-vous des plus grands fans du WRC. Les passionnés arrivent de partout en Europe, bravant le froid, les intempéries pour être au plus près des World Rally Cars. Cette année, les conditions météorologiques très hivernales ont créé une atmosphère que l’on n’avait pas apprécié depuis longtemps sur le « Monte-Carl’ », de celles qui font sa légende. Comme vous allez pouvoir le constater au travers de notre reportage, le ciel est scruté avec attention par toutes les équipes engagées en WRC. Ouvrons les portes du Citroën Racing.

La Sport Auto, c’est avant tout une aventure humaine. Pour accompagner les équipages des Citroën C3 WRC composés de Kris Meeke / Paul Nagle et Craig Breen / Scott Martin, pas moins de 50 personnes composent l’équipe Citroën. La majorité d’entre-elles étant bien sûr dédiée à la compétition. D’un côté, les « têtes pensantes » se concentrent sur la stratégie à adopter pendant la course. Pour cela, les ingénieurs disposent d’un espace qui est généralement classé « top secret ». Après avoir vécu deux Spéciales du vendredi (ES6 : Vitrolles-Oze et ES8 : Vaumeilh-Claret), le Citroën Racing nous a ouvert, pour notre plus grand plaisir, les portes de ce « centre névralgique ». Mais attention, interdiction formelle de filmer ou de photographier les ordinateurs de trop près et les nombreux écrans prévus spécifiquement pour la météo.

Ici, les informations reçues des ouvreurs, pilotes et autres membres de l’équipe technique convergent avant d’être analysées. Les datas des Citroën C3 WRC sont également surveillées en temps réel. Mais, s’il y a bien des données prioritaires avant tout autre, ce sont celles générées par la station météo du Citroën Racing. En WRC, ces paramètres de course sont si précieux que chaque équipe dispose de sa propre technologie et des ses propres partenaires, notamment pour placer certaines antennes. De surcroît, un météorologue de chez Météo France spécialisé dans le Sport Auto accompagne le Citroën Racing sur chaque rallye.

Le vendredi sur le Monte-Carlo 2018, l’état des routes empruntées par les Spéciales était si changeant que la situation a évolué entre chaque passage des C3 WRC, Hyundai i20 Coupe, Toyota Yaris WRC et Ford Fiesta WRC de chez M-Sport, comme l’a expliqué Kris Meeke au terme de la SS6 : « Il y a de la boue sur la piste mais pas assez de pluie pour l’expulser. » Même constat pour son coéquipier, Craig Breen : « La voiture se comporte mieux mais c’est incroyablement délicat. Je n’ai pas encore eu une Spéciale propre mais ce n’était pas si mal que cela. » Pour bien mettre ces propos dans leur contexte du moment, précisons que le pilote irlandais a vécu une ES5 compliquée à bord de sa C3 WRC, la faute à un caillou qui a endommagé son système de freinage.

Après les deux autres secteurs chronométrés du vendredi, les mécaniciens chevronnés attendaient de pieds fermes les C3 WRC au parc d’assistance (Service Park) situé à Gap. Pour ce rallye de Monte-Carlo 2018, ils ont seulement 48 minutes par C3 WRC pour effectuer, le soir, les éventuelles réparations et opérations de maintenance. Le règlement précise également que 4 hommes peuvent intervenir.

Comme vous pouvez le constater au travers de nos photos et notre vidéo, ils sont pourtant 8. En effet, il s’agit d’une assistance Flex qui donne le choix aux équipes de se concentrer sur une seule voiture. Mais attention, si l’un de ces experts touche à l’autre voiture, c’est la pénalité assurée. L’homme à la moustache que vous avez remarqué est nul autre que le commissaire en charge du bon respect du règlement. La seconde C3 WRC profitera des mêmes soins, à son tour, un peu plus tard.

Les opérations se déroulent de manière hyper-ordonnée, dans une ambiance de travail où la concentration est reine mais sans excès car c’est avant-tout la passion que nous ressentons au plus proche l’équipe technique du Citroën Racing. En moins de temps qu’il n’en faut pour changer les 4 pneus d’un automobiliste lambda dans un centre auto, la carrosserie de la C3 est entièrement démontée. Moteur, boîte, système de refroidissement, etc… sont vérifiés. Après 48 minutes, la WRC aux chevrons est comme neuve, impressionnant ! Elle prend alors le chemin du parc fermé situé à quelques mètres.

Ces hommes ont bien évidemment un stock important de pièces à leur disposition. Deux poids-lourd sont utilisés pour chaque rallye du WRC par Citroën pour les transporter. L’un deux est un véritable atelier roulant dans lequel les amortisseurs peuvent être testés par exemple. De nouveau, notre caméra et nos appareils photos se positionnent discrètement car les détails de certaines pièces de la C3 WRC ne doivent pas être vus par la concurrence, comme le moteur d’ailleurs.

Revenons aux pneumatiques. Ils représentent donc un véritable casse-tête lors de ce Monte-Carlo. Les équipes ont le droit d’en utiliser 39 par voiture sur l’ensemble du rallye parmi 24 super-softs, 20 soft, 12 neiges non-cloutés et 24 neiges cloutés. Un ingénieur Michelin vit au plus près des équipes du Citroën Racing afin de prodiguer ses conseils quand le moment est venu de faire un choix sage ou stratégique.

Le matin, les équipes ont 10 minutes pour monter les gommes qui leur semblent les mieux adaptées. Plus efficace que toutes les Miss météo du PAF réunies, les « savants de chez Citroën » savaient déjà, à 10 minutes près, quand la neige allait arriver le lendemain avant que le soleil ne fasse son apparition. Pour avoir vécu ces changements de climat lors de notre seconde journée sur le Monte-Carlo avec le Citroën Racing, sachez que la fiabilité des prévisions est de l’ordre de l’exceptionnel. D’ailleurs, le samedi, toutes les WRC sont reparties en pneus neige cloutés.

Le temps passe trop vite… Après avoir été héliportés sur deux Spéciales le samedi pour vivre les deux passages des WRC entre Saint-Léger-les-Mélèzes et La Batte Neuve (ES10 et ES12), notre immersion s’achève alors que la course bat son plein.

Au terme du rallye de Monte-Carlo 2018, remporté par Sébastien Ogier (à lire ici), Kris Meeke et Craig Breen se classent respectivement à la 4ème et à la 9ème place. Meeke a terminé sur une superbe performance en remportant la Power Stage et ses 5 points bonus, ce qui lui permet d’être 4ème au classement général provisoire du classement pilotes. Voici ses réactions après l’arrivée :

« C’était l’édition du Monte-Carlo la plus dure que je n’avais encore jamais connue. On a tout vu : de la glace vive en pneus slicks jeudi soir, de la pluie vendredi, de la neige samedi et aujourd’hui du givre au Col de Turini. Je suis surpris de finir ce rallye avec dix-sept points en poche, mais je les prends volontiers. Il nous faut rester humbles et poursuivre nos efforts pour progresser. »

En espérant qu’après nous avoir lus, vous avez de nouveau envie de cliquer sur « Play » pour revoir notre vidéo de notre incroyable immersion. Enfin, découvrez au terme de ce sujet, la suite de notre album photo avec, en dernier lieu, l’ambiance incroyable du Monte-Carlo : quelques merguez, la fumée des feux de bois autour desquelles les spectateurs se réchauffent. Une dernière chose… si vous êtes observateurs, vous trouverez le nom du nonuple champion du monde des rallyes WRC sur l’un des clichés qui suit.

La rédaction

Photos : LesVoitures.com

Vidéo : LesVoitures.com