Stellantis : le nouveau CEO nommé avec Antonio Filosa, DS Automobiles en danger ?

Stellantis, le groupe automobile multinational franco-italo-américain regroupant 14 marques dont Peugeot et Citroën et DS Automobiles, a opté pour une succession interne à la direction générale en désignant un cadre expérimenté, en la personne de Antonio Filosa, pour remplacer Carlos Tavares. Ce choix marque un tournant stratégique, renforçant l’influence des acteurs italiens et américains au sein de Stellantis. Dès le 23 juin prochain, Antonio Filosa sera donc le nouveau CEO de Stellantis. L’avenir de DS Automobiles est donc entre les mains d’Antonio Filosa.

Après une attente prolongée, Stellantis a officiellement annoncé, ce mercredi 28 mai, le nom du successeur de Carlos Tavares, dont la démission remontait à décembre 2024. Ce délai, jugé préoccupant par les salariés et les marchés financiers, a nécessité six mois de réflexion pour John Elkann, président du groupe et représentant du principal actionnaire, la famille Agnelli, ainsi que le comité des nominations du conseil d’administration. Finalement, le choix s’est porté naturellement et sans trop de surprise, sur Antonio Filosa, un cadre interne. Originaire de Castellammare di Stabia, près de Naples, Antonio Filosa possède la double nationalité italienne et brésilienne. Âgé de 52 ans, il occupait jusqu’alors deux fonctions stratégiques au sein du groupe : directeur de la région Amériques et responsable mondial de la qualité. Alors que DS Automobiles peine à s’imposer sur le marché automobile international du haut de gamme, surtout en Chine, la marque automobile française créée en 2014 pourrait être revendue sous l’influence du nouveau CEO de Stellantis, au profit d’autres marques italiennes également en difficulté, à savoir Lancia et Alfa Romeo.

Antonio Filosa, figure emblématique du management transalpin, pourrait bien contribuer à normaliser les relations entre Stellantis et le gouvernement italien, après les tensions qui ont marqué l’ère de Carlos Tavares. Son profil et son ascension au sein du groupe Stellantis illustrent une recomposition stratégique où l’influence italienne se renforce, ce qui pourrait donc impacter DS Automobiles. D’ailleurs, on remarquera une certaine ressemblance entre Antonio Filosa et Enzo Ferrari.

Parmi les trois cadres qui formaient le triumvirat dirigeant ces derniers mois, Filosa semblait le mieux placé pour prendre les rênes de Stellantis. Il était en concurrence avec le sympathique français et passionné Jean-Philippe Imparato, responsable de l’Europe, et Maxime Picat, supervisant l’Afrique, le Moyen-Orient et surtout l’Asie. L’expérience et le parcours de’Antonio Filosa ont joué en sa faveur, renforçant sa position comme choix naturel pour la direction générale.

Cette nomination soulève néanmoins des interrogations quant à l’équilibre des pouvoirs au sein du groupe. L’influence italienne, déjà perceptible, s’accentue avec la désignation de Filosa et la présidence assurée par John Elkann, représentant la holding familiale Agnelli, premier actionnaire de Stellantis. Rappelons que John Elkann est aussi le président de Ferrari. Dans ce contexte, les cadres français se retrouvent relégués à des postes de second plan, une situation qui nourrit les réserves de la famille Peugeot, actionnaire historique du groupe. Alors, quel avenir pour DS Automobiles ?

La stratégie à venir qui sera menée par Antonio Filosa pourrait donc impacter les marques françaises (Peugeot, Citroën et DS Automobiles) ainsi que l’allemande Opel, dont la place dans les orientations de Stellantis reste à clarifier. Si aucun élément tangible ne confirme une marginalisation, le paysage industriel évolue dans un climat de rivalités transfrontalières. Pendant ce temps, les marques américaines (Jeep, Dodge, Ram et Chrysler) font l’objet d’une restructuration prioritaire pour assurer la viabilité financière du groupe, tandis que Fiat bénéficie de soutiens institutionnels en Amérique du Sud.

Enfin, quant à une autre marque faisant partie du groupe Stellantis, son avenir suscite des interrogations. Le positionnement de Maserati devra être précisé dans la nouvelle gouvernance. Reste à voir quelle dynamique émergera après le 23 juin, date à laquelle Antonio Filosa prendra officiellement ses fonctions, marquant une nouvelle ère pour le groupe. Il reste à Antonio Filosa de déménager de Detroit vers le siège mondial de Stellantis, basé aux Pays-Bas, puis sa nomination sera entérinée par le conseil d’administration du groupe automobile.

La rédaction

Photos : Stellantis