eFuels : tests réussis pour Stellantis qui annonce son partenaire Aramco

En avril dernier, Stellantis a annoncé le lancement d’un vaste programme de tests concernant les carburants de synthèse. Le groupe automobile franco-italo-américain prépare, ainsi, l’interdiction des ventes de voitures thermiques et hybrides neuves décidée par Bruxelles pour 2035. A cette échéance, les eFuels seront autorisés, ce qui pourrait permettre aux constructeurs automobiles de continuer à commercialiser des voitures thermiques. Aujourd’hui, Stellantis publie les résultats de ses tests sur les eFuels et le nom de son partenaire qui va les développer. Il s’agit du géant de l’industrie pétrolière, la compagnie originaire d’Arabie Saoudite : Aramco.

Ce sont précisément 24 familles de moteurs (Euro 6) produites depuis 2014, au sein du groupe automobile Stellantis, qui sont donc passées par une phase de tests, pour savoir si elles pouvaient fonctionner avec des carburants de synthèse eFuels. Ces mêmes expérimentations ont été menées en collaboration avec Aramco, sachant que cette dernière information n’avait pas été communiquée par Stellantis en avril dernier. Résultat, pour reprendre les termes du communiqué de presse Stellantis, ces 24 familles « sont compatibles avec les formules d’eFuel attendues ».

Les carburants de synthèse représentent une alternative aux carburants actuels plus nocifs pour notre planète. Rappelons que Porsche investit depuis des mois, en masse, sur cette technologie et que c’est l’Allemagne qui a insisté auprès de l’Union européenne, ceci pour que les eFuels puissent être une alternative après 2035.

Ned Curic (Stellantis Chief Engineering and Technology Officer), a déclaré :

« Notre priorité est de proposer une mobilité zéro émission pour tous en nous concentrant notamment sur l’électrification. Notre collaboration avec Aramco représente une étape importante et complémentaire pour les véhicules déjà en circulation. Nous explorons toutes les solutions pour réaliser notre stratégie ambitieuse d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2038. Les carburants de synthèse “drop-in” peuvent avoir un impact massif et pratiquement immédiat sur la réduction des émissions de CO2 du parc existant. Ils offrent en effet à nos clients une solution facile et abordable pour diminuer leur empreinte carbone : aussi simple que choisir une pompe à essence différente dans une station-service, et sans aucune modification supplémentaire de leurs véhicules. »

Revenons sur Stellantis qui compte, via le plan Dare Forward 2030, réduire de 50% son empreinte carbone d’ici 2030. Plus tard, les eFuels pourraient, selon Stellantis, réduire de l’ordre de 70% les émissions de CO2. Cette dernière donnée prometteuse est communiquée en comparaison avec les carburants actuels ainsi que par rapport à l’ensemble du cycle de vie d’un véhicule. En effet, plus un moteur et vieux et mal entretenu, plus il consomme du carburant. En d’autres chiffres, Stellantis indique que l’utilisation des eFuels pourraient « réduire jusqu’à 400 millions de tonnes les émissions de CO2 en Europe de 2025 à 2050, si elle était utilisée sur les 28 millions de véhicules Stellantis.  »

Rappelons que les carburants de synthèse eFuels sont produits grâce à la réaction entre du CO2 issu directement de l’atmosphère, ou de sites de fabrication, et de l’hydrogène dit “renouvelable”. Ils restent à savoir comment les eFuels pourront être distribués et à quels tarifs ils seront vendus à la pompe. Alors que les prix des carburants sont, depuis des semaines, en hausse, les eFuels devraient être plus chers que les carburants distribués partout aujourd’hui, notamment à cause des coûts plus élevés liés à leur production.

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Enfin, concernant Aramco, la compagnie pétrolière saoudienne va donc continuer à étudier et à développer des carburants de synthèse, ceci en Arabie Saoudite pour les véhicules particuliers. En Espagne, Aramco va travailler avec Repsol, cette fois sur du carburant diesel synthétique qui pourrait, plus tard, être utilisé pour les voitures et autres aéronefs. Aramco travaille aussi avec des structures du monde du sport automobile pour tester les eFuels, ou carburants de synthèse “bas carbone”.

La rédaction

Photos : Stellantis et Aramco