Alfa Romeo Giulietta Quadrifoglio Verde : l’essai de la sportive au design affirmé…

La mode automobile sportive est au retour aux sources voire aux mythes qui ont fondé l’histoire des constructeurs. Alfa Romeo renoue ainsi avec son glorieux passé en Sport Auto avec la Giulietta Quadrifoglio Verde (QV). Cette version sportive de la compacte italienne et son trèfle à quatre feuilles ont été présentés lors du salon de Genève 2014 en compagnie de la MiTo QV. Découvrons ensemble la plus puissante et dynamique des Giulietta.

Un peu d’histoire… Le Quadrifoglio Verde est apparu pour la première fois en 1923 sur l’Alfa Romeo RL à l’initiative du pilote Ugo Sivocci. Cet éternel deuxième n’avait jamais brillé en course auparavant face à ses trois coéquipiers : Giulio Masetti, Antonio Ascari et Enzo Ferrari. Mais cette année-là, Sivocci remporte la mythique course Targa Florio et le Trèfle à Quatre Feuille italien devient l’emblème sportif d’Alfa Romeo. Quelques semaines plus tard, Ugo Sivocco perdit la vie à Monza, lors d’une séance d’essais à bord d’une Alfa Romeo P1. L’histoire retiendra que cette fois, le Quadrifoglio Verde  n’était pas présent sur la carrosserie de la voiture de course. Ainsi, le carré blanc, qui entoure le QV, fut remplacé par un triangle marquant à jamais ce triste jour et l’absence d’Ugo Sivocci.

C’est en Champagne-Ardenne que nous avons découvert la Giulietta Quadrifoglio Verde dans une version spéciale fêtant les 60 ans de la compacte. 60 comme les 60 exemplaires initiaux de la Giulietta Quadrifoglio Verde Launch Edition destinés au marché français. Mais l’actuel succès se cette série très limitée a poussé la direction de la marque appartenant au groupe Fiat à porter sa production à 95 exemplaires.

La beauté du design de la Giulietta Quadrifoglio Verde saute aux yeux dès le premier coup d’œil. Celle qui porte fièrement le QV se distingue de ses sœurs grâce à la finition « Dark Chrome » présente sur la grille de calandre, l’entourage des antibrouillards, les coques de rétroviseurs, les poignées de portes. A l’arrière les sorties d’échappement sont spécifiques à la version QV équipée de série par les jantes « Design Sport » de 17″. Ces dernières laissent apparaître les étriers de freins rouges du système Brembo. Pour finir sur l’aspect visuel de la Giulietta Quadrifoglio Verde, ses vitres arrière sont teintées et le fond de ses feux avant est sombre.

Quant à notre modèle d’essai, la Launch Edition, elle permet à la Giulietta d’atteindre des sommets en termes de finition et de raffinement sportif. Ce dernier est représenté par les coques de rétroviseurs en carbone et les jantes de 18″ « Design Competizione » à la finition « Dark Chrome ». Pour accrocher encore plus le regard et magnifier son style déjà très abouti, la Giulietta Quadrifoglio Verde Launch Edition arbore un kit carrosserie Zender composé d’un spoiler avant agressif et de jupes latérales.

A l’arrière, le diffuseur est visuellement plus imposant et le spoiler est en carbone. Tous ces éléments de couleur noire ressortent joliment et sont en parfait accord avec la teinte « Gris Magnesio mat » qui transforme la Giuletta en une sportive racée, unique. Malgré une liste d’améliorations stylistiques importante, Alfa Romeo ne tombe pas dans le piège de la surenchère visuelle. Le look de la Giulietta Quadrifoglio Verde Launch Edition est équilibré. Les italiens sont bien les maîtres du style.

Sous son capot, exit le quatre cylindres 1750 TBi de 235 chevaux, la nouvelle Giulietta Quadrifoglio Verde fait honneur à plus de 90 ans d’histoire automobile à hautes performances de la firme italienne. En effet, elle hérite de l’évolution du 1750 TBi et de la boîte de vitesses de la 4C. Résultat : la puissance grimpe à 240 chevaux grâce au moteur suralimenté à injection directe. Cette dernière ayant fait l’objet d’optimisations. L’apport du double embrayage et des 6 rapports (automatiques ou séquentiels) TCT transforment la Giulietta en une sportive étonnante. Cependant, la radicalité n’est pas la philosophie d’Alfa Romeo. La Giulietta Quadrifoglio Verde reste une voiture dont l’utilisation au quotidien est tout à fait possible. Et en dehors des villes, la traction « au trèfle » se lâche et devient très joueuse, comme nous avons pu le constater. Les 240 chevaux ont parfois du mal à passer sur le train avant mais les qualités dynamiques de l’auto sont au rendez-vous. Les suspensions spécifiques rabaissés de 10 mm, le différentiel à glissement limité offrent une excellente tenue de route à la Giulietta, mais attention, il faut cependant conserver une marge de sécurité.

Quant aux freins Brembo (disques de 330 mm à l’avant auto ventilés et 278 mm à l’arrière), ils sont efficaces mais manquent légèrement de mordant. Au volant, les rapports s’enchaînent beaucoup plus rapidement que sur la version précédente et le fait de pouvoir passer les vitesses à l’aide des palettes, que nous aurions préféré plus fermes, décuple les sensations ressenties. Et quand on parle de sensations, celles procurées par le nouveau système d’échappement est fantastique. Les ingénieurs italiens ont joué sur le circuit d’admission en y greffant un système baptisé « Sound Generator », une totale réussite. Notre parcours sur les routes vallonnées de Champagne-Ardenne a été avalé par la Giulietta QV. Une fois maîtrisée, elle se joue des lacets et accélère avec rage en ligne droite. Ce paysage champêtre, composé de champs de vignes, colle parfaitement à la « cuvée » 2014 de l’italienne, les vaches en sont témoins…

Au niveau des performances, la Giulietta Quadrifoglio Verde peut se vanter de proposer un rapport chevaux/litre des plus élevés de sa catégorie avec 137 ch/l. Le couple de 300 Nm est disponible tôt en mode « Normal », à 1 850 tr/min, et il atteint 340 Nm à 2 000 tr/min en mode « Dynamic ». En effet, le sélecteur DNA, permet au choix, de disposer de trois modes de conduite : « Dynamic », « Normal » et « All Wheater ». Ce dernier étant destiné aux routes mouillées ou très glissantes. La Giulietta Quadrifoglio Verde abat le 0 à 100 km/h en 6,6 s et peut atteindre 244 km/h. Les 162 grammes d’émissions de CO2/km vous obligeront à vous affranchir du malus de 2 200,00 €, le gouvernement français n’aime pas les « voitures plaisirs », mais ça, vous le saviez déjà. Cette parenthèse étant fermée, il est important de mettre en avant les faibles consommations de la belle berline italienne : 9,8 l/100 km en ville, 5,3 l/100 km en cycle extra-urbain et 7,0 l/100 km en cycle mixte.

A l’intérieur, la dotation en équipements est plus que généreuse avec, entre autres, un pédalier Sport en Aluminium, une sellerie mixte cuir et Alcantara raffinée, des seuils de portes en aluminium et un volant avec méplat aux surpiqûres blanches, en rappel au triangle blanc QV. Les sièges avant Sport, très confortables, avec des appuis-tête intégrés nous ont particulièrement bluffés par leur maintien et leur esthétique haut de gamme.

En conclusion, la Giulietta Quadrifoglio Verde représente un savant mélange du style automobile italien et de la performance tout en proposant un confort optimal. L’ADN Alfa Romeo est omniprésent à travers chaque courbe et trait du design de la berline sportive. La version Launch Edition va encore plus loin, et permet à la gamme Giulietta de s’affirmer comme l’une des plus complètes et attractives du segment C. Disponible à partir de 37 100,00 €, la version très limitée de lancement accompagne le modèle de série dont le prix de base est de 34 400,00 €. Avec la MiTo QV, à retrouver très prochainement en essai sur notre site, et la Giulietta QV, la 4C n’est plus seule. Alfa Romeo dispose aujourd’hui d’une équipe forte en caractère, une belle lignée en totale homogénéité avec l’histoire glorieuse et le Champagne des podiums d’Alfa Romeo en compétition.

Texte : Frédéric Lagadec

Essai : Frédéric Lagadec et Thomas K. de Chessé

Photos : LesVoitures.com et Alfa Romeo