Audi RS e-tron GT : époustouflante à tous les niveaux, essai

En 2018, dans le cadre du Mondial de l’Auto à Paris, la firme aux anneaux a présenté, en première mondiale, son premier modèle 100% électrique, le SUV e-tron. Depuis, d’autres offres de véhicules hauts perchés “à piles” ont été dévoilées par le constructeur allemand. Il a donc fallu attendre 2021 pour découvrir celle annoncée comme la plus performante et prestigieuse voiture 100% électrique Audi, la RS e-tron GT qui peut atteindre jusqu’à 646 chevaux. Accrochez-vous… voici son essai ainsi que celui de la “simple” Audi e-tron GT.

Vous n’êtes pas sans savoir que l’Audi RS e-tron GT est basée sur la plateforme de la Porsche Taycan. Cependant, au sein du groupe Volkswagen, il était logiquement inconcevable de proposer deux voitures proches en termes de sensations routières et de style. Débutons d’ailleurs notre essai des Audi RS e-tron GT et e-tron GT en présentant leur design sachant qu’il est connu depuis 2018 grâce au concept-car Audi e-tron GT concept.

L’Audi e-tron GT c’est, avant tout, une silhouette à la fois imposante et élancée avec une longueur de 4,99 m, une largeur de 1,96 m et une hauteur de 1,41 m soit, des chiffres déjà impressionnants ! Mais, ce qui saute aux yeux, c’est bien le fait que l’e-tron GT reprend tous les codes du style connu pour l’ensemble du catalogue Audi, ceci à l’identique des autres SUV électriques évoqués en introduction.

A l’avant, on retrouve donc une face tranchante, ultra-moderne qui est comme projetée grâce aux lignes fuyantes de son bouclier avant. Ce dernier accueille une calandre pleine “habillée” de motifs en forme d’alvéole.

De profil, le design de cette superbe automobile révèle une homogénéité parfaite tout en étant marqué par des galbes et autres ouvertures synonymes de sportivité.

Vue de l’arrière, deux similitudes visuelles avec la Porsche Taycan ressortent et ce sont bien les deux seules : la longue chute de toit et l’intégration du diffuseur. Sous cet angle, cette Audi dégage une certaine “bestialité”, ce qui est un aspect bien rare pour une voiture électrique, le long bandeau lumineux et les feux aux profils “mordants” accentuant cet effet visuel tout comme les galbes très “musclés” des ailes avant et arrière.

A noter que nos deux versions d’essai RS e-tron GT et e-tron GT, toutes deux de teinte “Gris Kemora”, sont reconnaissables grâce à quelques détails. La première disposant, entre autres, de l’option “Toit en carbone”, d’une calandre totalement noire et, bien sûr, du logo aux deux lettres “RS”, les deux Audi profitant de jantes de 21 pouces.

Au final, tout en répondant à un cahier des charges dicté par une aérodynamique optimale, les designers et les ingénieurs de chez Audi ont réussi à générer le fameux “Waaaouh” lorsque l’on pose les yeux sur cette automobile.

Audi e tron GT

L’habitacle de l’Audi e-tron GT ne déroge pas à l’ADN de la marque aux anneaux. On découvre ainsi une ambiance moderne, high-tech et raffinée où tout est parfaitement à sa place. Précisons que l’instrumentation digitale est composée d’un écran de 12,3″. Quant à l’écran central tactile dédié à l’infodivertissement et aux différents paramètres de l’Audi, il affiche des données sur 10,1″. Selon les versions et options, différentes selleries et décorations sont au programme de la nouvelle Audi électrique, l’Audi RS e-tron GT faisant logiquement la part belle à des inserts en fibre de carbone et des surpiqûres rouges.

Ce qui sera clairement le plus intéressant pour un client Audi, c’est qu’il retrouvera un environnement quasi-identique à celui d’une autre Audi comprendre, qu’à l’opposé de la Porsche Taycan, l’Audi e-tron GT ne fait pas l’impasse sur des commandes et boutons que nous connaissons toutes et tous sur nos voitures du quotidien.

Quant à l’habitabilité des e-tron GT, elle est parfaite pour le conducteur et son passager alors, qu’à l’arrière, deux occupants seront également à très leur aise mais, pas un de plus. Les ingénieurs Audi ont été très malins en décidant de “couper en deux” le pack de batteries. L’un est situé sous les sièges avant et, l’autre, sous la banquette arrière, ce qui offre plus d’espace pour les pieds à l’arrière. De plus, l’assise creusée et les coques des sièges avant également incurvées vers l’intérieur amplifient l’espace à bord.

Concernant le volume de chargement, il est, en revanche, plutôt réduit pour la RS e-tron GT : 350 l. L’e-tron GT en propose 405 l. A l’avant, un petit coffre de 81 l fait office de “tiroir” pour ranger les câbles de recharge. Place aux essais routiers !

Présentons les deux motorisations des e-tron GT et, c’est plutôt impressionnant. La version standard est équipée de deux systèmes “à piles” dont les puissances sont les suivantes : 175 kW/238 ch à l’avant et 320 kW/435 ch à l’arrière. En puissance totale, Audi communique sur 350 kW (476 ch). Un boost (via le launch control) permet d’atteindre 390 kW/530 ch, ceci durant 2,5 s. Concernant le couple total, il est de 630 Nm ou 640 Nm (mode boost).

Sur la RS e-tron GT, 175 kW/238 ch sont toujours produits par le moteur avant mais, à l’arrière la puissance est plus importante : 335 kW/456 ch. Il en résulte une puissance totale de 440 kW/598 ch et un couple total de 830 Nm. Une fois le mode boost enclenché, ce ne sont pas moins de 475 kW/646 ch et 830 Nm de couple qui sont envoyés aux quatre roues.

Audi e tron GT

Au volant de l’e-tron GT, nous n’avons pas perdu une seule seconde. C’est bien le cas de le dire car, nous avons immédiatement testé le “launch control” permettant de jouir des 530 ch ! Certes, cela pousse fort mais, sans vouloir passer pour des journalistes automobiles blasés, nous sommes restés sur notre faim.

Audi e tron GT

Puis, nous avons pris, en revanche, notre temps pour appréhender le volume de l’Audi qui ne peut pas passer partout. A notre grande surprise dans les petits villages du Lubéron, c’est avec une facilité déconcertante que l’e-tron GT se manie entre les murs des maisons. Equipée de radars en tout genre et de multiples caméras, on pourrait presque conduire l’auto en regardant les écrans sans se soucier de la route, pardon de la rue. Ce qui fait de cette Audi une voiture maniable en ville, c’est aussi son système à quatre roues directrices.

essai Audi RS e tron GT

Ensuite, quand cela ne passe pas, ça ne passe pas… il faut donc rester très vigilant en ville au volant de l’Audi e-tron GT surtout à l’approche des ralentisseurs ! Rassurez-vous, en accédant au système “Audi drive select”, il est possible de lever l’auto en quelques secondes. Toujours en ville, on profite d’un confort exceptionnel, l’Audi e-tron absorbe tout sur son passage. Nous reviendrons sur ce point fort…

La route devant nous, on emmène ensuite l’Audi à un rythme plus élevé. On ressent alors des sensations de conduite dignes d’une vraie GT typée confort. A ce titre, pour un maximum de confort, il faudra enclencher le mode éponyme pour bénéficier d’une suspension plus haute. En mode “efficiency” l’auto est plus près du sol pour optimiser le traitement des flux d’air et, donc, préserver la batterie. Deux autres modes sont disponibles : “dynamique” et “individuel. Intéressons-nous au “dynamique” !

Audi e tron GT

Les plus de 2 300 kilos (à vide) de l’Audi ne se font alors que très peu ressentir dans les courbes et l’ont prend un plaisir fou à enchaîner les virages serrés et autres courbes. Associés à un différentiel arrière, la transmission quattro et les roues directrices collent l’Audi e-tron GT à l’asphalte. Un point technique est important à évoquer, celui de la répartition quasi-parfaite des charges entre les essieux avant et arrière qui est proche de 50/50. Cela génère, en plus d’un très bon dynamisme, un équilibre de tous les instants ! Pourquoi ? Car les e-tron GT et RS e-tron GT récupèrent la suspension adaptative pilotée et les amortisseurs à trois chambres de la Porsche Taycan, ceci avec des réglages différents, cette précision étant importante à apporter. Le mode “dynamique” dit sportif apporte donc un gain de réactivité à tous les niveaux, une direction plus informelle mais, on reste bel et bien sur un comportement très GT.

essai Audi RS e tron GT

Passons à l’essai routier de l’Audi RS e-tron GT ! Alors que nous nous attendions à une déclinaison certes, plus puissante mais, semblable à l’e-tron GT en matière d’agrément de conduite… nous nous étions trompés ! Lors de l’essai de cette Audi RS e-tron GT, quel que soit le mode de conduite sélectionné, c’est une tout autre voiture que nous avons eu la jouissance de conduire pour ne pas dire, de piloter !  Résolument plus précise et consistante, la direction de la RS e-tron GT devient ultra-précise en mode “dynamique”. On en a bien besoin car, cette voiture électrique est une véritable catapulte, ses 646 ch arrachent tout sur leur passage. Heureusement, cela freine très fort grâce aux freins surdimensionnés à revêtement tungstène et, tant mieux : 410 mm à l’avant – 365 mm à l’arrière – Etriers : 10 pistons (à l’avant) et 4 pistons (à l’arrière). En option, un système en céramique renforcée par de la fibre de carbone est disponible : 420 mm à l’avant – 410 mm à l’arrière ! Une option à… 10 500 € !

Cette fois, c’est beaucoup plus ferme en suspension et on adore ce ressenti. Les concepteurs de l’Audi ont donc fait un choix intelligent en jouant notamment sur les réglages des trois chambres des amortisseurs. Les performances affichées par ce modèle parlent d’elles-mêmes : 3,3 s sur l’exercice du 0 à 100 km/h et 250 km/h de vitesse maximale (4,1 s et 245 km/h pour l’Audi e-tron GT).

Venons-en aux autonomies de ces Audi électriques. Comme pour la Taycan, elles disposent de la technologie 800 V et la batterie de 93,4 kWh de capacité (84 kWh). Au terme de notre essai de l’Audi RS e-tron GT, à un rythme inavouable… nous avons relevé une consommation de 26,4 kW/h. A aucun moment nous n’avons été stressés par un éventuel manque d’énergie. En d’autres chiffres, la moins puissante des Audi e-tron GT est communiquée pour 479 km d’autonomie (cycle mixte – WLTP) et la RS e-tron GT pour 465 km (cycle mixte – WLTP). Comme on dit “on est large !”.

On en vient aux palettes au volant censées, selon deux positions, accentuer la récupération au freinage. Sincèrement, c’est étonnamment peu perceptible, Audi ayant fait le choix de configurer les deux e-tron GT telles des voitures thermiques. On ne va pas s’en plaindre.

Concernant la recharge, les Audi RS e-tron GT et e-tron GT peuvent accepter, selon la configuration de la borne de recharge, jusqu’à 270 kW. Vive les bornes Ionity (350 kW) ou pas car, pour y accéder, il faudra faire une petite escapade sur l’autoroute pour recharger la batterie en 36 minutes (de 5 à 80 %).

Enfin, les Audi RS e-tron GT et e-tron GT s’offrent respectivement à partir de 140 700 € et 101 500 €. C’est cher, très cher même si ces prix sont moins élevés que pour les Porsche Taycan. Ces deux fantastiques Audi s’adressent donc à une clientèle élitiste surtout qu’il faudra souvent aller cocher des cases options indispensables pour profiter d’une vraie GT à hautes performances (e-tron GT) ou d’une sportive incroyable (RS e-tron GT).

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos et vidéo : LesVoitures.com (Thomas de Chessé)

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