Une Infiniti sur le circuit du Paul Ricard, quoi de plus logique quand on sait que depuis 2013, la marque haut de gamme de l’alliance Renault-Nissan est le sponsor principal de l’écurie de F1 Red Bull Racing. C’est donc sur ce tracé de haute technologie que nous vous proposons un essai pas comme les autres, celui de la Q50. Et qui dit F1 dit turbo, ainsi la gamme Q50 s’enrichit aujourd’hui d’une motorisation suralimentée grâce au nouveau 2.0 l Turbo.
Souvenez-vous, en mai dernier, le circuit des 24 Heures du Mans et ses alentours nous avaient offert un superbe « théâtre automobile » pour l’essai de la Q50 dans sa version diesel (à revoir sur : Infiniti Q50 Sport Diesel).
Du bleu au jaune des bandes rugueuses de la piste sarthoise, place au bleu et au rouge de celle du Castellet. Et notre Q50 2.0 l Turbo d’essai passe également au rouge avec la teinte « Venitian Ruby » (option) qui offre, en complément de la finition « Sport », un tout autre aspect à la berline.
Esthétiquement et dans cette finition, la Q50 est plus longue de 10 mm qu’en « Premium ». Une différence certes peu importante au premier coup d’œil mais qui prend tout son sens dans l’agressivité visuelle qu’elle dégage. En effet, la sculpturale berline se dote d’un pare-chocs plus anguleux qui abandonne les sages ailettes qui habillent sa partie inférieure. Résultat : le spoiler avant devient plus imposant à travers son entrée d’air complètement libérée comme une vraie voiture de course. Pour l’anecdote, nous avons eu la surprise de croiser Adrian Newey, l’ingénieur britannique de génie et Directeur Technique du Infiniti Red Bull Racing, en visite au Castellet. Ceci quelques instants avant de prendre la piste, un signe ?
Dans cet même esprit, la petite ailette métallique qui entoure les antibrouillards en finition « Premium » passe au noir en « Sport », et se voit surplomber par l’apparition d’une nouvelle ailette de couleur identique. L’avant plus proéminent devient aussi plus acéré. Le regard de la Q50 qui ressort comme le plus atypique et envoûtant des berlines du segment D devient alors maléfique.
Sous le magnifique soleil du sud, la Q50 semble alors faire corps avec les éléments, du reflet bleuté de l’asphalte du Paul Ricard qui fond sur ses flancs, jusqu’au ciel qui épouse sa ligne toute en courbes. Les très aérées jantes de 19″ à 5 branches triples finissant de « peindre » ce « tableau sportif » qui dégage une saisissante modernité.
En piste, le moteur de la Q50 se lâche et on se rend immédiatement compte du répondant du turbo. Le 4 cylindres essence (Euro 5) de 1991 cc à injection directe offre une très large plage d’utilisation à la Q50. Son couple de 350 Nm se déploie dès 1 250 tr/mn. Malgré son poids important de 1 692 kilos, la Q50 enchaîne les tours et l’envie de flirter avec les vibreurs devient irrésistible. Le son provoqué par le contact des pneus avec les vibreurs se marie parfaitement avec la sonorité rauque qui s’échappe de la double sortie d’échappement, une excellente surprise qui se fait entendre !
Les 211 chevaux propulsent aisément l’élégante Q50. Quant au châssis, il procure une stabilité parfaite, gage de sécurité. Les suspensions avant à double triangulation (avec ressorts hélicoïdaux sur les amortisseurs et barre stabilisatrice) et les suspensions arrière multibras (avec amortisseurs à double-circuit et barre stabilisatrice) n’ont pas été conçues pour la piste mais elle s’avèrent surprenante d’efficacité en virage. En mode « Sport », le plaisir de rouler sur le plus beau circuit français est total.
Autre point fort à mettre à l’actif du Q50, la technologique « Steer-by-Wire » connue pour être l’innovation d’Infiniti puisque elle représente l’unique offre de direction à commande électrique du marché. Baptisée DAS (Direct Adaptive Steering), et au delà d’offrir au conducteur la possibilité d’affiner la force et l’amplitude de l’assistance, elle se montre très réactive. Quand le moment vient de ralentir, le freinage précis et efficace de cette nouvelle configuration de Q50 essence turbo gagne logiquement en force par rapport au modèle diesel essayé au Mans. Avec 10 mm supplémentaires, les freins à disques ventilés atteignent 330 mm à l’avant mais restent à 308 mm pour l’arrière.
Du côté des performances, la propulsion japonaise de luxe développe le 0 à 100 km/h en 7,2 s pour une vitesse maximale, non atteinte au Paul Ricard, précisons-le, de 255 km/h. Le moteur 2.0 l Turbo d’origine Mercedes-Benz est couplé à une boîte de vitesses automatique séquentielle à 7 rapports également d’origine allemande. Les palettes en magnésium du volant en mains, nous terminons à regret notre essai sur piste mais un autre site tout aussi beau nous attend pour la seconde partie de notre test.
Changement de décor, après les bandes de couleurs et les pins du Paul Ricard, place à la célèbre route des Crêtes qui offre de saisissants panoramas. Exit le plat du circuit, les montées vertigineuse et les lacets serrés de cette route, dont la circulation est réglementée, sont l’occasion pour nous de voir l’autre visage de la Q50. Son étonnant design passe de la fureur à un adoucissement extraordinaire. Le bureau du style Infiniti aurait-il inventé une berline ayant la capacité de changer de visage ? Peut-être pas, mais le changement de look, tel un morphing, de l’originale berline nous a réellement séduit. Selon les humeurs et l’environnement, la Q50 se métamorphose réellement.
Dans des conditions beaucoup plus sinueuses, la Q50 est tout aussi à l’aise. Les technologies embarquées se sont avérées très pratiques pour mouvoir cette grande voiture jusqu’au sommet. En parcourant la route des Crêtes pour une première fois de nuit, la technologie des phares à LED nous a permis de ne plus nous soucier du basculement des feux de route en feux de croisement. L’intelligence de la Q50 fait le travail pour vous et la visibilité est parfaite puisque vos yeux se projettent là où la lumière se tend, grâce aux phares directionnels. Et si on s’approche trop près d’un véhicule, le dispositif FCW (Forward CollisionWarning) vous le fait savoir en resserrant la ceinture. Dans un cas extrême la Q50 prend en charge le freinage et se stoppe avant l’impact.
Le magnifique paysage rocailleux des hauteurs de La Ciotat sont l’occasion d’aborder les données de consommation de notre Q50 2.0t 7AT RWD, libellé exact de la berline. En cycle mixte, ce ne sont que 6,5l/100 qui sont communiqués par le constructeur, 5,2 l/100 sur autoroute et 8,8 l/100 km en ville. Il faut cependant être doux avec la pédale de droite pour respecter ces chiffres, la tentation d’activer à 100% la pression du turbo, surtout en mode ‘Sport’, étant très souvent présente. Niveau CO2, il faut compter sur 1 600,00 € de malus (151 g/km).
A l’intérieur, la Q50 offre un maximum de confort et d’espace. La position de conduite peut être idéalement paramétrée et les sièges sport en cuir de série (finition « Sport ») sont même chauffants. Le système « Infiniti InTouch » a été très intelligemment pensé, les paramétres de l’auto, les multiples aides à la conduite pouvant être réglés intuitivement. Le volant qui intègre des boutons « facilitateurs » est digne des meilleurs berlines du moment.
Comme toute bonne japonaise, la dotation en équipements est abondante de série avec entre autres : double écran tactile LCD VGA 8″ et LCD VGA 7″, commandes vocales, climatisation bi-zone, caméra de recul, régulateur et limiteur de vitesse, assistance au freinage BA (Brake Assist), l’assistance dynamique en virage ATC (Active Trace Control).
Pour conclure, la version 2.0 l Turbo permet à la gamme Q50 d’être au complet et de positionner Infiniti encore plus en puissance face aux références allemandes. Les Q50 Hybrid de 364 chevaux, à propulsion ou transmission intégrale, et la Q50 2.2 l diesel (170 chevaux), disponible en boîte automatique ou manuelle, peuvent accueillir fièrement la Q50 2.0t 7AT RWD. Face à cette dernière, la concurrence est composée de la BMW 328i Berline automatique (245 chevaux) qui s’affiche à 50 580,01 € en finition M Sport, auxquels il faudrait rajouter les montants de beaucoup d’options (jantes, intérieur cuir, etc…). Idem pour la Mercedes-Benz Classe C 250 Berline Sportline équipée de la boîte à 7 rapports 7G-TRONIC PLUS (211 chevaux) qui s’offre à 47 200, 00 € mais notamment sans l’intérieur cuir et le jantes de 19″. Cependant la berline à l’étoile ne souffre d’aucun malus écologique et la BMW que de 900,00 €.
La Q50 2.0 l Turbo Sport apparaît à 46 745,00 € sur le configurateur Infiniti, soit un prix d’entrée très agressif. Le temps nous dira si Infiniti saura séduire de potentiels acheteurs avec la Q50. Nous, nous l’avons été. Tout comme nous sommes convaincus que l’avenir de la marque Infiniti, arrivée en Europe il y a seulement 6 ans, peut se projeter à l’infini et au-delà, à l’image du bleu du Paul Ricard…
Pour prolonger l’expérience Q50 au Paul Ricard et sur la route des Crêtes, retrouvez d’autres fantastiques clichés au terme de ce sujet. L’occasion de remercier nos photographes Elodie et Steve pour leur travail, ainsi que le circuit du Paul Ricard qui nous a permis de réaliser ce fantastique essai.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Elodie Esbert, Steve Arrignon et Alexandre Besançon (Q50 au Mans)
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