Ford Explorer : SUV 100% électrique et 100% européen, essai

Après avoir commercialisé son premier véhicule 100% électrique, le SUV Mustang Mach-E en 2020, Ford commercialise un autre SUV 100% électrique, pour venir concurrencer, en Europe les Tesla Model Y, Peugeot e-3008, etc… En traversant l’Atlantique, le nouveau Ford Explorer ne conserve donc que son nom. Exit le moteur V6 et son gabarit de SUV américain. Conçu en Europe et pour l’Europe, l’Explorer devient 100% électrique avec des dimensions similaires à un Renault Scénic E-tech electric. Découvrez notre essai du SUV américain « made in Europe » sur les routes du Finistère, au bout du monde, ou presque !

Au niveau mondial, Ford Motor Company a fortement ralenti sur le 100% électrique, mais le géant de l’industrie automobile américain compte bien, sur son nouvel Explorer pour conquérir l’Europe, là où les voitures thermiques et hybrides neuves seront interdites, à la vente, à partir de 2035. Le SUV 100% électrique Ford Explorer est accompagné, aujourd’hui, par la nouvelle Ford Capri 100% électrique. L’année prochaine, c’est le plus petit SUV compact Ford Puma Gen-E 100% électrique qui sera lancé sur le marché automobile européen. Débutons notre essai du SUV 100% électrique Ford Explorer en présentant le design cette nouveauté automobile.

Pour séduire la clientèle européenne, Ford a décidé de se baser sur la plateforme MEB de Volkswagen et de prendre également la batterie, la chaîne de traction électrique et l’électronique de l’ID4. L’Explorer et l’ID.4 partagent donc un grand nombre d’éléments. Ford a investi plus de deux milliards d’euros pour moderniser son usine de Cologne créée en 1930. Baptisée « Ford Cologne Electric Vehicle Center », ce site de production historique est dédié à l’assemblage des Explorer et Capri. Le Ford Explorer est donc 100% électrique et presque 100% européen, l’intérieur et le design extérieur conservent tout de même un accent « made in USA ».

Pour commencer notre essai du Ford Explorer, faisons donc un tour de ce SUV 100% électrique compact de 4,468 m de longueur, 1,872 m de largeur et 1,604 m de hauteur, pour un empattement « géant » de 2,767 m. Le Ford Explorer est disponible, au choix, en 2 niveaux de finition (« Explorer » – « Pack Premium ») et en 4 motorisations/batteries : 170ch/52 kWh – 204ch/79kWh – 286ch/77 kWh – 340ch/79kWh (4 roues motrices). Précisons que notre modèle d’essai du SUV 100% électrique est le Ford Explorer finition « Explorer » et « Extended Range » de 286 ch équipé de la batterie d’une capacité de 77kWh, ceci en couleur de carrosserie « Bleu Arctic ».

A l’avant, le Ford Explorer en impose par sa calandre pleine et son large et plat capot. Ses phares et leur signature lumineuse, en forme de boomerang, « habillent » cette face avant. Cette dernière ayant presque des allures d’un Range Rover.

De profil, le toit semble flotter bien aidé par les montants noirs de série permettant d’alléger visuellement le côté massif du nouveau Ford Explorer 100% électrique, la partie arrière rappelant la version américaine du SUV. Précisons que 3 tailles de jantes sont disponibles : 19 pouces pour la finition « Explorer » (modèle essayé), 20 pouces pour la finition « Pack Premium » et des jantes de 21 pouces en option.

Vue de l’arrière, le Ford Explorer nous rappelle également la version américaine, de par ses feux et son aspect « carré ». Sa petite lunette arrière et le rétrécissement des ailes arrière aident, également, à affiner visuellement l’ensemble. Ford a donc réussi à habiller cette base commune, reprise à Volkswagen, pour lui donner une identité propre.

L’intérieur bi-ton noir et crème de notre Ford Explorer 100% électrique d’essai est plutôt valorisant et bien fini, malgré la présence de nombreux plastiques durs. Chose originale, une barre de son est placée directement sur la planche de bord, l’ensemble reste tout de même cohérent et fonctionnel.  L’habitacle se veut confortable et spacieux grâce à ces nombreux rangements comme, notamment, la grande console centrale qui offre un stockage de 17 l sous l’accoudoir. De quoi loger, facilement, par exemple, un sac à main ou un PC portable.

Un petit écran de 5,3″, situé derrière le volant, permet d’afficher l’essentiel des informations pour le conducteur. Le reste est affiché sur un grand écran tactile de 14,6″, en mode portrait. Ce même écran tactile est compatible Apple CarPlay et Android Auto en sans-fil. Ce grand écran est réactif et de bonne définition. En revanche, la navigation n’est pas toujours intuitive dans ses nombreux menus, un temps d’adaptation étant nécessaire. A noter que les écrans sont bien intégrés et ne donnent pas l’impression d’être juste des tablettes posées sur la planche de bord, comme c’est malheureusement le cas dans certains véhicules. La nouveauté de cet écran tactile est qu’il est inclinable, manuellement, afin de s’adapter au mieux aux préférences du conducteur. Grâce à ce système, le Ford Explorer dispose d’un rangement, sous ce même écran, appelé « My Private Locker ». Ce rangement, qui peut contenir un téléphone portable, des clés, une paire de lunettes ou autre petit objet, est verrouillé électriquement lorsque le véhicule est éteint. Si à l’extérieur, il est impossible de deviner que ce Ford Explorer partage la même base que le SUV 100% électrique Volkswagen ID4, à l’intérieur, quelques détails sont, en revanche, visibles comme les fameuses commandes haptiques sur le volant et qui sont, avouons-le, pas des plus pratiques à l’utilisation.

Les places arrière permettent d’accueillir confortablement deux adultes. La place du milieu est réservée, plutôt, à des enfants, du fait de son assise, trop ferme et droite, due à sa transformation possible en accoudoir / trappe à ski.

Côté coffre, la capacité est de 450 l soit moins que l’ID. 4. Cela s’explique, en partie, par le fait que le Ford Explorer est plus court. Place à notre essai dit « routier » du nouveau SUV 100% électrique Ford Explorer, sur les routes du Finistère.

Sur la route, le Ford Explorer 100% électrique s’est montré à la hauteur de nos attentes. Grâce à son châssis emprunté à Volkswagen, il offre une bonne tenue de route, pour une voiture électrique. Le train avant est efficace, la direction reste précise et permet même de ressentir une certaine dynamique de conduite, malgré son poids supérieur à 2 tonnes. 

Le confort à bord est satisfaisant, malgré un amortissement ferme à basse vitesse. En effet, contrairement à l’ID.4, il n’y a pas d’amortissement piloté, mais des amortisseurs réglés durement. Ce choix d’amortissement, bien que bénéfique pour la stabilité en courbe, peut se révéler fatigant suivant l’état des routes. A l’opposé, les bruits de roulement et d’air sont bien maîtrisés, ce qui assure, finalement, des voyages agréables pour tous les passagers.

Venons-en aux différents modes de conduites disponibles sur le nouveau Ford Explorer 100% électrique :

• « Normal » : idéal au quotidien, ce mode offre un équilibre entre performance et efficacité énergétique
• « Eco » : optimise la consommation d’énergie pour maximiser l’autonomie, parfait pour les longs trajets.
• « Sport » : améliore la réactivité de l’accélérateur et la direction pour une conduite plus dynamique et sportive
• « Individuel » : permet au conducteur de personnaliser les paramètres selon ses préférences

Comme beaucoup de voitures électriques, le freinage du Ford Explorer manque de “mordant” y compris en mode « Sport ». Contrairement à la Ford Mustang Mach-E, la conduite à une pédale n’est pas possible. Un mode « B » est cependant proposé, mais, bien sûr, il faudra donc que le conducteur actionne les freins, sur les derniers mètres, pour stopper le véhicule.

Le Ford Explorer, en version « Extented Range » (286 ch 77kWh) est annoncé avec une autonomie de 602 km, soit parmi les meilleures de sa catégorie. Lors de notre essai sur route secondaire, avec la climatisation et en ne faisant pas particulièrement attention à la consommation, nous avons obtenu une consommation de 16,7 kWh/100 km soit environ 460 km d’autonomie. Côté recharge, la version 4 roues motrices accepte une puissance de recharge de 185 kW. Il faut 26 min pour passer de 10% à 80% de la batterie. Il faut compter 2 minutes de plus pour le reste de la gamme qui est limité à une recharge à 135 kW.

Pour conclure cet essai, ce Ford Explorer « version 2.0 » dispose de nombreux arguments pour séduire le marché européen : un châssis Volkswagen, un look qui lui est propre, un niveau d’équipements de base intéressant et une conduite plutôt agréable. La question que l’on se pose, maintenant, est de savoir si tout cela sera assez suffisant, car la concurrence est rude et le marché des voitures électriques ne décolle pas ? En Europe, Ford a, hélas, pour répondre à un niveau de ventes qui n’est pas au rendez-vous, décidé de lancer un plan de restructuration. Enfin, notre Ford Explorer d’essai s’affiche à partir de 46 900 €, hors bonus écologique 2025.

Texte, photos et essai : Mathieu Langlais