Aujourd’hui, l’âge moyen du parc automobile européen atteint 12,5 ans, un chiffre qui interpelle, François Provost, le nouveau CEO (Chief Executive Officer) de Renault Group. Il souligne que cette donnée va à contre-courant des ambitions affichées par Bruxelles. « Les gens ne sont pas contents », lâche-t-il sans détour dans un entretien accordé à Autocar. Le dirigeant décrit un cercle vicieux : des normes environnementales de plus en plus strictes qui augmentent mécaniquement les coûts de production, tandis que les salaires stagnent. Résultat, de nombreux automobilistes conservent leurs véhicules bien au-delà de leur durée de vie prévue, parfois plus de 20 ans, ce qui freine le renouvellement du parc et compromet les objectifs de sécurité et de modernisation.
François Provost insiste sur l’ironie de la situation : « Nous avons des normes de décarbonation, mais à cause de cela les prix sont très élevés. Les gens ne peuvent pas acheter de voitures parce que leurs revenus ne suivent pas. » Selon lui, cette spirale entraîne un double effet négatif : pas de décarbonation réelle et une industrie européenne fragilisée, incapable d’écouler ses productions. Il appelle donc à un changement radical de philosophie, posant une question centrale : « Quel est le prix que nous devons atteindre pour que les Européens puissent à nouveau s’acheter des voitures neuves ? »
Les chiffres de l’électrification illustrent ce paradoxe. En France, 24,5 % des immatriculations concernaient des véhicules 100 % électriques en octobre 2025, soit une hausse spectaculaire de 63 % par rapport au mois précédent, portée par le dispositif de leasing social. Sur une période plus régulière, la part des électriques oscille entre 15 et 20 %. En Espagne, la situation est bien différente : en octobre 2025, les électriques ne représentaient que 9,37 % des immatriculations neuves.
Dans ce contexte, François Provost mise sur le projet E-Car que prépare l’Union européenne. Il insiste sur une condition ferme : ces véhicules doivent être exclusivement électriques, contrairement aux Kei-cars japonais qui acceptent toutes motorisations. Pour lui, la logique est implacable : si l’objectif est la décarbonation et l’usage urbain, l’électrique est incontournable. Cependant, les contours du projet E-Car restent flous. Il pourrait s’agir de voitures électriques plus petites que les Renault 5 E-Tech et Renault 4 E-Tech, voire plus compactes que la nouvelle Twingo E-Tech electric. Une telle catégorie E-Car permettrait de proposer des modèles sous la barre des 15 000 €, avec des contraintes réglementaires allégées.
Enfin, Renault dispose déjà de plusieurs cartes avec ses modèles électriques emblématiques, mais François Provost avertit que la compétition sera rude. Les constructeurs automobiles japonais, forts de leur expérience avec les kei cars, et les marques chinoises, dotées d’une capacité industrielle supérieure, pourraient rapidement s’imposer sur ce segment. L’Europe, qui n’avait pas écouté ses industriels lors de la décision prise pour 2035, semble cette fois sous pression pour définir une stratégie claire et réaliste.
La rédaction
Photos : Renault
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