Le scénario est toujours le même : alors que le conducteur circule normalement, souvent sur autoroute, le véhicule ralentit de manière soudaine, voire s’immobilise complètement, sans intervention humaine. Joanna Peyrache, victime de l’un de ces incidents, a récemment partagé son expérience auprès de France TV (à voir en fin d’article). Elle raconte qu’en pleine conduite, « la voiture a freiné très fortement jusqu’à quasiment l’arrêt, la voiture de derrière n’a pas pu éviter ma voiture ». Un accident qui aurait pu avoir des conséquences bien plus graves. Après l’affaire des airbags Takata, l’industrie automobile va-telle devoir faire face à un nouveau scandale ? Voici le reportage réalisé par TF1 au sujet du freinage fantôme.
Face à la répétition de ces incidents, un groupe Facebook a été créé pour rassembler les conducteurs concernés par l‘étrange phénomène du freinage fantôme. En quelques semaines, des centaines de membres ont rejoint la communauté, partageant leurs témoignages et leurs interrogations. Les récits convergent : les freinages se produisent souvent dans des situations similaires, notamment lors du dépassement de poids lourds. Et ce phénomène ne semble pas limité à une marque ou un modèle en particulier.
Joanna Peyrache, à l’origine de ce groupe, a identifié plusieurs éléments récurrents. « Il s’agit essentiellement de véhicules récents », sortis d’usine « entre 2017 et 2025 », précise-t-elle. Les incidents ne semblent pas liés à la vitesse, mais plutôt à « la présence d’aides à la conduite, et plus particulièrement d’aides au freinage et donc des capteurs associés ». Elle ajoute qu’il est « très probable que les causes soient multiples », ce qui complique d’autant plus l’analyse du problème.
Jusqu’à présent, les constructeurs automobiles sont restés silencieux face à ces signalements. Seul Stellantis a brièvement réagi, sans pour autant fournir de détails sur les investigations en cours ou les mesures envisagées. Ce mutisme commence à inquiéter, d’autant plus que les incidents rapportés pourraient mettre en cause des systèmes d’assistance à la conduite largement répandus dans les véhicules modernes.
Alerté par le témoignage de Joanna Peyrache et par la mobilisation croissante des victimes de freinage fantôme, le ministère des Transports a décidé de se saisir du dossier. Comme indiqué dans l’un de nos précédents articles, Joanna Peyrache a été contactée par le SSMVM (Service de la Sécurité des Véhicules et des Mobilités), une entité rattachée au ministère des Transports, qui a pour mission d’évaluer les risques liés aux technologies embarquées. Le SSMVM a, ensuite, selon une information relayée le vendredi 15 août par Le Parisien, enfin décidé d’ouvrir une enquête : « Nous allons contacter les constructeurs et mener des essais pour comprendre s’il y a une anomalie, ou non », affirme le ministère des Transports.
L’ouverture attendue, mais peut-être tardive de cette enquête marque une première étape vers une reconnaissance officielle du phénomène du freinage fantôme. Les essais annoncés pourraient permettre de déterminer si les capteurs de freinage, les logiciels d’aide à la conduite ou d’autres composants électroniques sont à l’origine de ces arrêts intempestifs. En attendant, les automobilistes concernés restent dans l’expectative, contraints de rouler avec appréhension, dans des véhicules dont le comportement peut devenir imprévisible.
Depuis juillet 2024, la réglementation européenne GSR 2 impose l’intégration obligatoire de plusieurs systèmes avancés d’aide à la conduite (ADAS) sur tous les véhicules neufs. Parmi ces dispositifs, le freinage d’urgence automatique (AEB : Autonomous Emergency Braking) figure en bonne place, et pourrait être impliqué dans certains cas de freinage fantôme récemment signalés.
La plupart des constructeurs automobiles n’ont pas attendu l’entrée en vigueur de cette norme pour équiper leurs modèles : anticiper les exigences réglementaires est une nécessité dans l’industrie automobile. En effet, le cycle de développement, puis de commercialisation d’un véhicule, s’étalant sur plusieurs années, les marques doivent intégrer les futures obligations techniques bien en amont. À défaut, un modèle risquerait de ne plus être homologué ni commercialisable une fois la réglementation appliquée.
Au-delà de leur rôle sécuritaire, les systèmes ADAS (Advanced Driving Assistance Systems) sont également devenus des arguments marketing majeurs. Le freinage d’urgence automatique, censé prévenir les collisions et sauver des vies, illustre cette double fonction. Toutefois, certains cas récents montrent que l’AEB pourrait donc se déclencher de manière inopinée, sans qu’aucun obstacle ou danger réel ne soit détecté. Cette réaction imprévue, le freinage fantôme, soulève donc des questions sur la fiabilité des capteurs et de l’intelligence embarquée. Avant qu’un freinage automatique d’urgence ne soit activé, un autre système intervient généralement en amont : l’alerte de collision. Comme son nom l’indique, ce dispositif préventif avertit le conducteur d’un risque imminent de choc, lui laissant une chance d’agir avant que le véhicule ne prenne le relais.
Enfin, l’hypothétique dysfonctionnement appelé « freinage fantôme », encore mal compris, soulève des questions cruciales sur la fiabilité des systèmes d’assistance à la conduite. Alors que les voitures modernes intègrent de plus en plus d’automatisation, le freinage fantôme pourrait bien devenir un symbole des limites technologiques actuelles. Le ministère des Transports est désormais attendu au tournant. Concluons avec le témoignage choc, en vidéo, de Joanna.
La rédaction
Photos : Joanna Peyrache et Opel
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