Avant de vous détailler notre ressenti à bord de cet incroyable machine, retraçons l’histoire de la F-TYPE au travers de nos précédents essais. Ce n’est en effet pas la première fois que nous rentrons en contact avec la sportive de Coventry. Tout a commencé avec une rencontre historique dont la photo qui suit restera pour nous l’un des plus grands moments de notre magazine digital LesVoitures.com.
Tout juste un an après sa révélation, nous avons ainsi réuni la F-TYPE Roadster et son ancêtre : l’illustre Type E. Cette dernière nous est apparue toute de blanc vêtue et dans un état proche de la perfection. Rappelons que celle qui a sonné le renouveau de la marque au félin en 2012 a été dévoilée à Paris en version découvrable. Sous vos yeux, c’est précisément une version Roadster (terme que nous préférons à celui de Cabriolet) V6 S forte de 380 ch (gardez ce chiffre en tête pour la suite des événements) qui joue à la princesse devant le Grand Trianon.
A ses côtés, c’est une Type E de 1967 qui a pris la pose au château de Versailles, à savoir l’une des dernières Série 1 assemblées. L’histoire de cette rencontre entre les deux Jaguar retiendra que la mythique “ancienne” a participé au Goodwood Festival of Speed. Logiquement, vous avez maintenant envie de redécouvrir ou découvrir ce sujet. Il suffit alors de cliquer sur : Jaguar F-TYPE : déjà dans l’histoire, le roadster rencontre la légendaire Type E.
En 2013, la F-TYPE a adopté une nouvelle forme, celle d’un coupé. D’un château à un autre, nous avons choisi, un an plus tard, d’offrir un cadre somptueux et très “lifestyle” à une F-TYPE R Coupé motorisée par un V8 5.0 l de 550 ch à compresseur (tiens, déjà 170 ch de plus que le Roadster V6 S de Versailles). Rendez-vous était pris en 2014 au château de Villiers-le-Mahieu pour un shooting photo : Jaguar F-TYPE R Coupé : balade lifestyle au château de Villiers-le-Mahieu.
Suite à ce premier contact historique et à cette balade sous le signe de l’hédonisme, il nous a paru plus qu’évident de faire évoluer la F-TYPE dans des conditions aussi exceptionnelles que sportives. En France, on ne compte seulement que deux vrais anneaux de vitesse : l’Autodrome de Linas-Montlhéry et Mortefontaine. On fait exception du “banking” de la piste du centre d’essais Michelin situé à Fontange. Les deux tracés de Linas-Montlhéry et de Mortefontaine sont en totale opposition. Le premier, qui inclut en son centre une piste classique, symbolise un pan de l’histoire de l’Automobile française et le second, 100% ovale, représente l’avenir car il est exclusivement utilisé pour le développement. Comme l’UTAC CERAM le présente, il permet la “Mesure des performances moteur et système de traction” et d’effectuer des essais d’“Endurances à grandes vitesses ou fortes charges”. Le ton est donné ! D’autres secteurs, dont la Air Plane Dynamique (ci-dessous en photo) nous ont permis de nous familiariser avec la F-TYPE SVR Coupé avant le grand test sur l’anneau.
C’est lors du salon de Genève 2016 que la F-TYPE SVR Coupé s’est révélée au monde des sportives de l’extrême, ceci sans perdre ses charmes de raffinement. Le département SVO (Special Vehicle Operations) s’est chargé d’optimiser à tous les niveaux cette ultime déclinaison de série. Un bouclier spécifique aux entrées d’air plus importantes et une lame en fibre de carbone constituent ses principales évolutions à l’avant.
De profil, on remarque d’inédites ouvertures situées sur ailes. Elles accompagnent des jantes de 20″ en alliage forgé également spécifiques à la F-TYPE SVR, comme l’aileron repliable en fibre de carbone. Avouons que cet appendice aérodynamique a été savamment conçu pour respecter le style élancé de la F-TYPE tout en lui procurant l’appui nécessaire.
Sous l’angle qui suit en photo, on touche la quintessence de la sportivité extrême sans surcharges visuelles qui auraient pu “détruire” la beauté de la “Supercar de Sa Majesté”. Sans oublier la quadruple sortie d’échappement en titane et alliage conçue par le spécialiste Inconel. Vous l’aurez compris, la baisse de poids a été l’une des priorités des ingénieurs de chez chez Jaguar.
La F-TYPE SVR Coupé renferme un V8 5.0 l de 575 ch, soit 195 ch de puissance supplémentaire comparativement à “notre première” F-TYPE Roadster V6 S; le couple du bolide étant de 700 Nm. Cette puissances est transmise aux quatre roues via une transmission automatique Quickshift à 8 rapports. Pléthore de technologies intègre “la féline” dont un différentiel actif électronique avec Torque Vectoring, un train arrière rigidifié et une suspension pilotée à double triangulation. Sur le plan des performances, la F-TYPE SVR Coupé abat le 0 à 100 km/h en 3,7 s pour une vitesse maximale de 322 km/h.
Piloter sur un anneau demande quelques règles. Surtout que cette pratique est assez rare pour un essai. Incliné à 43°, l’anneau d’une longueur de 3 km impressionne visuellement. Après quelques centaines de mètres, nous “escaladons” ce mur pour atteindre le niveau central. La manœuvre se fait avec beaucoup de facilité et sans les mains ! A environ 180 km/h, l’auto prend naturellement la courbe pour s’inscrire au centre de la piste. Le moment est enfin venu d’appuyer plus franchement sur la pédale de droite. Pour cet exercice, nous sommes bien sûr accompagnés d’un instructeur. C’est parti !
Le premier élément enivrant est de l’ordre de l’auditif. On ne le répétera jamais assez, le V8 de la F-TYPE développe une incroyable sonorité rauque, envoûtante notamment grâce aux clapets de dérivation actifs de l’échappement. A la “faible vitesse”de 210 km/h sur l’ovale, c’est déjà jouissif à l’accélération. Il nous a fallu alors 2 tours à cette allure pour nous acclimater au bitume qui défile sous nos yeux tel un mur. L’angle de 43° des deux grandes courbes surgit précipitamment. Cette situation déstabilisante au début se transforme rapidement en un moment extraordinaire. A l’approche des 260 km/h, c’est une sensation incroyable qui nous enveloppe; “enveloppe” car on ressent que la F-TYPE génère une sérénité totale, ce qui rime avec stabilité et sécurité. Les légères distorsions de la piste font bouger la Supercar qui absorbe d’une manière déconcertante chaque soubresaut. Certes, cela bouge mais, encore une fois, la motricité, les appuis aérodynamiques ne font qu’un pour offrir au V8 de quoi se lâcher totalement, sans oublier le grip ultra-efficace des Pirelli P Zero .
La F-TYPE SVR Coupé fend littéralement l’air. Les bandes blanches et le rail de sécurité structurent l’horizon dans une atmosphère où la Supercar ne semble ne pas avoir de limite…
Enivrant, impressionnant, tous les superlatifs sont d’usage pour essayer humblement de vous retranscrire ce que nous avons vécu avec la “reine de l’anneau”. A quelques jours de Noël, c’est un véritable cadeau qui nous a été offert. Les plus grand rêveurs d’entre-vous peuvent encore espérer trouver les clés de la F-TYPE SVR Coupé sous leur sapin au matin du 25 décembre, soit un cadeau qui s’offre à partir de 142 590 €.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Gildas Lebrun – Alexandre Besancon – LesVoitures.com
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