Jaguar F-TYPE : déjà dans l’histoire, le roadster rencontre la légendaire Type E

Septembre 2012 au Mondial de l’Automobile de Paris, face à l’immense stand McLaren où trône la P1 encore bâchée, Jaguar expose pour la première fois sa nouvelle égérie, la F-TYPE. Descendante de la mythique Type E, le roadster  surprend et séduit. Aujourd’hui elle est devenue sans conteste l’emblème du savoir-faire du constructeur au félin. A travers ce sujet nous souhaitions la magnifier et lui offrir une rencontre historique…

Pour notre essai de la Jaguar F-TYPE, il nous fallait un lieu en accord avec la légende Jaguar et son histoire débutée en 1922. Fondée sous le nom Swallow Sidecar Company (SSC) par Sir William Lyons et William Walmsley, la marque prit son nom définitif en 1945, les deux S successifs rappelant la plus sombre période de l’humanité devaient disparaître. Notre première étape allait donc être l’Abbaye des Vaux de Cernay et ses petites routes environnantes qui nous plonge immédiatement dans une atmosphère proche de celle du Kent, région connue comme « le jardin de l’Angleterre ». Notre modèle d’essai, la F-TYPE V6 S se fond parfaitement dans son écrin du jour, bâtisse classée au titre des monuments historiques, aux pierres rongées par le temps.

Esthétiquement, Jaguar a réussi son pari : réinviter un roadster en conservant les gênes forts de la marque. Modernes et élégantes, les lignes de la F-TYPE dégagent une sportivité extrême. A l’avant, la bouche béante du roadster plonge vers le sol et donne un aspect dynamique au grand capot. De chaque côté, les doubles entrées d’air, en forme d’ouïes, et les feux, offrent  à l’anglaise un look agressif. De profil, la F-TYPE délivre une homogénéité parfaite, entre équilibre et proportions maîtrisées. Les jantes de 20 pouces « Cyclone finition noire » (option) de notre version S donne une touche sombre à l’auto, dévoreuse de bitume.

Mais c’est l’arrière qui attire le plus notre attention. Les ailes musclées, les feux affinés à la limite du raisonnable et le diffuseur en biseau contrastent avec la simplicité du coffre. Jaguar ose, le tout forme un arrière original, massif, peut-être un peu rétro (comparativement à la BMW Z8), mais l’égo que dégage le roadster F-TYPE grâce à son arrière est sublime, une réussite. Jaguar s’est donc lâché avec  le fauve F-TYPE et jusqu’à la double sortie d’échappement. Cette dernière va rapidement nous procurer un sentiment de frénésie. Visuellement, la F-TYPE relève le défi d’être aussi belle avec ou sans sa capote, du raffinement à l’anglaise !

Après avoir posé la main sur la poignée de porte affleurante du Fauve, l’intérieur nous invite dans un monde de luxe fidèle à l’esprit Jaguar. Les bouches d’aération escamotables sortent à « l’allumage » du roadster, comme pour nous rafraîchir du « volcan V6 » qui se réveille. De plus, notre modèle d’essai dispose des options suivantes : finition en cuir du tableau de bord et des pare-soleils, sièges performances en cuir et pack intérieur « Black » (volant sport à base plate et multiples finitions « Blax Hex Aluminium »).

Tout a été étudié pour faciliter la vie à bord avec la plus grande des ergonomies. La position de conduite est idéale. Nous sommes rapidement attirés par les touches de couleur cuivre qui rappellent joliment que la F-TYPE n’est pas un chat mais un jaguar aux gênes ultra-sportifs, une voix nous hante alors instantanément : « Gentleman, start your engine ! »

Sur la route, la structure en aluminium du roadster et sa carrosserie en alliage apportent à la F-TYPE une efficacité redoutable, indispensable pour attaquer les courbes de la Vallée de Chevreuse. Il est vrai que la version S dispose en plus d’un amortissement modulable. Une fois lancée, la biplace se joue alors des moindres aspérités, elle est collée au sol, le plaisir est immédiat. Le couple de 460Nm passe aisément sur le bitume. Seul bémol, la direction délicate à laquelle il faut s’habituer car très réactive.

Quand au freinage, il manque d’attaque mais reste efficace. En mode dynamique (bouton « drapeau à damier » enclenché) et avec l’échappement actif, cela devient explosif ! Les rapports s’affichent alors sur fond rouge. La F-TYPE se déchaîne, rugit, le bruit du moteur détonne, en deux mots : jouissif et  impressionnant. Lors de notre prise de vue, notre photographe, Alexandre Besançon, s’est même cru un instant sur un circuit rien qu’à l’écoute du V6 de 3,0 litres suralimenté ! La sonorité de la F-TYPE est unique, frémissante. Pour un aperçu des sensations au volant de la F-TYPE et de sa sonorité, profitez de la vidéo qui suit !

La F-TYPE V6 S propose 380 chevaux soit 40 unités supplémentaires par rapport à la version de base. La plus bestiale de la gamme est la V8 qui développe 495 chevaux. Le pedigree du félin V6 S affiche le 0 à 100 km/h en 4,9 sec, une vitesse maximale de 275 km/h. Tout l’intérêt du modèle V6 S porte sur ses capacités dynamiques améliorées et sa consommation raisonnable : 12,8 l/100 km en ville, 7,0 l/100 km sur autoroute et 9,1 l/100 km en cycle mixte. Pour finir sur les chiffres de la F-TYPE V6 S, elle est affichée à 85 400,00 € (hors options), la F-TYPE de l’essai à 105 850,00 € (nous tenons à votre disposition la liste des options, contactez-nous sur notre page facebook : LesVoitures.com).

L’heure du rendez-vous historique est arrivée. D’un écrin à un autre, c’est au  Grand Trianon du château de Versailles, sûrement le bâtiment le plus raffiné du site, qu’une légende nous attend. Pourquoi avoir choisi une Type E Coupé (appelée Jaguar E Type outre-Manche) et non pas un roadster ? Les passionnés de la marque Jaguar et de voitures de collection vous répondront que la vraie Type E, la plus pure, aux formes légendaires, est la Coupé  produite entre 1961 et 1967, soit la Type E Série 1. Pour tout vous dire, lors de la préparation de ce sujet nous ne pensions pas ressentir autant d’émotion lorsque les « deux Type » se sont côtoyées, deux princesses historiques devant un palais de marbre rose…

Nous sommes même en présence d’un exemplaire extraordinaire d’authenticité en parfait état. Vincent, son heureux propriétaire peut en être fier. Cette Type E de 1967 est l’une des dernières Série 1 produite. Elle est motorisée par un bloc de 4,2 l de 265 chevaux (officiellement). La belle de 67 a même participé au Festival of Speed de Goodwood ! L’intérieur du Coupé est 100% d’origine, en cuir rouge. Le cliché qui suit n’est pas une simple photo mais un tableau. Porte conducteur ouverte, la Type E semble offrir à la F-TYPE ses souvenirs d’antan.

Certes incomparables, les deux Jaguar possèdent des traits de familles forts comme leur long capot plongeant, et ce fabuleux arrière qui remonte. On peut même affirmer que les feux avant et arrière sont très proches par leur intégration. L’instant est solennel, le temps n’a pas d’emprise sur la TYPE-E, la F-TYPE roule sur ses traces… « The closest thing we can create to something that is alive, a sentiment that has stood the test of time. » Sir William Lyons, Fondateur de Jaguar Cars, traduction (dans l’esprit original) : « De tout ce que nous pourrons créer, la voiture est ce qui se rapproche le plus de quelque chose de vivant, un sentiment qui  a résisté à l’épreuve du temps. »

Pour conclure ce sujet, Laurent Pasquali, notre pilote-essayeur ne pouvait pas manquer l’occasion d’essayer le roadster. Son avis d’expert nous fait apparaître les autres qualités de la F-TYPE : « Ce roadster est magnifique ! Jaguar saura séduire une clientèle plus jeune avec la F-TYPE. Les possibilités d’adapter le Setup apportent un réel plus, chaque propriétaire peut personnaliser son auto. Le bruit est ahurissant, la détonation aux changements de rapport est sensationnelle, la marque dune vraie sportive, comme son comportement sans faille. » Laurent sera en piste à bord d’une autre anglaise, la McLaren MP4-12C GT3, les 26 et 27 octobre prochains au Paul Ricard HTTT, pour la finale du GT Tour.

Thanks a lot, l’anglais est de mise ! Remerciements destinés à la direction et au personnel de l’Abbaye des Vaux de Cernay pour leur accueil. Nous vous invitons vivement à découvrir ce site et ses hôtels : abbayedecernay.com. Merci à Vincent qui a su se rendre disponible pour LE rendez-vous intergénérationnel des félins mécaniques. Retrouvez toutes les photos de notre essai et de la rencontre au terme de ce sujet (cliquez deux fois de suite sur les photos pour les agrandir et en prendre plein les yeux)

Texte : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com – Alexandre Besançon

Publié par
Frédéric Martin

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