Invité également sur RTL, Luc Chatel a insisté sur le contexte de crise que traverse le secteur automobile en Europe. Selon lui, permettre aux constructeurs automobiles de continuer à commercialiser, après 2035, une part limitée de véhicules neufs dotés de moteurs thermiques ou hybrides constitue une bouffée d’oxygène. Mais cette ouverture n’est pas sans contrepartie : Bruxelles exige que les émissions de CO₂ générées par ces « flexibilités » soient compensées par des mécanismes stricts. Autrement dit, les constructeurs automobiles devront prouver qu’ils restent alignés sur les objectifs climatiques, même en conservant une offre thermique.
Cette décision de la Commission européenne, sachant qu’elle doit encore être validée par le vote des États membres de l’Union européenne et celui du Parlement européen, ne doit cependant pas être interprétée comme un blanc-seing. Elle pourrait, à terme, se retourner contre les industriels du continent. Car si l’Europe assouplit ses ambitions, d’autres régions du monde poursuivent une transition accélérée vers l’électrique. Le risque est donc réel de voir les marques européennes perdre encore du terrain face à des concurrents asiatiques, principalement les Chinois, déjà largement engagés dans la course aux véhicules zéro émission. Luc Chatel a ainsi déclaré : « 60 % des voitures chinoises qui sont vendues en France depuis le début de l’année sont des voitures thermiques. Les Chinois ont compris qu’il ne fallait pas une solution unique. »
Cependant, la filière automobile européenne peut souffler car, selon Luc Chatel : « Le fait de maintenir du thermique va permettre à des entreprises de continuer à travailler sur l’hybride rechargeable et aux ingénieurs de poursuivre leur travail, c’est-à-dire miser sur l’innovation. » Mais, concernant l’industrie automobile française, Luc Chatel alerte : « La France va produire, cette année, 3 fois moins de voitures qu’il y a 25 ans. »
Enfin, l’assouplissement de l’échéance du tout-électrique en 2035 ne doit pas être perçu comme un recul, mais comme une opportunité stratégique pour l’industrie automobile européenne. En offrant davantage de flexibilité aux constructeurs automobiles, la Commission européenne leur permet de consolider leurs investissements, d’accélérer l’innovation et de renforcer leur compétitivité face aux géants asiatiques. Cette décision ouvre la voie à une transition plus réaliste, où moteurs thermiques, hybrides et électriques coexisteront temporairement, tout en maintenant l’objectif de réduction drastique des émissions de CO₂. L’Europe conserve ainsi son rôle de pionnière dans la transformation du secteur, en privilégiant une approche pragmatique qui conjugue ambition environnementale et survie industrielle.
La rédaction
Photo : LesVoitures.com
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