Un peu d’histoire avant l’essai, proprement dit, de la Microlino. C’est donc dans les années 1950 que l’Isetta a débarqué sur “la planète auto” grâce au constructeur automobile Iso Motors. Puis, BMW en a notamment repris, sous licence, la production, ceci jusqu’en 1962 pour répondre aux difficultés rencontrées par les Italiens de chez Iso Motors qui devaient, alors, faire face à une concurrente devenue rapidement incontournable, la Fiat 500. Beaucoup plus tard, en 2016, une première Microlino a été dévoilée au Salon de Genève par Micro Mobility Systems en tant que quadricycle électrique.
Ensuite, pour résumer au maximum, une bataille juridique a opposé les Suisses de chez Micro Mobility Systems aux Allemands de chez Artega, ces derniers souhaitant commercialiser la Karo, une autre “Isetta 100% électrique”. Au final, un accord dit “à l’amiable” a été trouvé et Artega n’a plus donné de nouvelles. Soutenue par le groupe belge D’Ieteren Group, dont l’une des activités est la distribution automobile, la société Micro Mobility Systems peut donc, en cet été 2022, lancer sa Microlino en Europe. Venons-en à l’essai de la Microlino en débutant par son design.
2,519 m de longueur, 1,473 m de largeur pour 1,501 m de hauteur, telles sont les dimensions de la Microlino. Ce quadricycle lourd électrique est donc très inspiré par l’Isetta. Très épurée pour sa carrosserie, la Microlino adopte logiquement des technologies modernes. Extérieurement, cela prend forme avec une fine barre de LED à l’avant. Quant à la teinte “Menthe Paris” de notre Microlino d’essai, elle nous ramène clairement aux charmes des petites voitures italiennes d’antan et à la toute nouvelle Fiat Topolino.
Comme évoqué en introduction, on accède à l’habitacle de la Microlino par son unique porte avant. Une simple pression sur un bouton situé à l’avant droit du quadricycle électrique permet de l’ouvrir en grand. Croyez-nous, cela fait son effet !
Avant de passer à la présentation plus détaillée de l’intérieur de la Microlino, sachez qu’elle propose, à l’arrière, un coffre dont le volume de chargement hyper accessible est de 230 l, un must pour une voiture électrique si petite. A cela s’ajoutent, d’autres multiples rangement plutôt malins et pratiques.
Acceptant deux occupants, la Microlino révèle un espace intérieur assez bluffant en termes d’espace. Même si certains assemblages et matériaux auraient mérité un meilleur traitement, on se sent bien, surtout à son aise, assis, sur une banquette accueillante à deux places, aux commandes de cette voiture électrique pas comme les autres.
Concernant les technologies embarquées de la Microlino, elles sont aussi petites que bien pensées. En guise d’instrumentation numérique, un petit écran aux affichages très lisibles qui “fait le job” est monté derrière le volant. Au centre de la planche de bord, sur une barre, c’est un mini-écran tactile, moins pratique d’accès, qui permet, entre autres, de régler la climatisation. Sur cette même barre, on trouve un support pour smartphone soit, le seul moyen de profiter d’un système de navigation comme, par exemple, Waze ou Google Maps. Pour les mélomanes, une enceinte Bluetooth satisfera leurs oreilles.
Ce qui nous a, à la fois surpris et séduit, est représenté par le volant très sportif façon Momo au soufflet factice, soit un aspect décalé réussi pour celle qui n’a rien de sportive, même si un mode “Sport” est disponible.
Avant de prendre le volant, dans Paris, de la Microlino, précisons qu’elle est commercialisée en trois différentes finitions “Urban”, “Dolce” et “Competizione”. Une édition de lancement limitée à 999 unités, la “Pioneer Series” est aussi d’actualité. Notre modèle d’essai “Dolce” embarque la plus grosse batterie (option) proposée sur la Microlino, à savoir celle d’une capacité de 14 kWh pour une autonomie WLTP communiquée à 230 km. Alors que toutes les Microlino sont motorisées par un dispositif électrique arrière d’une puissance de 12,5 kW/17 ch, différentes batteries peuvent être choisies selon les trois finitions “Urban”, “Dolce” et “Competizione”. En entrée de gamme “Urban”, seule la “pile” de 6 kWh (91 km d’autonomie) est disponible. En “Dolce”, la Microlino est livrée, de série, avec cette même batterie de 6 kWh. En option, la Microlino “Dolce” peut être équipée, au choix, des batteries de 10,5 kWh (177 km d’autonomie WLTP – 1 500 €) et de 14 kWh (3 000 €). En finition “Competizione”, cette fois, c’est la batterie de 10,5 kWh qui est fournie de série alors que celle d’une capacité de 14 kWh coûte, en option, 1 500 €. Place à notre essai routier, à Paris, de la Microlino.
Equipée de la batterie de 14 kWh, notre Microlino d’essai affiche, sur la balance, un poids de 530 kilos. Au volant de la Microlino, la première sensation ressentie est plus que positive car, on se sent en sécurité. On profite, alors d’une vue grandiose. Selon les modèles un toit ouvrant est livré de série pour une vue aérienne à vous donner envie de visiter, bien sûr, Paris, pour faire le tour des monuments.
Très maniable, la Microlino passe partout, sachant que son rayon de braquage est de 7,8 m. On peut qualifier la conduite du quadricycle électrique de ludique. On se sent un peu comme une star car, tout le monde se retourne sur notre passage. La direction, non assistée, de la Microlino ne demande pas plus d’effort que cela. Quant aux freins, ils sont réactifs en remontant juste les informations suffisantes dans la pédale de gauche mais, cela reste très convenable. Pour plus de fun, le mode “Sport” apporte encore plus d’aisance mais, impacte l’autonomie de la petite voiture électrique.
Donnée pour un 0 à 100 km/h réalisé en 5,0 s, la Microlino surprend par son accélération largement suffisante pour se sortir des pièges urbains. S’il y bien un aspect pour lequel Micro Mobility Systems fait fort, c’est au niveau de la conception de sa structure monocoque composée d’acier et d’aluminium. De type autoporteuse, la Microlino intègre des suspensions indépendantes. Cela assure un dynamisme de conduite de bon niveau, malgré des roues arrière très proches et, donc, une sécurité de tous les instants. Il en résulte un amortissement confortable mais, ferme qui n’a rien de cassant. Encore un nouveau bon point pour rouler sur les pavés parisiens et les rues dégradées de la capitale…
Limitée à 90 km/h, la Microlino est donc un quadricycle lourd électrique L7e, contrairement à la Citroën Ami et sa déclinaison My Ami Buggy. A Paris et ses alentours, la Microlino est autorisée à évoluer sur l’A86 et le périphérique, deux grands axes limités, respectivement, à 90 et 70 km/h. C’est grâce à une dérogation obtenue, par Renault, pour le Twizy 80 qu’il est donc possible de sortir de la capitale au volant de la Microlino, dès 16 ans, permis B1 en poche.
Niveau recharge, sur une prise domestique standard, à l’aide du chargeur de 2,6 kW, les batteries de 6 kWh et 14 kWh de la Microlino se rechargent en 4h00, la batterie de 10,5 kWh demandant 1 heure de moins.
Enfin, pour conclure l’essai de la Microlino, cette petite voiture électrique suisse fabriquée en Italie nous a agréablement surpris. Son style néo-rétro complètement fou est l’un de ses atouts, comme pour son agrément de conduite en ville. Cependant, la Microlino s’adresse à une clientèle élitiste car, elle s’offre pour 17 990 € en finition “Urban” (à partir de – hors bonus écologique de 900 €). C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle D’Ieteren Group, via D’Ieteren Automotive, et Micro Mobility Systems, ont ciblé, dans le cadre du lancement commercial de la Microlino, Paris, Lyon ainsi que la côte d’Azur (Monaco et Fréjus). Alors la Microlino rencontra-t-elle un succès commercial significatif ? La question est posée. Sur le marché automobile français, la Dacia Spring 45 s’affiche au tarif de 15 800 € (à partir de – bonus écologique déduit), pour un peu plus de polyvalence. Mais, un effet de mode Microlino pourrait apparaître dans les beaux quartiers et sur la “French Riviera” ainsi qu’à Monaco, bien évidemment.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com
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