Après deux Tour Auto consécutifs, le nouveau challenge qui s’est dressé devant la 600 avait de quoi impressionner avec plus de 700 km à parcourir de Monaco à Valence, ceci majoritairement de nuit comme à la grande époque du rallye. La pluie, la neige et le froid omniprésents pendant deux jours ont participé à faire de cette 22ème édition du Monte-Carlo Historique une épreuve mémorable pour tous ses participants. Thomas de Chessé, le pilote de la 600 a pu compter sur son ami de toujours, moi-même, Frédéric Lagadec, en tant que copilote. Pour nous accompagner, Guillaume et Mathieu, nous ont suivi au volant d’un Seat Ateca FR. Tout simplement parce que Seat a produit sous licence sa propre 600.
La veille du grand départ, on se serait presque cru en été sur la Côte d’Azur. L’ambiance était à la Dolce Vita avec un désir de profiter des rayons du soleil dans des lieux chargés d’histoire. Une première halte à la villa Ephrussi-de-Rothschild était de rigueur pour “peindre un tableau” aux couleurs pastel. Rappelons à ce sujet, qu’un an avant son décès en 1933, que Béatrice Ephrussi de Rothschild a légué la sublime demeure et son jardin à l’Académie des Beaux-Arts. Pas moins de 5 000 œuvres d’art sont ainsi conservées sur les hauteurs de Saint-Jean-Cap-Ferrat.
Du palais de style Renaissance, à une autre architecture inspirée de la Belle Epoque, c’est devant le palace l’Hermitage que la 600 a ensuite pris la pause, là où les clients de l’hôtel ont plutôt l’habitude de voir des Ferrari, Lamborghini, Bugatti. Mais la 600 n’a aucun complexe et n’a peur de rien malgré ces quelques 25 chevaux envoyés aux roues arrière.
Nous y sommes, le ciel s’est généreusement chargé de nuages et la pluie battante qui s’abat en continu sur la Principauté nous laisse présager de conditions plus que délicates pour rallier Valence. Mais, vivre le Monte-Carlo Historique dans la pure tradition, c’est bien ce que nous sommes venus chercher.
Il est exactement 21h22 lorsque nous nous élançons du port de Monaco. Notre première objectif en vue : Saint-André-les-Alpes sur un parcours de 158 km. Nous retiendrons de cette liaison les multiples cailloux évités. Sans forcer, avec l’aisance que l’on lui connaît, la 600 se présente au beau milieu du plateau des engagés de l’Historique au premier point de contrôle. On croise alors un certain Carlos Tavares qui participe au Monte-Carlo Historique sur une Peugeot 104 ZS.
La nuit se prolonge et la pluie ne nous quitte pas jusqu’aux aurores. Puis, quelques heures plus tard, notre nuit blanche va être récompensée car la première Spéciale (ZR1, Montauban sur l’Ouvèze/Saint-André-de-Rosans) est à portée de roues, mais avec des pneus classiques, sans clous !
Sur 49 kilomètres de routes sinueuses chargées en neige, la 600 se démène avec ses atouts. Ses quelques 600 kilos, ses porte-à-faux réduits et ses petites roues apportent une agilité déconcertante sur l’élément glissant. On se prend au jeu immédiatement du Monte-Carlo Historique, car la 600 génère alors un réel sentiment de confiance.
Ça glisse à la relance, et les spectateurs nous observent avec un regard halluciné. De kilomètre en kilomètre, notre confiance prend de l’ampleur à hauteur du plaIsir ressenti. Nous sommes alors conscients que nous vivons des instants exceptionnels.
Bien accroché au volant grâce à ses gants Acaba, Thomas, qui connaît, sans jeu de mots, sur le bout des doigts sa 600, maîtrise les écarts comme la vidéo qui suit le prouve.
Plus courte, d’une distance de 22 kilomètres, la seconde spéciale (ZR2, La Motte-Chalancon/Saint-Nazaire-le-Désert) nous a également réservé son lot de surprises sur un tracé encore plus piégeux. De nouveau, la 600 semble littéralement “flotter” et tenir le cap sur la route. On se prend tellement au jeu que nous rattrapons des concurrents de l’Historique, certains d’entre eux devant impérativement conserver une moyenne basse fixée par la réglementation de la régularité.
Le lendemain, avant de franchir la ligne d’arrivée et de grimper sur le podium, nous profitons de chaque instant et de superbes décors pour immortaliser en photos la 600 sur la neige, sans oublier son fidèle compagnon, le Seat Ateca FR.
Non loin de Thorame-Haute, les Alpes-de-Haute-Provence, tout de blanc vêtu offrent une dernière halte à la 600 version D de 1967. 52 ans après être sortie de l’usine Fiat-Mirafiori située à Turin, notre 600 profite de ce décor une dernière fois en attendant d’autres rallyes.
Arrivés à Monaco après un périple de 1 800 km, nous achevons le Monte-Carlo Classique par un dîner de gala à l’ACM (Automobile Club de Monaco), là où les plus grands pilotes sont passés. Saluons l’idée de l’ACM de récompenser les participants au rallye avec une soirée dans ses locaux où des trophées et œuvres d’art forment un extraordinaire musée. Retrouvez ci-dessous, d’autres clichés de notre Monte-Carlo Historique.
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com
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