Ecologie : l’Allemagne veut conserver les moteurs thermiques plus longtemps

Dans le cadre de la Présidence Française de l’Union Européenne (PFUE), les différents ministres européens des Transports et des infrastructures dites “routières” se sont récemment rencontrés au Musée de l’air et de l’espace du Bourget situé dans la banlieue nord de Paris, ceci les 21 et 22 février 2022. A cette occasion, Volker Wissing, ministre allemand des Transports, a déclaré vouloir compter plus longtemps sur les moteurs thermiques qui pourraient, dans ce cas, fonctionner grâce à des carburants synthétiques.

En juillet 2021, la Commission européenne a annoncé, via la signature d’un “pacte vert”, la fin des moteurs thermiques en Europe sachant que depuis, cette décision fait débat à Bruxelles. En effet, les véhicules à motorisation hybride (HEV) ou, hybride rechargeable (PHEV), sont exclus de l’accord validé à l’été 2021. De plus, rappelons que, lors de la COP26, environ 30 pays et constructeurs se sont engagés à collaborer avec un objectif commun, à l’horizon 2040, pour que tous les véhicules neufs vendus soient à zéro émission. Voilà pour le contexte politique actuelle. Volker Wissing s’est donc opposé aux souhaits de la Commission européenn en déclarant : « Nous voulons que les moteurs à combustion restent une option, s’ils fonctionnent exclusivement avec des carburants synthétiques. »

moteurs thermiques Allemagne

Volker Wissing a également mis en avant l’expertise des constructeurs allemands en termes de développement de moteur : « Nous sommes très doués pour produire des moteurs à essence très performants. Cependant, ils émettent du CO2. Nous devons proposer des moyens de mobilité adaptés à chaque besoin. Nous ne pouvons pas compter que sur la mobilité électrique et l’hydrogène pour le futur […]. Nous n’atteindrons nos objectifs climatiques que si nous offrons des services de mobilité que les gens voient comme un progrès. »

Du côté des constructeurs automobiles, cela bouge aussi. Ainsi Porsche travaille depuis des années sur un futur carburant synthétique. Le mois dernier, en France, Carlos Tavares, le patron de Stellantis, s’est opposé vivement au tout électrique en déclarant, entre autres, dans quatre quotidiens européens : « Ce qui est clair, c’est que l’électrification est la technologie choisie par les politiques, pas par l’industrie. »

Carlos Tavares Stellantis voiture électrique

Encore plus récemment, dans une interview accordée à Le Figaro, Luca de Meo, Directeur Général Renault, a réitéré sa demande de basculer en tout électrique plus tard en 2040. Pour lui : « 2035, c’est trop tôt. » Luca de Meo souhaite ainsi permettre à la marque Dacia d’être plus longtemps présente dans le domaine des voitures thermiques, les ventes de Dacia en Europe étant plus qu’au beau fixe. Pour Renault, rappelons que la marque au Losange deviendra 100% électrique en 2030.

moteurs thermiques

Enfin, l’Europe est la France sont très très loin d’être prêtes à basculer en tout électrique. Début février, dans le cadre d’un autre rassemblement lié à la PFUE, des ministres des affaires étrangères et de la santé venus de toute l’Europe se sont rencontrés à Lyon. Les véhicules électriques alors utilisés pour les transporter ont été rechargés grâce… à des groupes électrogènes fonctionnant au diesel !

La rédaction

Photos : LesVoitures.com, Renault et Stellantis