Nissan Qashqai : sérieuse mise à jour pour “le pionnier”, essai

2,3 millions de ventes en 10 ans de carrière… Celui qui est à l’origine du segment des SUV évolue à travers le restylage de sa seconde génération. L’objectif de Nissan est clairement défini : proposer toujours plus et rester dans la course face à une concurrence acharnée. Découvrons ensemble ce nouvel opus de la saga Qashqai avec l’essai de sa version 1.6 l dCi 130 Xtronic.

C’est en 2013 que le nouveau Qashqai est apparu dans sa « seconde vie ». A Genève, en mars dernier, Nissan a réussi un coup de maître en le présentant à la surprise générale. Suivant les traces des dernières créations de la marque, le style du crossover évolue en renforçant deux aspects qui on fait et font toujours son succès : sa modernité et sa consensuelle robustesse.

Ainsi, celui qui conserve une longueur compacte de 4,39 m voit sa face avant significativement revue avec la marque de fabrique chère au constructeur japonais, à savoir cet énorme « V » qui entoure le logo et projette en force des galbes et les lignes étirées. Le nouveau bouclier avant au design agressif développe un style toujours dans l’ère du temps. La signature lumineuse en boomerang composée de lumières diurnes est désormais à LED sur toutes les versions alors que l’éclairage Full LED directionnel reste de série sur les finitions haut de gamme.

Les flancs du Qasqhai 2017 n’ont quasiment pas été revus. On notera en revanche l’arrivée de nouvelles jantes en 17, 18 et 19″. Le dessin de celles sur lesquelles campe notre Qashqai d’essai est clairement dynamique. Mais il a également pour but de générer un gain aérodynamique à l’auto. Ce qui ne se voit pas, ce sont les vortex présents sous la partie avant du crossover qui aident à conserver un coefficient de 0,32 si important pour la consommation.

Quant à l’arrière du Qasqhai 2017, c’est le statu-quo ou presque mis à part le nouveau bouclier qui bénéficie, à partir des versions N­-Connecta, d’inserts en chrome satiné. Comme pour l’avant, la technologie à LED est de rigueur. Les optiques se révèlent avec plus de relief. Du relief, il est évident que le crossover en prend à tous les niveaux. Au global, le nouveau look du crossover est une réussite. Sans trop en faire, le bureau de style Nissan projette son crossover vers l’avenir et positionne le Qasqhai parmi les plus beaux acteurs du segment surtout lorsqu’il arbore l’une de ses deux nouvelles teintes : Bleu Topaze. L’autre étant  la Bronze Intense reprise à Infiniti. Qu’en est-il du reste ?

A l’intérieur, on pourrait être déçu au premier coup d’œil. Certes, on est loin du cockpit avant-gardiste du Peugeot 3008 et des dernières avancées en termes d’instrumentation digitale. Là où Nissan a porté ses efforts, c’est sur la qualité perçue grâce à un choix de nouvelles matières. Les contre-portes sont dorénavant habillées de cuir, la console centrale aussi dans sa partie basse et le volant a été entièrement revu. Plus ergonomique, il génère un confort de bon niveau au toucher comme sur toutes les parties ou le conducteur est en contact avec l’habitacle. S’il y a bien un élément prioritaire sur ce point, ce sont bien les sièges. Dès la finition N-Connecta, ils sont “tout beaux tout nouveau” avec leur monoforme. A nos yeux, et à notre dos, ils représentent une amélioration importante tant ils sont accueillants et confortables.

Tous ces ajustements intérieurs font passer un gap significatif au Qashqai qui en avait bien besoin. Un nouvelle finition Tekna+ fait son également apparition. Elle se distingue par une sellerie spécifique en cuir et un pavillon de toit noir. Le « top du top » de cette ligne s’entend ! Nissan flirte en effet avec le premium Hi-Fi avec un système audio Bose composé de 6 haut-parleurs, 2 caissons de basse et d’un amplificateur digital s’il vous plait ! Il est exclusif à cette finition. Un toit panoramique en fait également partie. Il peut être commandé en option sur les Qashqai Acenta et N-Connecta. En revanche, ce qui ne change logiquement pas, c’est un volume de chargement assez faible (430 l).

Avant d ‘évoquer les évolutions apportées sur le plan des aides à la conduite, on ne peut hélas pas faire abstraction du point faible de cet habitacle : son écran vieillissant et minuscule de 5″. Heureusement, son interface a été améliorée.

Venons-en donc au ADAS. Le crossover millésime 2017 en fait le plein même si la plus avant-gardiste d’entre-elles, sur laquelle nous reviendrons, apparaîtra plus tard. Ainsi, la liste des aides à la conduite est longue, très longue. Le programme Nissan Intelligent Mobility a été lancé dans cet objectif. Tout est upgradé sur le Qashqai restylé. Si le freinage d’urgence était déjà d’actualité, il inclut maintenant la reconnaissance des piétons. Même constat pour la surveillance des angles morts. Cette fonctionnalité a été mise à jour. Ce ne sont plus des caméras qui la gère mais des radars. L’assistance au démarrage en côté a également fait l’objet d’optimisation avec le dispositif Stand Still Assist. Mais et ce « mais » est important, le Qasqhai c’est toujours une offre d’équipements très généreuse et éprouvée. On évoque bien sûr l’intelligence de l’auto qui est capable de reconnaître les panneaux de signalisation, d’accompagner son conducteur lors des phases de stationnement (système Park Assist), la vision panoramique AVM 360°, et l’alerte de franchissement de ligne. Comme introduit précédemment, il faudra patienter quelques mois pour voir débarquer la grande évolution, à savoir un système de conduite semi-autonome baptisé ProPILOT. Il contrôlera presque tout : la direction, l’accélération, et le freinage. Ceci en maintenant le crossover dans sa file sur les grands axes routiers. Le ProPILOT est basé sur les technologiques Lane Keep Assist (LKA)Intelligent Cruise Control (ICC) et Traffic Jam Pilot (TJP). On a clairement hâte de le tester… D’ici là place à l’essai routier.

Dès les premiers kilomètres au volant, les autres évolutions sur lesquelles ont travaillé les ingénieurs de chez Nissan se font ressentir. La direction est mieux paramétrée, à la fois plus précise et douce. Les suspensions gagnent clairement en stabilité. L’agrément général de conduite n’a plus rien à voir avec la version actuelle du Qasqhai que nous connaissons par cœur pour l’avoir emmené en Afrique du Sud en décembre dernier (à revivre sur : Road Trip : les SUV Qashqai, Ateca et 3008 sur « les routes de l’impossible » d’Afrique du Sud !). Ainsi, les vibrations, bruits de roulements et autres bruits mal filtrés, dont celui du moteur, faisaient du Qasqhai le mauvais élève de la catégorie. C’est de l’histoire ancienne. En plus d’avoir travaillé sur ses défauts, Nissan a revu les vitres. Elles sont plus épaisses et aident à (enfin) jouir d’un habitacle calme et zen, surtout, encore une fois en Tekna+ aux sièges à l’assise parfaite.

Très coupleux avec 320 Nm (à 1 750 tr/min), notre Qashqai d’essai 1.6 l dCi 130 n’a rien à envier à la concurrence sur ce point à la relance. La boîte Xtronic fait correctement le boulot, sans bonne ou mauvaise surprise, elle reste un gage de facilité de conduite. Elle représente l’un des autres points forts du crossover dans cette configuration diesel de 130 ch (à 4 000 tr/min). Les reprises sont suffisamment efficaces que l’on évolue en ville, sur des routes vallonnées ou sur autoroute. Le « cœur mécanique » du Qashqai est définitivement généreux et plaisant. Surtout, et insistons toujours et encore, que l’agrément de conduite gagne énormément en matière d’insonorisation et de qualités routières.

Mais, oui il y a un « mais » , le Qasqhai ne peut faire aussi bien que les Peugeot 3008 et autres Seat Ateca, pour comparer avec ces deux SUV que nous avons essayés. Le japonais souffre toujours d’un manque d’agilité qui résulte de sa plateforme datant de 2013. Attention, le Qashqai 2017 est sécurisant à souhait, son freinage est d’ailleurs de haut niveau. Cependant, en conduite plus rythmée et dans les enchaînements de virages, il reste en retrait par rapport à la concurrence.

Sur le plan des performances, le Qashqai 1.6 l dCi peut atteindre 183 km/h et réalise le 0 à 100 km/h en 11,1 s. Ces chiffres sont anecdotiques car ce sont ceux des consommations et émissions qui restent très intéressants : 4,7 l/100 km en cycle mixte et 122 g/km de CO2 émis (zéro malus). Lors de notre balade dans la région de Vienne, nous avons relevé un excellent 6,1 l/100 km malgré une partie sinueuse.

Avant de conclure, précisons que les motorisations du Qashqai 2017 n’évoluent pas avec toujours le choix d’opter au choix pour 3 configurations essence et 4 diesel : 1.2 DIG-T 115 (boite manuelle ou Xtronic), 1.6 l DIG-T 163, 1.5 dCi 110, 1.5 dCi 130 (boite manuelle ou Xtronic et 1.6 dCi 130 4×4 à boîte manuelle).

Commercialisé en septembre prochain, le Qashqai 2017 ne manque pas d’atouts pour relever le défi du temps et conserver son leadership. Son nouveau design est des plus attrayants et les mises à niveau mécaniques et technologies en font une offre très sérieuse. Ses tarifs étant toujours autant agressifs, de 22 950 € (DIG-T 115 Visia) à 37 600 € (dCi 130 All-Mode). Quant à notre convaincant modèle d’essai, il s’offre pour 37 300 € soit un tarif raisonnable pour un maximum d’équipements. Le Qashqai reste donc le roi du compromis et de la générosité automobile, une belle référence qu’il est difficile d’aller chercher sur le rapport prestations/prix.

Texte, essai et photos : Frédéric Lagadec