Le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information a publié un projet de réglementation imposant que chaque portière, excepté le hayon, soit équipée d’un mécanisme mécanique accessible en toutes circonstances, même en cas de panne électrique, de batterie déchargée ou de choc violent. Autrement dit, il ne sera plus possible de compter uniquement sur un moteur électrique ou un bouton tactile pour ouvrir une porte. La majorité des poignées affleurantes actuelles, entièrement motorisées ou dépourvues de prise mécanique extérieure, ne répondent pas à ces critères, sachant qu’elles sont très répandues sur les voitures électriques, pour une question de design, mais surtout dans le but d’optimiser l’aérodynamique. Ce dernier point, in fine, permet d’optimiser l’autonomie.
Cette décision s’appuie sur une série d’accidents qui ont mis en lumière les limites de ces systèmes. Plusieurs rapports chinois et internationaux évoquent des situations où les occupants, ou même les premiers secours, n’ont pas pu ouvrir les portières après un impact, les poignées motorisées restant bloquées. Dans certains cas, même après avoir brisé une vitre, aucun levier mécanique n’était accessible. Les autorités chinoises rappellent également que ces poignées peuvent se figer par temps froid, notamment en cas de verglas, et qu’elles deviennent inopérantes lorsque la batterie est totalement déchargée. À cela s’ajoute un constat technique : le gain aérodynamique souvent mis en avant par les constructeurs automobiles pour les voitures électriques serait infime, parfois inférieur à une fraction de kWh aux 100 km, un bénéfice jugé trop faible par les Chinois au regard des risques.
Pour les constructeurs automobiles, cette nouvelle norme représente un défi majeur. Tesla, dont les poignées affleurantes sont devenues une signature stylistique, a déjà reconnu travailler sur des solutions hybrides combinant électronique et mécanique. Les marques chinoises comme Nio, Xpeng ou BYD, qui ont massivement adopté ces poignées affleurantes sur leurs voitures électriques, devront elles aussi revoir leurs architectures. Et l’impact ne se limitera pas au marché chinois : la Chine étant devenue un centre de production mondial, il est probable que les versions modifiées pour répondre à ces exigences soient également exportées, afin d’éviter de multiplier les variantes sur les chaînes d’assemblage.
Cette évolution pourrait même dépasser les frontières asiatiques. En Europe, plusieurs organismes de sécurité étudient déjà de nouvelles normes concernant l’accessibilité des portes en cas de panne électrique ou d’accident. Certains experts estiment que l’Union européenne pourrait suivre la Chine, comme elle l’a déjà fait par le passé sur d’autres sujets liés à la sécurité ou aux technologies embarquées. Quant aux États-Unis, ils réévaluent leurs standards après plusieurs accidents médiatisés impliquant des poignées motorisées.
Enfin, ce qui était perçu comme un signe de modernité pourrait bientôt être relégué au rang de gadget esthétique. L’ère des poignées affleurantes « invisibles » des voitures électriques, et des autres, touche peut-être à sa fin, sacrifiée au nom de la sécurité et de l’efficacité des secours. Et si la Chine ouvre la voie, il est probable que le reste du monde ne tarde pas à s’aligner.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com
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