[dropcap style= »style4″]B[/dropcap]ien qu’éloigné des standards du mythe Porsche, le Cayenne s’est présenté il y a maintenant quelques années comme l’élément fondateur d’une nouvelle identité de la marque. Malgré son détachement du concept de voiture à vocation éperdument sportive, le SUV s’est vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. Sans doute par l’existence de certaines versions dotées de sacrés arguments, comme le GTS. En 2016, le gros gabarit de la firme de Stuttgart entame sa neuvième année de service, et c’est cette livrée pour le moins aboutie qui fait l’objet de notre essai.
Si l’on devait faire court, nous nous contenterions d’une simple phrase : « C’est une Porsche ! » Or, loin de nous cette idée et laissons-nous emporter par cette force de la nature qui n’a pas rechignée à affronter la puissance de l’un des cinq éléments. C’est donc en bord de mer que nous avons eu le plaisir de tester cette auto puissante et toujours plus embourgeoisée. Au premier abord, son regard surmontant une large calandre donne une impression de supériorité. Il vous regarde de haut et ne s’en cache pas. Ce n’est pas une 911 certes, mais le sport ne semble pas l’effrayer. C’est donc sur cette note d’agressivité que nous découvrons un profil des plus dynamiques.
Bien que ce genre d’objectif soit délicat à interpréter sur ce segment, le Cayenne GTS fait preuve d’une grande pureté dans ces lignes. La poésie Porsche est bel et bien présente ! D’autant que certains éléments fondateurs du principe de sportivité nous font l’honneur de leur présence, comme l’aileron de toit, les petites extensions d’ailes, et les sorties d’échappement intégrées à la jupe arrière qui ôtent tout espoir de discrétion.
Cette grande dame se sent dans son élément dans ce décor et souhaite le montrer. Malgré cela, une question persiste certainement dans l’esprit des plus puristes d’entre nous. Comment est mis en avant le plaisir de conduite à bord d’un engin aussi éloigné de la voiture de sport de base ?
Tout commence par une position de conduite travaillée, favorisant la sensation d’être dans l’habitacle d’une voiture de sport. Entendons par là, un positionnement relativement bas par rapport au volant, et des sièges très enveloppants. Associons ces éléments à un niveau de finition que l’on ne vente plus, et des matériaux luxueux, vous êtes à n’en point douter au volant d’une voiture de Stuttgart.
Afin de donner vie à ces informations, notre pilote essayeur, Laurent Pasquali, plutôt averti sur le sujet Porsche, a décidé de mener cette version GTS dans ses derniers retranchements. Ses premiers mots valoriseront sans compter le châssis exceptionnel du Cayenne, qui avec son système de suspensions pilotées PASM (Porsche Active Suspension Management) offre un comportement sportif des plus aboutis. D’autant qu’il faut assumer la déferlante des 440 chevaux offerts 6 000 tr/min par le V6 turbocompressé, plus généreux de 20 chevaux par rapport au V8 atmosphérique de l’ancienne génération. Et le couple du SUV envoie 600 Nm (entre 1 500 et 5 000 tr/min) aux quatre roues grâce à la boîte Tiptronic S 8 vitesses.
Lorsque nous parlions de force de la nature, nous ne pensions pas être touchés à ce point par son engagement. Mais malgré cela, l’argument majeur qui a fait du Cayenne ce qu’il est aujourd’hui, perd de sa superbe avec l’absence des huit cylindres en V liée aux normes antipollution. Cette noblesse issue de la cylindrée de 4.8 l n’est qu’un lointain souvenir pour les citadins qui jouissaient du bruit roque offert à bas régime par l’ancienne motorisation. Mais malgré cette fausse note, la mélodie de la performance n’est pas entachée et notre pilote en revient satisfait avec la surprise de ce qu’il a pu faire avec un tel monstre.
Le niveau de performance et d’agilité de la bête laisse ébahi et annonce une certaine pérennité pour la plus imposante des Porsche. 5,2 s (5,1 s avec touche Sport Plus ) de 0 à 100 km/h, le 0 à 80 km/k en 3,3 s, 262 km/h sur circuit bien sûr, tout cela pour un mastodonte de 2 110 kg !
Le Porsche Cayenne s’affiche à partir de 101 330 € auxquels il faut rajouter pléthore d’options pour arriver à notre configuration d’essai de 133 796 €. Un prix que l’on peut essayer d’oublier en profitant du coup de volant de Walter Röhrl sur un élément beaucoup plus dur que celui de l’ambiance aquatique de notre road trip à Deauville, la piste. D’autres photos du Cayenne Argent Rhodium métallisé de l’essai suivent après la vidéo du Rouge Carmin…
Texte : Guillaume Pons
Essai : Laurent Pasquali
Photos : Alexandre Besançon
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