Ce document, qui a fait l’objet d’un précédent article, indique que l’État ne prévoit pas de démanteler les innombrables dispositifs installés en violation du décret n°94-447 du 27 mai 1994, qui encadre strictement les conditions d’implantation des ralentisseurs sur le réseau routier français. Au contraire, il envisage de modifier la réglementation pour rendre légaux tous les ralentisseurs illégaux, autrement dit non conformes. Pourquoi ? Parce que cela coûterait très cher de détruire tous les ralentisseurs illégaux de France. De plus, tel un « petit arrangement entre amis », le ministère en charge des Transports souhaiterait couvrir le CEREMA, l’agence publique à l’origine d’un guide qui n’a jamais eu de valeur légale et sur lequel la très grande majorité des maires s’est appuyée depuis toujours pour installer les ralentisseurs devenus illégaux. Ci-dessous, un double ralentisseur illégal avec, pour chaque sens de circulation, une « double bosse ».
Cette démarche de vouloir à tout prix légaliser les ralentisseurs illégaux, ou non conformes, est anti-constitutionnelle. Pour Antonin Morelle, président de PUMSD, elle constitue une menace directe pour l’État de droit :
« Modifier aujourd’hui la réglementation dans le seul but de régulariser artificiellement des dispositifs non conformes constitue une atteinte grave à la sécurité juridique. »
Insistons bien, l’État français souhaiterait ainsi contourner les dernières jurisprudences administratives en matière de ralentisseurs jugés illégaux. Le ministère en charge des Transports souhaiterait également, et c’est le plus étonnant, s’opposer à la décision prise par le Conseil d’État. Ce dernier, la plus haute juridiction administrative française, a validé implicitement, en mars dernier, suite à une jurisprudence émise par la Cour administrative d’appel de Marseille que le décret n°94-447 doit être respecté en France. Le décret en question représente donc désormais la loi à respecter strictement pour implanter un ralentisseur. Puis, et c’est loin d’être un détail, cette fois, la Cour administrative d’appel de Nancy a émis une nouvelle jurisprudence de principe en s’alignant sur l’arrêt de la Cour administrative d’appel de Marseille et de l’arrêt du Conseil d’État, indiquant que tout type de ralentisseurs devait être implanté conformément au décret n°94-447.
La LDC dénonce une décision prise en toute connaissance de cause. Les principales conditions d’implantation d’un ralentisseur dans le décret 94-447 du 27 mai 1994 sont les suivantes :
Or, selon les données disponibles, près de 90 % des ralentisseurs en France ne respectent pas ces critères. Le Conseil d’État et plusieurs tribunaux administratifs ont, encore une fois, déjà reconnu leur non-conformité dans des décisions récentes évoquées plus haut, notamment à Toulon, Grenoble, Marseille, Douai et Nantes, où des collectivités ont été condamnées pour avoir installé des ralentisseurs illégaux.
Depuis 2015, plusieurs ralentisseurs illégaux, ou non conformes, ont été directement impliqués dans des accidents mortels ou ayant entraîné des handicaps lourds chez des usagers de la route. Les victimes incluent des piétons, des cyclistes, des motards et des automobilistes. Ces installations, souvent mal signalées ou excessivement hautes, provoquent des pertes de contrôle, des chutes, des collisions et des dommages mécaniques graves :
Alors que les derniers chiffres publiés par la Sécurité routière sont dramatiquement élevés avec 679 morts sur les routes françaises en juillet et août 2025, si l’État va jusqu’au bout de sa démarche en légalisant les ralentisseurs illégaux, il devra répondre de la mise en péril délibérée des citoyens français. C’est aussi simple que cela. Rappelons aussi que les routes françaises se dégradent chaque jour un peu plus, sans aucune réaction de nos élus.
Mais les impacts des ralentisseurs illégaux ne s’arrêtent pas là. Selon les études citées par PUMSD :
Malgré les alertes répétées des associations, des experts et des juridictions, l’État semble vouloir entériner une situation illégale au lieu de la corriger. Cette posture soulève des questions fondamentales sur la responsabilité politique, la protection des citoyens et le respect des normes. La LDC déclare ainsi :
« Il s’agit d’une faute politique, une incompétence notoire mais aussi une possible non-assistance à usagers en danger. »
Enfin, vous l’aurez sûrement remarqué au volant de votre voiture, chaque jour en France, des ralentisseurs illégaux continuent à être installés. C’est un véritable scandale et, encore une fois, cela met des vies en danger.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com
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