Renault 5 : “l’antre historique” des sportives au losange

Depuis l’annonce du retour de la Renault 5 en version 100% électrique, les projecteurs sont tournés vers la citadine au losange qui a marqué toutes les générations. Entre 1982 et 1986, les constructeurs automobiles ont investi dans le développement de puissantes Groupe B. Qui ne se souvient pas de la Renault 5 Turbo ? Construites à 200 exemplaires, ces voitures de rallye ont quasiment toutes disparues mais, à Paris, Eric Iglesias entretient la légende en faisant rouler, en compétition historique, des répliques de Renault 5 Turbo que l’on peut qualifier d’officielles et d’exceptionnelles.

Eric Iglesias est loin d’être un inconnu du monde de la course automobile. Ce pilote professionnel originaire d’Espagne compte, à son actif, une vingtaine d’engagements en championnat du monde des rallyes et pas moins de six rallyes-raids Dakar. Aujourd’hui, il vit de sa passion en participant à des rallyes de type historique comme, par exemple, le Tour de Corse Historique, ceci en catégorie VHRS (Véhicule Historique de Régularité Sportive). Attention, même si c’est en régularité haute qu’Eric évolue, le rythme reste très élevé. C’est pourquoi ces Renault 5 sont de véritables voitures de course répondant notamment aux normes imposées par la FIA. Hélas, à cause de la pandémie, ces superbes Renault 5 ne sortent plus de leur “antre”.

Nostalgie quand tu nous tiens… Sans le travail et l’engagement d’Eric, il serait impossible de profiter aujourd’hui de telles Renault 5 Turbo reconstruites, pour certaines, quasiment à l’identique et dans les règles de l’art même si leur “cœur mécanique” n’est, bien sûr, pas celui des Groupe B sorties des ateliers de chez Renault Sport.

Ainsi, la Renault 5 (photo ci-dessus) aux couleurs et à la configuration Tour de Corse, est, à la base, une Renault 5 Alpine Turbo de 1983 dont il ne reste plus grand chose d’origine mis à part le châssis sur lequel ont été montées des pièces de Renault 5 Groupe F. Précisons que les éléments en fibre de verre qui composent sa carrosserie ont été conçus sur-mesure.

Plus loin, partiellement cachée, une autre fantastique Renault 5, cette fois Turbo (1982) aux couleurs “Cévennes” fait apparaître une caisse développée d’une seule pièce en fibre de carbone (toit, becquet, ailes, tour de toit, bas de caisse) !

S’appuyant sur de nombreux partenaires et experts dont fait partie Heuliez pour la partie châssis, Eric dispose donc de voitures de rallye légères toutes équipées de boîtes de vitesses aux rapports courts.

Quant à la troisième Renault 5 de teinte vert pomme, c’est la seule que nous ayons pu approcher pour découvrir sa mécanique. Nous sommes en présence d’une ancienne Groupe 4 sur laquelle a été montée des éléments d’une R5 Turbo Groupe B (trains roulants etc…). La boîte de vitesses optimisée provient d’une Renault 30 TX.

En termes de moteur, il s’agit d’un bloc 4-cylindres turbo à injection Bosch repris à une berlinette Alpine A110. Ce dernier point est très important car, comme pour l’ensemble des pièces de ses Renault 5, Eric cherche à profiter d’un maximum de fiabilité. A noter que Cette R5 peut être considérée comme une réplique d’une Renault 5 Maxi Turbo, comme celles préparées, à l’époque, par Jacky Bozian.

Enfin, sachez que pas moins de onze personnes composent l’équipe qui accompagne Eric lors des rallyes historiques, son copilote étant Alain Barret. Grâce à Eric, la légende des Renault 5 Turbo perdure. Dans “l’antre historique” d’Eric Iglesias, il n’est pas rare de croiser un certain Jean Ragnotti… mais, le futur de l’ex-Régie Renault, c’est le Renault 5 Prototype “à piles”.

Texte : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com (Alexandre Besançon)