Renault ZOE : la “fée électrique” à la rencontre de la “Vieille Dame”…

Les voitures électriques sont définitivement rentrées dans notre quotidien. Pour sauver nos villes de la pollution tout en s’affranchissant du poste de dépense principal d’une voiture, à savoir la consommation de carburant, les citadines à pile représentent le cœur de la stratégie écologique des constructeurs. Ainsi nous avons offert à la Renault ZOE une rencontre visuelle sous le signe du temps et de la technologie…

La Renault ZOE détonne dans le petit monde des voitures électriques. La petite fée électrique se démarque au premier coup d’œil avec sa bouille sympathique et ses détails bleutés. Le design de l’auto est frais et épuré. La calandre au losange se prolonge sur de longs optiques de phares à l’avant, tandis que le bouclier se pare de deux feux diurnes à LED. Une ligne partant des phares se prolonge sur le profil de l’auto, ainsi qu’une seconde qui prend naissance après les poignées de portes et qui  rejoint les feux arrière en losange. Tout ceci confère à la petite citadine un look très dynamique, renforcé par des jantes originales et spécifiques. De quoi rendre jalouse   la “Vieille Dame”, qui jouit également d’un patrimoine visuel tout à fait particulier !

L’intérieur de l’auto est dépouillé et s’organise autour du système de contrôle multimédia R-LINK et du grand compteur digital. Tout est encore très épuré, une grande planche de bord blanche habille le tableau de bord. Il est accompagné par un liseré bleu qui vient souligner chaque détail, y compris le losange au centre du volant.  Les couleurs polaires rappellent d’ailleurs la vocation écologique du véhicule, qui n’émet aucun rejet de CO2 et participe donc à la lutte contre la fonte des glaces.

Véritable vitrine du savoir-faire français, la Renault ZOE est aux véhicules électriques ce que la Tour Eiffel est à l’architecture. La Renault ZOE est un des premiers véhicules électriques à avoir été pensé à partir d’une feuille blanche. En effet, la plupart des autres voitures électriques sont d’anciennes thermiques réadaptées en propulsions électriques. Cette conception permet à la ZOE des qualités dynamiques qui viennent conforter son design. Les batteries Lithium-Ion, d’un poids conséquent de 280 kilos, ont été logées dans le plancher, ce qui a permis d’abaisser le centre de gravité de 36 mm par rapport à une Clio. Des éléments de liaisons au sol ont été repris de la Clio R.S., ce qui, couplé à une répartition des masses de 51/49 %, permet à la ZOE une tenue de route proprement surprenante.

En attendant de pouvoir brancher la ZOE à la Tour Eiffel, paratonnerre géant, afin de la recharger au cours d’un orage, les batteries de la ZOE peuvent être chargées de deux manières : soit en la branchant sur une borne de recharge rapide, soit sur une prise classique à l’aide d’un câble fourni à la livraison. C’est ici que surgit un problème assez important. La ZOE a été conçue en vue d’une recharge rapide, sur une borne donc. Hors, installer une borne de recharge rapide chez soi n’est pas toujours possible, et même dans ce cas, cela reste coûteux. Installer une Wallbox chez soi coûte 490,00 € de matériel plus les frais d’installation, qui atteignent plusieurs centaines d’euros. Une fois la Wallbox installée, la ZOE pourra se recharger en 6 à 9 heures en charge standard (3kW), à 80% en 1 heure en charge accélérée (22 kW) et à 80% en 30 minutes en charge rapide (43 kW). Mais recharger sa ZOE sur une prise de courant traditionnelle prend 22 heures, un temps bien trop long pour une utilisation quotidienne du véhicule.

Notre expert Laurent Pasquali nous livre ses sentiments après son essai de la ZOE : «  D’un point de vue technologique la ZOE est une citadine aboutie tant au niveau de son design très attractif, plus séduisant à mon goût que celui de sa grande sœur thermique Clio, que de sa motorisation 100% électrique. En ville, la ZOE se montre particulièrement agile et d’une simplicité déconcertante à conduire. On prend vite l’habitude d’être dans un cocon silencieux et du coup, chaque bruit extérieur est perçu comme une agression. Les seuls défauts que l’on peut reprocher à la ZOE sont le reflet de son tableau de bord dans le pare-brise. C’est assez stressant en entrée de tunnel. Le second point noir est le manque de stations de recharge dans Paris. Mais à part ces points faibles, la Renault ZOE est une innovante réussite. »

Si on passe outre ces détails techniques, la ZOE reste donc une auto agréable à vivre au quotidien. Son moteur électrique de 88 chevaux quasi-constants (2500 à 11000 tr/min) emmène la petite fée électrique en silence et sans trou dans l’accélération jusqu’à 135 km/h, une vitesse honorable pour une citadine. Le couple de 220 Nm est disponible instantanément (250 tr/min) et permet de devancer tout le monde au feu rouge. Question pratique, le coffre de la ZOE permettra beaucoup de choses : avec un volume de chargement de 338 litres, il outrepasse le coffre de la Clio de 38 litres. Enfin, l’autonomie officielle de la batterie est annoncée à 210 km. En pratique, il faut plutôt compter 100 à 150 km, ce qui permet tout de même quelques aller-retours de proximité.

Dernier avantage flatteur pour la ZOE : son tarif, fixé à 15 600,00 € (finition Life) une fois le bonus écologique de 6 300,00 € déduit. A ce prix, l’équipement de série est remarquable : GPS, climatisation automatique, système multimédia R-LINK  feux diurnes à LED, etc… A ce prix, s’ajoute cependant la location des batteries, entre 79,00 et 122,00 € par mois, selon le contrat et notamment le kilométrage choisi.

Texte : Guillaume Ingelaere

Essai : Laurent Pasquali

Photos : Alexandre Besançon