Road Trip : Noirmoutier, douceur de vivre en Renault Talisman Estate

A quelques encablures de Nantes, cette discrète île vendéenne cultive une certaine douceur de vivre. Son micro-climat, son atmosphère paisible et ses nombreuses plages de sable fin font le bonheur de ses habitants et de ses visiteurs. La Renault Talisman Estate, dont la philosophie rappelle ce fameux slogan qui a fait les grandes heures de la marque au Losange : « des voitures à vivre », semble être la candidate idéale pour ce voyage.

Tout débute par une aventure, une expérience même à bord de la Renault Talisman Estate. Les visiteurs de l’Île de Noirmoutier le savent, si le pont offre un aspect pratique indéniable, il ne pourra jamais égaler le Passage du Gois. Cette route, longue de plus de 4 kilomètres, n’est praticable qu’à marée basse (soit toutes les 12 heures environ), pour une durée de 1h30 à 3h00 en fonction des marées, faisant d’elle la plus longue route submersible d’Europe. Planification en amont et sens du timing obligatoires, sous peine de voir votre voiture engloutie par les flots en un rien de temps. Les refuges, disséminés tout le long du parcours, vous permettront même d’assister au triste spectacle… 

Une fois le passage du Gois franchi (suspensions pilotées en mode « Confort » pour les zones pavées datant des années 30), le visiteur rejoint la route principale de l’île, une 2×2 voies sans grand charme, mais qui a le mérite de faciliter les déplacements (les habitués des bouchons de l’Île de Ré apprécieront). Mais ne vous fiez pas à cette première impression, quelque peu déconcertante après le Gois, l’île réserve de très belles surprises.

Si une bonne partie des maisons de l’île est assez représentative du style insulaire de la côte atlantique (maisons blanches à toits en tuiles rouge – orange et volets bleus), le quartier du Bois de la Chaise offre une toute autre ambiance, avec de grandes maisons bourgeoises au style plutôt massif (pour certaines plus proches du manoir que de la petite maison de bord de mer) nichées dans un écrin de verdure permettant à certains d’échapper aux regards indiscrets. Quant à notre Renault Talisman, son style tout en douceur fait preuve d’une grande élégance et de belles proportions, permettant de conserver un profil dynamique malgré la longueur de 4,86m, soit l’une des plus longues (et, de ce fait, des plus logeables) de sa catégorie. Cette version « Initiale Paris », au sommet de la gamme, y ajoute ses grandes jantes diamantées de 19 pouces pour parfaire le tableau. 

A l’Est, les plages du Bois de la Chaise (plages des Dames ou, mieux encore, la discrète et intime plage de l’Anse Rouge), avec leurs petites cabines typiques, permettent de profiter d’une eau calme et limpide, dans une atmosphère empreinte de sérénité. A l’inverse, la côte Ouest de l’île offre un paysage plus sauvage et de belles dunes, avec des conditions propices aux sports de glisse : vent et vagues au programme, pour le plus grand bonheur des « riders ». Tout le monde saura y trouver son compte. 

L’habitacle de la Renault Talisman, grâce à la sellerie cuir « camaïeu » (dégradé du noir au gris clair) proposée sur la finition « Initiale Paris », fait écho aux paysages de l’île et offre une agréable sensation d’espace et de clarté, malgré l’absence de toit vitré sur notre version d’essai. Les passagers y sont choyés, avec un équipement pléthorique de série : sièges à réglages électriques, chauffants, ventilés et même massants, connectivité Android Auto, affichage tête haute, Easy Park Assist (stationnement automatisé), système audio Bose à 13 haut-parleurs, mais également des vitres latérales feuilletées, améliorant sensiblement le confort acoustique. Rien ne manque et les options disponibles se comptent sur les doigts d’une main. Si le style de la planche de bord ne présente pas une grande originalité, sa finition est très correcte et le grand écran tactile de 8,7″ permet d’afficher de nombreuses informations, tout en conservant un affichage assez épuré.

Volant en main, le moteur essence 1.6 l TCE de 200 ch se fait discret et souple, mais permet d’offrir des performances honorables au grand break, avec un 0 à 100 km/h abattu en 7,6 secondes et une vitesse de pointe proche des 240 km/h. Bien secondé par la boîte de vitesses à double embrayage EDC à 7 rapports, le TCE ne manque pas de souffle et permet de mettre en valeur le grand atout de la Talisman : ses 4 roues directrices (baptisées « 4Control »). Si les 3.5° d’angle que peuvent prendre les roues arrières semblent faibles sur le papier, la différence est flagrante sur la route. En mode « Sport », la tenue de route est exemplaire, la Talisman restant rivée au sol et pivotant avec une aisance insoupçonnée, compte-tenu du gabarit conséquent. En ville, le braquage en sens inverse par rapport aux roues avant permet d’obtenir un rayon de braquage faisant, là encore, totalement oublier son gabarit. Un vrai bonheur pour évoluer sur les petites routes bordant les marais salants. 

Si la Renault Talisman Estate semble souffrir de ventes quelque peu décevantes en comparaison de ses concurrentes, cela semble assez injuste au vu de ses nombreuses qualités et de son homogénéité globale. La version restylée présentée récemment et attendue en concessions dans les mois à venir permettra également de remettre à niveau la grande routière en ce qui concerne les aides au conducteur, avec une conduite semi-autonome au programme. Affichée à partir de 34 600 € (nouvelle version restylée) en version Zen dCi 150 et jusqu’à 50 700 € pour la version « Initiale Paris » en dCi 200 (côté essence, les TCE 150, 200 et 225 disparaissent pour ne laisser qu’une version 160 ch, du fait des nouvelles normes de pollution), la Talisman Estate offre un excellent rapport prix/prestations, qui mérite qu’on se penche à nouveau sur son cas. 

Quant à l’Île de Noirmoutier, bien plus discrète et moins « people » que l’Île de Ré, lieu d’un précédent Road Trip en Peugeot 508 SW, sa douceur de vivre et ses nombreuses plages en font une destination de choix pour tout amateur de calme… et de fruits de mer.

Essai, texte et photos : Alexandre Besançon