Le groupe français Renault, engagé dans une transition vers l’électrique à travers sa filiale Mobilize Fast Charge, avait annoncé en mars dernier un plan ambitieux : déployer 650 stations ultra-rapides en Europe d’ici 2028, principalement en France, Belgique, Espagne et Italie. Ces stations de recharge, destinées aux voitures électriques, capables de délivrer jusqu’à 320 kW et de recharger une batterie en quinze minutes, devaient constituer une alternative souveraine aux Superchargeurs de Tesla, aujourd’hui leaders du marché. Mais selon les informations confirmées par Les Échos, François Provost, nommé à la tête de Renault après Luca de Meo, a décidé de mettre en pause les investissements dans de nouvelles stations, dans le cadre de la préparation du futur plan stratégique.
À ce jour, 61 stations rapides sont en service en France, avec six nouvelles ouvertures prévues d’ici fin 2025. Ce chiffre reste marginal comparé au réseau national, qui compte environ 180 000 points de recharge publics répartis sur plus de 50 000 stations, selon l’Avere-France et l’Insee. L’écart est encore plus frappant à l’échelle européenne : l’Union européenne vise 3,5 millions de bornes d’ici 2030, mais n’a atteint que 26 % de cet objectif en 2025, accusant un retard considérable concernant son réseau de recharge pour les voitures électriques.
Cette décision actée par Renault de ralentir le déploiement des stations de recharge illustre les tensions stratégiques auxquelles Renault est confronté. D’un côté, la pression réglementaire européenne impose la fin des ventes de voitures thermiques en 2035, ce qui suppose un réseau de recharge dense et fiable. De l’autre, le constructeur automobile doit composer avec des contraintes financières et industrielles, dans un contexte où la rentabilité reste fragile et où la concurrence mondiale s’intensifie. Tesla, Ionity (consortium BMW, Mercedes, Ford, Hyundai-Kia), mais aussi des acteurs énergétiques comme TotalEnergies ou Shell, accélèrent leurs investissements pour occuper le terrain.
La mise en retrait de Renault pourrait donc fragiliser sa position en termes de transition écologique, cette dernière étant liée aux voitures électriques. Si le groupe ralentit sur sa stratégie de déploiement de stations de recharge, via Mobilize, il prend le risque de laisser ses concurrents renforcer leur avance. En France, le gouvernement vise 400 000 points publics d’ici 2030, un objectif qui suppose une mobilisation massive des constructeurs automobiles et des énergéticiens.
Enfin, la décision de François Provost marque un tournant : Renault choisit de prioriser la rentabilité et la préparation de son plan stratégique plutôt que de poursuivre coûte que coûte l’expansion de son réseau de stations de recharge. Mais dans une Europe où l’infrastructure reste encore insuffisante, ce ralentissement pourrait peser lourd sur la capacité du constructeur automobile à accompagner la transition énergétique et à rivaliser avec les géants déjà bien implantés.
La rédaction
Photos : Renault / Mobilize
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