Tesla Model X : 1 300 km en 2 jours à bord du SUV, road trip

Le défi est simple : peut-on, en 2017, au volant du dernier vaisseau spatial « X » de Tesla, se faire plaisir un week-end en tout-électrique ? Et faire un vrai road-trip de plus de 1300km ?

Qu’ont en commun Elon Musk, une vision de l’écologie actuelle, le véhicule électrique ou certains projets de Madame Hidalgo si ce n’est de cristalliser le débat actuel ? Tesla, depuis 10 ans maintenant, commence à apporter une réponse avec un certain brio mais les limites sont toujours vite atteintes : autonomie, fiabilité, assistance etc… autant de points encore incertains.

Mais ce Model X 100D semble être un cran au-dessus et son allure de voiture du futur ainsi que ses performances générales nous ont vraiment séduites. L’envie d’aller essayer cette grosse “Game Boy” surpuissante de plus de 2 tonnes nous titillait depuis longtemps : direction la Vallée de la Loire pour un road trip de deux jours en conditions réelles. Verdict au bout !

Tout chez ce constructeur est différent et est empreint de fraicheur, de nouveauté ! Récupérer ce Model X chez Tesla donnerait déjà l’impression d’aller prendre un cours d’informatique en accéléré. Et, partir au volant du Model X est déstabilisant tellement l’environnement général de la voiture est nouveau, inattendu.

Le gabarit imposant, son design assez personnel et, une technologie embarquée simplement hallucinante, tout à fait au niveau des références du marché avec, encore une fois, ce côté « gros smartphone » donne à cette auto un côté jouet du futur. Oubliez tout ce que vous connaissez : Tout est différent par rapport à un SUV actuel.

Une fois sur la route, ce Model X 100D est à la fois très puissant (444 kW ou l’équivalent de 422 ch thermiques) mais, la douceur de l’électrique et, cette absence de « roue libre », qui fait ralentir l’auto à chaque levé de pied, permet à l’auto de devenir très pratique dans la circulation. Et puis changer ses plaquettes tous les 200 000 km c’est quand même assez sympa !

Bien entendu avec 200 km d’autoroute pour rejoindre Blois, notre 1ère étape, on ne peut résister : Que vaut ce fameux Autopilot ? Une fois enclenché, il vous suffit de toucher le volant de manière régulière et la voiture évolue automatiquement. Et c’est finalement assez rassurant bien qu’un peu trop prévenant. Notons quand même son côté utile dans les bouchons qui vous permet de laisser la voiture accélérer et freiner de manière autonome…fini les carambolages et accordéons, « Big Brother X » s’occupe de tout.

Mais on récupère vite les commandes et chaque démarrage de péage est jouissif : On dépose une M3 qui prendrait des allures de voiture de tuning des 90’s et nos « seniors » en Scénic se rabattent avec peur sur la file de droite en comprenant pas ce qui vient de les doubler. Et on y prendrait presque un malin plaisir !

Allant vers le Château de Chambord, nous décidons d’aller faire le plein de watts au Supercharger d’Orléans. Et là, très franchement, sortir de l’autoroute et prendre un jus de pomme forcé le temps de recharger notre Tesla est contraignant. En 1h, la voiture ne récupère que 50% d’autonomie…

Roulant par 30° extérieur, avec la climatisation et ne résistant pas aux accélérations de manière systématique en doublant quelques « trop sales » SUV diesel, les batteries de ce Model X n’ont jamais montré signes de surchauffe, défaut encore un peu trop récurrent sur la Model S. De plus, la voiture ne donne aucun signe de faiblesse, même à plus de 200 km/h. (Limitée à 250 km/h ndlr).

Le pare-brise méga-panoramique ne chauffe pas non plus. Il nous aide à voyager de manière confortable. L’écran tactile, digne d’une télévision dernier cri, est posé au milieu du tableau de bord, ce qui permet d’aller surfer sur internet ou d’envoyer des mails n’importe quand, sans oublier la présence d’un compte Spotify Premium installé d’origine. On sent qu’Elon Musk a voyagé avec ses enfants…

Quittant maintenant Chambord pour longer la Loire et arriver au Château de Chenonceau, ce Model X se révèle littéralement ! Les batteries étant situées sous les planchers, l’auto file de virages en virages à des vitesses inavouables sans aucune inertie et avec très peu de mouvements de caisse. Impossible à prendre en défaut, ce SUV de 2 tonnes est ultra-efficace. Chaque relance est instantanée (merci l’électrique) et les freinages mordants.

Le Model X 100D accélère plus fort qu’une Porsche Cayenne Turbo et est aussi agile sur les départementales bombées qu’une vraie GT ! Il faut essayer pour découvrir que l’on touche là à de nouvelles façons de piloter. Pensée émue aux pneus, chaussés sur des jantes de 22″, qui doivent subir un tel traitement…Un sacré budget !

A des rythmes pareils il est évident que l’autonomie fond littéralement et l’on touche à la vraie limite de ce genre de véhicule. Nous arrêtant dans une chambre d’hôte de la région équipée d’un chargeur Tesla, il faut maintenant 4h pour recharger en entier notre « X ».

Mais finalement, une fois ces contraintes intégrées, on se plaît à voyager d’une autre manière : on prévoit ses arrêts lors des longs trajets, le temps d’un déjeuner ou d’une pause. Finalement, on roule en véritable Supercar familiale au quotidien. De surcroît, le look général du SUV ne laisse personne indifférent.

Avec le Model X, Tesla offre à une famille de 7 personnes, bagages compris, de plier le 0 à 100 km/h en 5 secondes dans un véhicule propre, bien conçu et assez bien fini. Les astuces de l’habitacle et le système « d’infotaitement » font prendre 10 ans de retard à n’importe laquelle des premiums allemande. Et le comportement radical mais sécurisant d’un SUV aussi imposant est sidérant !

Mais il est toutefois vrai qu’avec un tarif d’entrée à près de 100 000 €, le Model X pourrait encore progresser au niveau de la finition générale. Et vivement que les ingénieurs Tesla nous proposent enfin une mise à jour de l’autonomie ayant alors de quoi inquiéter vraiment la concurrence.

Texte et photos : L’Etrier – Maxime Lépissier