Tour Auto : la régularité, c’est avant tout de l’endurance

La quatrième et plus longue étape (445km) du Tour Auto Optic 2000 a mis les anciennes à rude épreuve. Deux spéciales de haut niveau et le circuit spectaculaire de Lédenon ont été le théâtre de cette journée hors du commun.

C’est très tôt dans la matinée que les concurrents de régularité ont quitté l’esplanade Georges Vallerey à Toulouse. Les bruits des moteurs ont même réveillé quelques habitants de la Ville Rose. Aux cotés de la journaliste Marie Lizak.

Le grand cortège du Tour s’est rapidement enfoncé dans les montagnes pour rejoindre la spéciale numéro 9 « La Montagne Noire ». Un nom qui suffit à lui seul à effrayer la petite italienne, qui ne supporte guère les routes trop vallonnées. Peu avant le départ de la spéciale, Thomas de Chessé, le pilote de la Scuderia Classic, s’est montré inquiet pour sa voiture.

Quelques minutes plus tard à l’arrivée de la spéciale montagneuse, aucune nouvelle de la numéro 86. Les numéros défilaient dans l’ordre les uns après les autres n°88, 90,…110…145… mais la Moretti rouge numéro 86 semblait s’être volatilisée…

Les commissaires de course inquiets ont commencé à envoyer une dépanneuse pour chercher ce concurrent perdu. Mais quelques secondes plus tard, un bruit rauque de moteur a attiré l’attention des spectateurs qui attendaient à l’arrivée. Au loin, tel un mirage que l’on n’attendait plus, la Fiat 850 Moretti Sportiva a pointé le bout de son nez pour rallier à toute vitesse l’arrivée de la spéciale. Cette arrivée presque insolente avait engendré les  applaudissements des nombreux fans qui s’étaient imaginés le pire.

Qu’avait il bien pu se passer ? Le pilote Thomas raconte son incroyable mésaventure « La spéciale se déroulait parfaitement jusqu’à ce que tout d’un coup la Moretti s’est mise à manquer de puissance dans une côte, impossible de continuer il a fallu s’arrêter sur le bord de la route. Tout semblait perdu, jusqu’à ce qu’un spectateur vienne proposer son aide. Ce mystérieux spectateur était en réalité un mécanicien qui a immédiatement décelé une faille dans la pompe à essence, en quelques coups de mains il a réglé le problème et nous avons pu répartir. »

Si la Moretti a perdu beaucoup de temps, elle a tout de même pu rejoindre l’arrivée ce qui lui a évité une disqualification. Par prudence, un arrêt chez le garagiste s’imposait pour changer la pompe à essence. Ainsi, au détour du village de Rivieral le garage d’Affre et Fils a accepté de dépanner en urgence la Fiat. Sans perdre de temps, elle reprit la route pour tenter d’atteindre le déjeuner au Prieuré de Saint Michel de Grandmont, datant du XIIeme siècle.

Une route sans aucun problème, et un moteur en pleine forme. Malheureusement une nouvelle panne non identifiée surgit sur la route et força son pilote à se ranger sur le bas-côté. Après une dernière tentative de redémarrage, le moteur de la 850 a rendu l’âme dans un son assourdissant. A cette heure, il est toujours impossible de connaître l’origine de ce problème, mais le constat est simple, l’aventure est terminée. L’équipage de la Scuderia a cependant continué à suivre le tour dans le Mercedes GLB « LesVoitures.com ».

La suite de la journée se déroulait sur le circuit de Lédenon. Les véhicules de compétition ont offert un spectacle époustouflant aux spectateurs qui ont vibré lors de la féroce bataille entre la Shelby Cobra du favoris Ludovic Carron et une Porsche 906. Pendant les 5 premiers tours, la Shelby tenait difficilement la pôle position jusqu’à ce que la Porsche 906 révèle toute sa puissance et passe en tête. Pour l’anecdote : le combat fut si intense que la Porsche perdit l’arrière de la carrosserie et termina la course le moteur à l’air (de quoi refroidir le 6 cylindres à plat).

Cette journée s’est clôturée au pied du gigantesque Pont du Gard. Ce bel édifice n’a rien perdu de sa splendeur. L’héritage culturel, bien antérieur à celui des anciennes voitures présentes sur le tour, et la majesté du lieu ont beaucoup ému le pilote de la Scuderia Classic, « Au tour Auto, l’important n’est pas de participer, c’est d’arriver au bout ». Cet adage (est )bien connu des pilotes résume bien le rêve brisé de la Moretti. Ce n’est que partie remise…

Texte : Guillaume de Gaillard

Photos : Marie de Chessé