Les accumulateurs modernes reposent majoritairement sur la chimie lithium‑ion, dont les réactions électrochimiques sont fortement dépendantes de la température. À une température de référence d’environ 20 °C, la batterie délivre son énergie de façon optimale. Lorsque le thermomètre plonge, les réactions internes ralentissent, la résistance interne augmente et la batterie restitue moins d’énergie utile. Les voitures électriques embarquent souvent un système de gestion thermique qui chauffe la batterie pour la ramener à une plage de fonctionnement acceptable, mais ce préchauffage consomme lui‑même de l’électricité et réduit l’autonomie disponible pour la route.
En conditions hivernales, la dégradation de l’autonomie des voitures électriques, liée uniquement au froid, se situe généralement entre 20 % et 30 %, selon le type de batterie, le style de conduite et la température extérieure. Dans certains cas extrêmes, cette perte peut être beaucoup plus importante : une étude de l’ADAC a montré que, selon les modèles, les autonomies des voitures électriques peuvent chuter jusqu’à 50 % dans des scénarios combinant de basses températures et l’usage intensif du chauffage. Par exemple, la Mercedes-Benz EQS 450+, une berline haut de gamme perd 25 % de son autonomie selon l’ADAC, ce qui représente un chiffre plutôt bon. Ces chiffres rappellent que l’autonomie annoncée par les constructeurs, mesurée dans des cycles normalisés et tempérés, ne reflète pas automatiquement l’usage hivernal.
Au‑delà de la chimie de la batterie, les systèmes de confort jouent un rôle majeur. Le chauffage d’habitacle et la climatisation sont parmi les plus gros consommateurs d’énergie à bord. L’utilisation du chauffage en hiver peut réduire l’autonomie des voitures électriques. Pour limiter cet impact, de nombreux constructeurs intègrent des pompes à chaleur, plus efficaces, et encouragent l’usage des sièges chauffants et du volant chauffant, qui consomment nettement moins que le chauffage d’habitacle généralisé.
Les contraintes thermiques ne concernent pas seulement les batteries : les infrastructures de recharge ont elles aussi une plage de fonctionnement optimale. Même si les bornes sont conçues pour résister à des conditions extrêmes, parfois inférieures à -30 °C ou supérieures à +60 °C, leur performance peut se dégrader en extérieur par grand froid. Certaines bornes peuvent cesser de fonctionner, d’autres délivrer une puissance réduite, ce qui rallonge le temps de charge et complique la planification des trajets en hiver.
La recharge des voitures électriques par temps froid demande plus de patience. Pour que la batterie accepte un courant de charge élevé et que la recharge soit efficace, il est souvent nécessaire de la porter à une température de fonctionnement adéquate. C’est la raison pour laquelle de nombreux véhicules proposent un préconditionnement de la batterie : avant d’arriver à une borne rapide, le véhicule chauffe la batterie pour optimiser la vitesse et l’efficacité de la charge. Ce procédé améliore la performance de recharge, mais consomme de l’énergie au préalable, d’où l’importance de planifier et de lancer le préconditionnement depuis l’application ou avant le départ.
En période froide, il est conseillé de ne pas laisser la batterie se décharger excessivement afin de conserver une marge d’autonomie suffisante pour les imprévus. Privilégier le stationnement à l’abri lorsque c’est possible, utiliser le préconditionnement pendant que le véhicule est branché, et favoriser les systèmes de chauffage localisés comme les sièges chauffants plutôt que le chauffage d’habitacle complet sont des gestes simples qui limitent la perte d’autonomie. Anticiper des temps de charge plus longs et vérifier l’état des bornes dédiées aux voitures électriques et hybrides rechargeables (PHEV) en amont évite les mauvaises surprises lors d’un trajet hivernal.
Enfin, le froid reste un adversaire tangible pour les voitures électriques : entre la chimie des batteries lithium‑ion, la consommation des systèmes de confort et les limites des bornes de recharge, l’autonomie peut fondre de manière significative en hiver. Connaître les ordres de grandeur, entre 20 et 30 % en moyenne, parfois jusqu’à 50 % dans des cas extrêmes, et adopter des pratiques de conduite et de recharge adaptées permet de réduire l’impact du froid et de conserver une mobilité sereine tout au long de la saison.
La rédaction
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