Lorsque le monde de l’horlogerie de précision rencontre celui de l’automobile exclusive par l’intermédiaire de l’imagination débordante d’un groupe de designers, le projet qui en découle a tendance à affirmer une identité visuelle tout à fait singulière et efficace. C’est le cas de cette Supercar française issue d’un projet mis en place par Bell & Ross sous l’influence historique du monde l’aviation.
Sous la houlette du directeur de création Bruno Belamich et du designer Sébastien Gobert voulant créer une Supercar ayant pour rôle d’inspirer la création d’une nouvelle montre, l’AeroGT est née. Une entreprise d’envergure qui aura nécessité la présence d’une équipe de designers issue de l’ISD Rubika Valenciennes.
En suivant la ligne de conduite visant à regrouper l’aviation française et l’horlogerie pour la création d’une « aerocar », l’équipe de création s’est placée en immersion dans le monde de Bell & Ross et a choisi de prendre pour modèle l’icône de l’aviation tricolore, le fleuron de Dassault, le Rafale ! Avec une telle base, les différentes pistes à explorer se sont révélées nombreuses et ont donné lieu à une multitude de dessins visant à obtenir un design cohérent. Très vite l’équipe de designer semble s’être confrontée aux standards des Supercars déjà connues. Il aura donc fallu revoir encore et encore les copies afin d’obtenir ce Rafale à quatre roues malgré tout très influencé par la compétition et plus précisément l’endurance avec une conception envisagée autour du cockpit comme peut l’être celle d’une LMP1.
Les volumes de bases étant validés, un duo de designer s’est affairé à rentrer dans le détail de l’identité de l’auto avec pour but de donner toujours plus de caractère à l’ensemble. Rappelons-le, cette voiture doit être la synthèse parfaite entre l’aéronautique et l’automobile, donc aucune concession ne serait tolérée. C’est pourquoi, elle affiche des proportions tout à fait extravagantes avec une longueur conséquente de 4,696 m favorisant une certaine stabilité à grande vitesse, une largeur de 2,072 m à prendre en compte et surtout une hauteur de 1,10 m qui place le centre de gravité de l’auto parmi les plus bas jamais envisagés.
Ce qui donne suffisamment d’espace pour déployer une multitude d’appendices aérodynamiques et un ensemble pare-brise/pavillon reprenant fièrement les formes présentes sur les avions de chasse. En outre, les rappels liés au monde l’aviation sont légion comme les jantes très inspirées des ailettes des turbines et la face arrière aussi terrifiante que celle d’un Rafale exposant ses turboréacteurs.
D’un point de vue mécanique, il ne fallait pas s’attendre à moins qu’un V8 à 90° de 4.199 l issu du catalogue du constructeur allemand Audi. Le moteur de l’Audi R8 première du nom trouve aisément sa place en position centrale arrière de l’AeroGT. Cependant, l’équation ne semblant pas correspondre à la violence que peut procurer un avion de chasse, la folie s’est emparée de la baie moteur et se voit pourvue de deux turbos faisant monter la puissance à 610 chevaux. Une armada associée à une boîte de vitesses robotisée à double embrayage à 8 rapports. La présence d’un différentiel à glissement limité ne sera alors pas de trop pour homogénéiser l’apport de puissance aux roues arrière de l’engin.
Pour rester au contact de la liaison au sol, ce seront de grandes jantes en 20 pouces qui vont abriter un système de freinage en céramique de 410 mm à l’avant et 390 mm à l’arrière mordus par des étriers monoblocs à 6 pistons. Un minimum pour maîtriser la fougue de cette « voiture de chasse » capable d’aligner un 0 à 100 km/h en 2,9 petites secondes et 19,8 secondes pour exploser le kilomètre départ arrêté vers une Vmax à 315 km/h. Dans ces conditions, la présence de détails subtils directement tirés de l’aéronautique comme un tube de Pitot placé sur l’aile droite chargé de mesurer les hautes vitesses.
Une vraie Supercar de combat à la française présentée lors du BASELWORLD qui va donner naissance à deux modèles de montres à cadrans squelettes dévoilés lors du salon de l’horlogerie de Bâle. Les BR03-94 AeroGT (Chronographe) et BRO3-92 GT (3 aiguilles) témoigneront donc de l’aboutissement de ce projet colossal en lien direct avec le nouveau chronométreur de Renault en Formule 1. Hélas, cette Supercar « made in France » restera au stade du virtuel. Concluons avec l’AeroGT en vidéo
Texte : Guillaume Pons
Photos : Bell & Ross
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