Porsche Boxster GTS 2015 : l’essai, la belle ou la bête ?

Il est des voitures que tout le monde connait. C’est certainement le cas de la Porsche Boxster. Ayant fait son apparition en 1996, la petite bombe n’a cessé de conquérir d’heureux passionnés, et on ne compte plus aujourd’hui les Boxster qui écument nos routes. L’idée brillante du constructeur de Stuttgart était bien simple : démocratiser l’accès aux sportives et au mythique Flat 6 von Porsche en concevant un véhicule passion des plus simples. Depuis, la belle a parcouru bien du chemin, et c’est aujourd’hui l’essai de la bête, dans sa dernière version la plus radicale, que LesVoitures.com vous livre aujourd’hui. Notre pilote essayeur Laurent Pasquali, pilote automobile engagé dans la Porsche Carrera Cup 2014, nous livre ses impressions.

Premières impressions : la belle

Au premier regard, la belle impressionne et fascine. Le restylage des Boxster est une vrai réussite. Ce nouveau coup de pinceau est un coup de maître. Les formes sont élancées et harmonieuses, et donnent au spectateur médusé une impression de dynamisme et de vitesse. Les gargantuesques prises d’air latérales propres aux Boxster sont au rendez-vous. La chute du capot arrière embossé se termine sur un petit aileron intégré acéré, contrastant avec les belles rondeurs du roadster.

Le Boxster GTS reprend ces éléments généraux, en y ajoutant encore une once de radicalité. Le noir mat est omniprésent et souligne le côté bestial de l’auto. Le bouclier avant retravaillé arbore trois prises d’air béantes, cerclées de lames aérodynamiques noir mat. Les phares avant intègrent des projecteurs adaptatifs bi-xénon noirs, ainsi que des LED diurnes. La poupe reçoit également un traitement particulier : implantation d’une double sortie d’échappement centrale, d’un diffuseur arrière noir mat, et d’une révision des optiques de phares qui intègrent là encore des LED cernés de noir. Tous ces éléments, couplés aux jantes de 20″ à 10 bâtons de la Carrera S, noires évidemment, laissent apercevoir le caractère sauvage qui se cache sous cette belle robe.

« L’intérieur est à la hauteur de la réputation Porsche : un exemple parfait de finitions irréprochables. Notre Boxster GTS possédait un intérieur soigné, agrémenté de surpiqûres rouges, renforçant le côté sportif du modèle. Un vrai plaisir pour les yeux. » nous confie Laurent. Les sièges baquets Sports, noirs avec des inserts d’Alcantara, vous maintiennent parfaitement au ras du sol. Le volant 3 branches spécifique et le pommeau de la boîte de vitesses ont été revus avec soin, et font leur effet. Les trois compteurs ronds qui se trouvent juste derrière le volant restent fidèles à la tradition Boxster. Le conducteur et le passager jouissent en outre d’un bel espace grâce aux dimensions de l’auto, chose appréciable pour un roadster. Dans ce Boxster GTS, tout nous invite à mettre le contact, à gauche, bien entendu et à nous laisser emporter par les envies et les émotions suscitées par la première rencontre. Moteur !

L’âme du Boxster  GTS : la bête

Dès son lancement, le Boxster s’est fait remarquer par ses qualités dynamiques. Le six cylindres à plat est placé en position centrale arrière, ce qui confère à l’auto un équilibre hors du commun et une répartition des masses presque parfaite entre l’essieu avant et l’essieu arrière. Son centre de gravité abaissé est situé presque exactement au milieu de la voiture. Cette particularité permet au roadster de proposer un comportement que des sportives deux à trois fois plus chères lui envient. Cette qualité intrinsèque propre au Boxster a été le point de départ de son succès, un point de départ que les ingénieurs allemands ont mis un point d’honneur à développer à l’extrême. Doté d’une nouvelle plateforme en 2012, la Boxster s’est élargie et a encore gagné en assise et en stabilité.

Le Porsche Boxster GTS de 2015 ne déroge pas à la règle, et possède un six cylindres à plat de 3,4 l de cylindrée. Dans cette version, le flat-6, qui motorise enfin les Boxster, développe 330 chevaux à 6700 tr/min, soit 15 chevaux de plus que sur le Boxster S. Il est couplé de base à une boîte mécanique à 6 rapports. Cette dernière est courte, mais le Boxster GTS peut être optionnellement commandé avec la boîte PDK à 7 rapports et à double embrayage. Le Boxster GTS est par ailleurs plus bas d’un centimètre en comparaison du Boxster S, ce qui améliore encore sa stabilité, mais contraint davantage les suspensions. Ainsi, le Porsche Active Suspension Management (PASM) est d’emblée compris dans les équipements intégrés de base au Boxster GTS. Ce système permet d’adapter en temps réel les réactions des suspensions à la conduite du conducteur et à l’état de la route. Ceci afin de plaquer les roues sur le bitume et de garantir une liaison au sol optimale. Le Pack Sport Chrono fait également partie de la dotation du Boxster GTS, et lui permet de boucler le 0 à 100 km/h en 5,0 s (pour la version boîte 6). Avec la technologie PDK, c’est 4,9 s, et l’on peut même aller jusqu’à 4,7 secondes pour le 0 à 100 km/h pour les modèles équipés du Pack Sport Chrono Plus (option). Dans tous les cas, la vitesse maximale est d’environ 280 km/h. Largement de quoi s’offrir des cavalcades endiablées, les cheveux au vent !

La conduite est au cœur de la préoccupation des concepteurs de cet engin redoutable. Notre Porsche Boxter, équipée de la boite PDK, a enchanté notre pilote : « Le Porsche Boxster GTS est vif et réactif. Dans les virages, il se place juste là où le pilote la guide, la direction est extrêmement précise. Le Boxster GTS est beaucoup plus radicale et typée sport que le Boxster S. Elle est plus précise, plus joueuse. » Des modes Sport et Sport Plus sont disponibles pour ceux qui veulent tirer toute la quintessence de ce cabriolet sportif et du caractère rageur du Flat 6. Une pression sur un bouton de la console centrale et direction et suspensions se durcissent, le moteur s’éveille tandis que l’échappement actif sport semble s’ouvrir pour laisser passer le chant métallique si caractéristique des 6 cylindres Porsche. La sonorité envoûtante du Flat 6 venant s’ajouter aux sensations de vitesse, de liberté et de puissance viendront combler les amateurs d’automobile sportive les plus exigeants. « L’échappement sport est fabuleux. En conduite normale, le son reste normal et l’échappement actif ne s’ouvre que si l’on monte dans les tours. En revanche, lorsque le mode sport est activé, c’est une autre histoire. Libre à vous de jauger les gas pour libérer cette symphonie ! » s’est enchanté Laurent.

Malgré toutes ses qualités, l’appétit de la bête reste contenu : les versions en boîte 6 affichent une consommation en cycle mixte de 9,0 l/100 km contre 8,2 l/100 km pour les versions équipées de la PDK. Les émissions de CO2 sont respectivement de 211 et 190 g/km. Il faudra donc s’acquitter respectivement de 6500 ou 4000 € de malus écologique pour pouvoir rouler en Boxster GTS. Ces malus viennent s’ajouter au tarif de base de 73 670 € pour le Boxster GTS boîte 6 et 77 156 € pour le Boxster GTS PDK. Le saut dans le barème écologique fera surement réfléchir à deux fois les acheteurs, car il faudra donc débourser seulement 986 € de plus pour la version PDK. A bon entendeur… Le tarif global sera donc compris entre 80 000 et 90 000 €. Un prix justifié selon Laurent : « Le Boxster GTS est une Porsche sans compromis. Son équilibre et son comportement routier, l’exclusivité de sa finition ainsi que le niveau de ses prestations justifient amplement ce tarif, qui se place correctement par rapport à la concurrence. N’oublions pas également que le  Boxter GTS est une auto vivable au quotidien, comme toutes les Porsche. »

Finalement : Dr Jekyll et M. Hyde

Ce Porsche Boxster GTS, c’est un peu l’incarnation automobile de Dr Jekyll et M. Hyde. Une robe à tomber contre une efficacité sauvage redoutable. De belles formes, un niveau de performance de première classe et des finitions soignées. Malgré le tarif un peu salé, le Boxster GTS reste une Porsche sans compromis, et bénéficie de qualités dynamiques hors du commun que bien des rivales continueront de lui envier longtemps. Nul doute, la belle bête trouvera son public ! Finissons donc avec la “belle et la bête” et toute la famille GTS en vidéo…

Essai : Laurent Pasquali

Texte : Guillaume Ingelaere

Photos : Porsche