La marque au losange a donc fait un pari avec le style de son nouveau Renault Arkana E-Tech hybride (HEV – Hybrid Electric Vehicle). Et il faut bien admettre que le résultat est plutôt flatteur, surtout dans cette version « R.S. Line » et dans ce coloris « Orange Valencia » réservé à cette finition. Le profil est équilibré et dynamisé par les « hanches » subtilement dessinées, tandis que le trois-quarts arrière évite la lourdeur de certains SUV coupés.
Le SUV dégage une sensation de robustesse, mais également un certain dynamisme, deux aspects particulièrement recherchés par les acheteurs de ce type de véhicule. L’Arkana saura très certainement séduire les amateurs du genre, ainsi que ceux qui trouvent les SUV classiques trop sages.
Carte mains-libres en poche (que l’on ne présente plus, tant elle fait partie de l’ADN Renault depuis des années maintenant), on prend place derrière le volant de l’Arkana. La position de conduite surélevée, SUV oblige, est agréable et évite l’effet « camionnette » parfois ressenti avec des assises trop hautes. La sellerie « sport » mixte cuir – suédine de cette version « R.S. Line » est très confortable et maintient bien le corps. Si le dessin de la planche de bord est relativement classique, la finition se situe tout à fait dans les standards de la catégorie et s’offre même quelques fantaisies, tels que les inserts en carbone, les liserés orange de cette version « R.S. Line » ou encore le petit levier de vitesse au look futuriste. L’ergonomie est très bonne, les commandes tombent naturellement sous la main, le volant a des dimensions idéales et le grand écran (9,3″) du système Easy Link permet une navigation fluide et instinctive dans les différents menus proposés. L’instrumentation entièrement numérique est également personnalisable, permettant à chacun d’y afficher les informations qu’il considère comme importantes.
Côté habitabilité, on pouvait craindre pour la tête des passagers arrière avec cette chute de pavillon typique des SUV coupés, mais il n’en est rien. Seuls les très grands gabarits (au-delà d’1,90 m) risquent de flirter avec le plafond. L’espace aux jambes est également très bon, même pour des adultes de grande taille. Côté coffre et bien qu’il n’offre « que » 480 litres face aux 513 litres des versions non-hybrides, la capacité est largement suffisante pour une famille complète et offre même un double fond, permettant de loger quelques affaires supplémentaires.
Pression sur le bouton Start, un bip se fait entendre. En effet, si les conditions le permettent (charge de la batterie, température, etc…), l’Arkana E-Tech hybride démarre en mode tout-électrique. Ce mode sera également privilégié en ville, où le silence règnera alors en maître, pour une conduite reposante. L’Arkana E-Tech permet d’effectuer jusqu’à 80 % de temps de trajet en ville en tout-électrique, réduisant ainsi les consommations et les émissions polluantes. Cette motorisation se compose d’un moteur thermique 1.6 litres de 94 ch et 148 Nm de couple associé à un alterno-démarreur procurant un petit « boost » électrique et d’un « véritable » moteur électrique de 51 ch et 205 Nm (couplé à une batterie de 1,2 kWh), pour une puissance cumulée de 145 chevaux et une autonomie en tout-électrique d’environ 4 kilomètres. Si les 145 chevaux peuvent paraître modestes sur le papier pour un tel gabarit, il ne faut pas oublier que le moteur électrique délivre sa puissance de façon instantanée, garantissant ainsi à l’Arkana E-Tech des reprises tout à fait étonnantes, permettant des dépassements « musclés » sans effort, une très bonne surprise ! Et tout cela en affichant des consommations particulièrement basses : 4,8 l/100 km annoncés en cycle mixte, pour 108 g/km de CO2 par. Pour notre part, nous sommes parvenus à une consommation de 4,9 l/100 km lors de l’essai du Renault Arkana E-Tech, ceci dans de bonnes conditions de roulage (routes secondaires assez roulantes, petits villages, etc…).
Le secret de ces performances et de cette excellente gestion de l’énergie : une inédite boîte à crabots, inspirée de la compétition. Cette boîte propose 4 rapports dédiés au moteur thermique et 2 rapports pour le moteur électrique, permettant ainsi de varier les combinaisons afin d’optimiser le fonctionnement des deux. A l’usage, le passage de l’électrique au thermique est globalement transparent, seul le petit schéma des flux au tableau de bord vous indique ce qu’il se passe. C’est d’ailleurs grâce à cet affichage que l’on comprend à quel point le système a été travaillé, les moteurs agissant tour à tour ou simultanément dans un ballet bien orchestré, sans que rien ne vienne perturber la conduite, tout en conservant un excellent agrément, proche de celui d’un véhicule électrique : changements de rapports lissés, aucun à-coup, insonorisation bien maîtrisée et frein moteur important permettant la conduite « à une pédale » pour peu que l’on active le « mode B » sur le levier de vitesse (permettant également de récupérer plus d’énergie lors des ralentissements). Lors de l’essai du Renault Arkana E-Tech, seules certaines phases de régénération de la batterie font quelque peu monter le moteur dans les tours, mais rien qui ne vienne perturber la conduite.
Notre essai du Renault Arkana E-Tech a révélé un comportement « dynamique » afin de faire écho au style du SUV. Et là encore, le pari est donc réussi, avec un très bon compromis dans les trains roulants : le guidage est précis, le roulis est bien contenu et on se prend à enchaîner les virages avec plaisir, là où la plupart des SUV, avec leur centre de gravité haut perché, nous auraient laissés sur notre faim. On peut dès lors craindre les chocs en ville, avec des suspensions trop fermes, mais il n’en est rien, les ralentisseurs sont avalés sans drame et on ne ressent pas de remontée indésirable. Le poids contenu de 1 435 kg et les jantes aux dimensions raisonnables (pour un SUV) de 18 pouces et les pneus typés confort aident certainement à atteindre ce résultat. Les dits pneus manifestent bruyamment leur mécontentement lorsqu’ils sont malmenés, mais l’Arkana n’est évidemment pas un véhicule purement sportif et s’en sort avec les honneurs dans le domaine du comportement routier.
Affiché à partir de 31 200 € en version E-Tech (et même 29 700 € en version essence TCE 140), l’Arkana offre un positionnement tarifaire très compétitif ! Même dans cette finition haut de gamme « R.S. Line », le tarif hors options est de 36 100 €. L’équipement y est alors pléthorique et les rares options telles que « l’assistant autoroute et trafic » (régulateur adaptatif de 0 à 170 km/h, gestion des bouchons et maintien dans la voie, pour une conduite autonome de niveau 2) sont affichées à des tarifs raisonnables (600 € en l’occurrence). Avec ses faibles rejets de CO2 dus à sa motorisation hybride, l’Arkana E-Tech est également dispensé de malus, ce qui le rend encore plus attractif. Si le constructeur ne souhaite pas équiper l’Arkana de la version hybride rechargeable (PHEV) pour le moment et pour des raisons de dynamisme (prise de poids inhérente à la batterie de capacité supérieure) pourtant disponible sur d’autres véhicules de la gamme, il n’exclut pas de le proposer si les clients le demandent.
En conclusion, notre essai du Renault Arkana E-Tech prouve que le constructeur français est en passe de réussir son pari sur le marché naissant des SUV coupés. Les arguments ne manquent pas en faveur du nouveau venu de la marque au Losange. Son look dynamique est bien secondé par un comportement routier au diapason, tout en offrant des consommations basses et des reprises très correctes. Renault ayant déjà enregistré plusieurs dizaines de milliers de commandes avant même le lancement de la campagne de communication, les clients semblent répondre favorablement à cette nouvelle proposition, ce qui va donc probablement faire de l’ombre au Peugeot 3008 qui n’est, bien sûr, pas un SUV au style de coupé. L’Arkana est-il le premier d’une longue lignée de SUV coupé à venir chez les généralistes ? Réponse dans les années à venir.
Texte, essai et photos : Alexandre Besançon
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