La Ferrari F40, présentée en 1987, était une évolution radicale de la 288 GTO. Conçue pour célébrer les 40 ans de Ferrari, elle fut la dernière supercar validée par Enzo Ferrari lui-même avant sa disparition en 1988. Avec son V8 biturbo de 478 ch, son poids contenu (1 100 kg) grâce au kevlar et au carbone, et son design brut pensé pour la performance, la F40 est devenue une véritable légende, à la fois voiture de route et pour la compétition avec les F40 LM et F40 Competizione.
La Ferrari SC40 reprend cet héritage, mais dans une approche contemporaine. Commandée par un client privilégié et réalisée par le Ferrari Styling Center dirigé par Flavio Manzoni, elle transpose les codes esthétiques de la F40 sur la plateforme moderne de la 296 GTB.
La Ferrari SC40 conserve les proportions de la 296 GTB tout en adoptant un langage stylistique qui évoque directement les années 1980. La face avant plongeante et le dessin des optiques rappellent le regard si particulier de la F40, tandis que le traitement de la cabine s’inspire davantage de la SF90 Stradale, avec des volumes lisses et fluides qui contrastent avec les arêtes vives de son illustre aînée.
Les prises d’air latérales, intégrées avec subtilité, réinterprètent les célèbres prises NACA de la F40, et l’imposant aileron arrière à pans latéraux constitue la référence la plus explicite à la supercar de 1987.
L’habitacle, lui aussi, rend hommage à son modèle d’inspiration. Là où la 296 GTB met en avant le carbone apparent, la Ferrari SC40 privilégie le kevlar, clin d’œil direct à la F40 qui en faisait un usage intensif pour alléger sa structure. Quelques détails spécifiques viennent renforcer cette identité, comme les logos SC40 apposés avec discrétion, le goulot de réservoir et le port de charge usinés en aluminium brossé, ou encore la particularité de voir l’inscription SC40 uniquement sur le côté droit de la carrosserie.
Sur le plan mécanique, la Ferrari SC40, d’un poids à vide de 1 550 kg, conserve intégralement la technologie de la 296 GTB. Elle est animée par un V6 3,0 l biturbo associé à un moteur électrique, pour une puissance combinée de 830 ch pour un rapport poids/puissance de 1,87 kg/ch. Les performances sont à la hauteur de la réputation de Ferrari : le 0 à 100 km/h est abattu en 2,9 s, le 0 à 200 km/h en 7,3 s et la vitesse de pointe atteint 330 km/h. Cette architecture hybride rechargeable (PHEV) permet également de rouler en mode 100 % électrique sur de courtes distances, une prouesse technologique qui illustre l’évolution de Ferrari vers une nouvelle ère.
La Ferrari SC40 restera un exemplaire unique, réservé à son commanditaire. Comme souvent avec les créations One-Off de Maranello, le prix demeure confidentiel, mais il est évident qu’il dépasse largement celui d’une 296 GTB de série, déjà proposée à plus de 300 000 €.
La Ferrari SC40 n’est pas une simple variation esthétique. Elle incarne un dialogue entre deux époques : celle de la F40, brutale, légère et sans compromis, et celle d’aujourd’hui, où la performance se conjugue avec l’hybridation et l’innovation technologique. Là où la Ferrari F40 représentait l’ultime vision d’Enzo Ferrari, la SC40 transpose cette philosophie dans le présent, en réinterprétant les codes stylistiques et techniques de 1987 à travers le prisme du XXIe siècle.
Enfin, la Ferrari SC40 est à la 296 GTB ce que la F40 fut à la 288 GTO : une réinterprétation extrême, un manifeste stylistique et technique. Mais surtout, elle rappelle que la F40, dernière Ferrari de l’ère Enzo Ferrari, demeure la référence absolue à laquelle chaque création exclusive de Maranello continue de se mesurer.
La rédaction
Photos : Ferrari
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