Dévoilé lors du NAIAS 2015 (North American International Auto Show) de Detroit, dans le berceau historique de l’automobile américaine, la Ford GT a ensuite débarqué, la même année, sur le “Vieux Continent” à l’occasion du salon de Genève. En Suisse, la supercar américaine était accompagnée de la version soeur dédiée à la compétition pour l’IMSA WeatherTech SportsCar et le FIA WEC qui inclut bien sûr les 24 Heures du Mans.
Une fois n’est pas coutume et, avant d’enfiler une cagoule ignifugée puis de mettre un casque, nous immortalisons cet instant qui restera longtemps gravé dans nos mémoires. La photos ci-dessous est remplie de petits détails bien choisis.
En effet, notre casquette Ford Performance au logo “GT” est un souvenir de notre immersion au sein du Ford Chip Ganassi Racing lors de la Journée Test des 24 Heures du Mans 2018. Précisons que Ford a annoncé l’arrêt de son programme Endurance en juin dernier. Si une ou des écuries privées n’engagent pas de Ford GT la saison prochaine, il en est alors fini de voir des GT au losange bleu dans la Sarthe.
Quant à notre veste du Tour Auto, ce rallye incontournable est peut-être le seul moment en France où l’on peut voir rouler, en piste et sur route, la mythique Ford GT40, comme sur notre photo ci-dessus du Tour Auto 2018. Place à la présentation et à l’essai de la Ford GT dans un haut lieu du sport auto mondial, à Cockermouth chez M-Sport, l’écurie en charge du programme WRC pour Ford.
A terme, seulement 1 350 Ford GT seront assemblées à l’horizon 2022. A l’origine, 1 000 exemplaires devaient sortir des chaînes de montage mais, un dernier “bonus” de 350 voitures a été annoncé par le constructeur américain en octobre 2018. Pour être tout à fait précis, on doit les Ford GT à Ford Performance et son partenaire canadien Multimatic. Chez nous et en Europe, la sportive “Made in USA” se fait donc rare, très rare…
La puissante américaine n’est également pas une sportive comme les autres. Alors que Ferrari, Porsche ou Aston Martin développent des versions de course sur la base de leur modèle de série, la Ford GT a été conçue conjointement avec celle qui remportera la catégorie LM GTE Pro des 24 Heures du Mans 2016 (Ford GT #68 – Hand/Müller/Bourdais). On peut écrire que Ford a travaillé “à l’envers”, comprendre que la Ford GT de série est une “prolongation” de celle des circuits.
Pour accéder au cockpit de la GT, cela demande une certaine souplesse, l’auto étant équipée d’un arceau cage (de série), de portes à ouverture en élytre, ainsi que de larges pontons, ce qui nous oblige à nous contorsionner. Une fois assis dans le siège baquet fixe de notre “jouet” du jour, on ressent immédiatement une atmosphère beaucoup plus compétition que GT. Il faut d’ailleurs tirer sur une lanière pour régler la distance entre nos pieds et le pédalier, le volant étant aussi réglable en profondeur. La fibre de carbone est omniprésente et, malgré la présence de cuir, d’Alcantara et de pièces assemblées à la perfection, l’ambiance est plutôt austère, ce qui est propre à la production automobile d’outre-Atlantique.
L’impatience et l’excitation sont à cet instant de mise. Après avoir trouvé notre position de conduite idéale (pardon de pilotage), on serre le harnais 6 points (option) pour faire corps avec l’engin. On est alors irrémédiablement attiré par le bouton rouge pour “réveiller” le V6 3.5 l EcoBoost biturbo.
C’est parti, on enclenche le mode “Track” qui permet d’abaisser la hauteur du bolide de 5 cm. Accompagné par un instructeur, nos premiers tours de piste sont réalisés à faible allure afin d’assimiler un tracé clairement sinueux et, surtout, bien humide.
Notre rythme cardiaque s’emballe alors quand on nous indique que l’on peut élever le rythme. On enchaîne alors les rapports avec les palettes au volant et, on sent immédiatement dans notre dos le V6 “prendre sa liberté”. En ligne droite, la zone rouge arrive à une vitesse folle. Plutôt linéaire, le moteur semble ne vouloir ne jamais s’arrêter, c’est jouissif à souhait ! La boîte de vitesses robotisée à double embrayage (7 rapports) joue une partition parfaite pour passer d’un rapport à un autre avec une douceur déconcertante. Qui dit “doux” ne dit pas “lentement” car c’est ultra-rapide. Le son du V6 EcoBoost remplit alors l’habitacle de la Ford GT, ce qui a presque comme effet de décupler tous nos sens, ce dont on a bien besoin.
En virage serré, la direction un peu lourde nous rappelle, une énième fois, que la Ford GT est une “voiture de course de série”. Cependant, on place avec précaution le train avant au millimètre près avec une facilité déconcertante en évitant les bandes blanches interdites d’usage par temps de pluie. Dotée d’une assistance hydraulique, la direction remonte en instantané tout ce qu’il est nécessaire de savoir. La seconde ligne droite du circuit M-Sport fait ensuite apparaître un droite/gauche assez large. Il pleut mais, on passe quasi à fond tant le châssis de l’auto est dynamique, les suspensions sont fermes et réactives. Tous ces éléments sont en prendre en considération, sachant que dans ces conditions, l’aérodynamique de la supercar et le grip des Michelin Pilot Sport Cup 2 font des miracles !
On élève encore plus le rythme car, la Ford GT donne rapidement confiance tant son comportement est sain. Le temps est venu de taper fort dans les freins Brembo en carbone-céramique (394 x 36 mm 6 pistons à l’avant – 360 x 32 mm 4 pistons à l’arrière). Juste avant, on jette un coup d’œil dans le rétroviseur extérieur pour voir l’eau s’échapper à l’arrière du “tunnel aérodynamique” puis, on freine fort… L’ABS se déclenche brièvement, l’aileron arrière se braque et la supercar entre dans la courbe sans aucune dérive. Certes, nous avons pris nos précautions mais l’équilibre de la Ford GT sous la pluie est impressionnant ! On prend ensuite son temps pour accélérer de nouveau à mesure que l’on remet le volant droit. Bref, la Ford GT constitue un accompagnement mécanique de nos membres…
En chiffres, la Ford GT c’est une puissance de 656 chevaux (à 6 250 tr/min), un couple de 745 Nm (à 5 900 tr/min), un poids de 1 385 kilos (coque en fibre de carbone), un 0 à 100 km/h abattu en 3 secondes et une vitesse maximale qui flirte avec les 350 km/h. Précisons, qu’à cause (ou grâce) à la réglementation FIA, la Ford GT de compétition est moins puissante que la Ford GT de série.
Pour conclure, la Ford GT est une sportive radicale d’une efficacité redoutable à faire peur aux sportives européennes les plus affutées. Rare, cette “Ford GT40 des temps modernes” est définitivement une auto à part qui défit les lois de la physique notamment grâce à son aérodynamique d’un autre monde. A son volant, répétons-le, on fait littéralement corps avec la machine pour un plaisir à la fois doux et brutal.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Ford et LesVoitures.com – Alexandre Besançon (Tour Auto 2018)
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