Pour commencer et pour ceux qui ont peut-être des aprioris sur les pick-ups, sachez qu’ils profitent d’entrée de jeu d’un avantage certain, celui de la fiscalité. Alors que les gros SUV ou autres 4×4 sont soumis à des taxes, la TVS (Taxe sur les Véhicules de Société) et le malus écologique, les pick-ups passent au travers de ces « ponctions gouvernementales » pour la simple et bonne raison qu’ils rentrent, malgré leurs tailles, dans la petite case des véhicules utilitaires. De plus, et comme vous allez pouvoir le constater à travers l’essai du nouveau Ford Ranger, les pick-ups ne sont plus du tout de simples voitures basiques « à benne ».
C’est sur le domaine de Forest Hill, situé à Montalet-le-Bois, qu’une horde de Ranger s’est rendue au départ de Paris. Nous reviendrons d’ailleurs sur les capacités routières du pick-up Ford. La campagne des Yvelines nous offre un décor digne du Far West pour présenter le look impressionnant de notre « Toy for boys » ! Le nouveau Ford Ranger profite ainsi d’un nouveau design à la fois moderne et costaud qui est représenté par sa calandre en F, une interprétation européenne de celle du F-150. Ce dernier est tout simplement la voiture la plus vendue aux USA depuis plus de 30 ans. Comparativement au Ranger de 2011, le cru 2016 voit ses optiques avant rehaussées (pour mieux éclairer lors de passages de gué ?).
Le Ranger, c’est aussi 3 déclinaisons : Simple Cabine, Super Cab et Double Cabine. La première version à 2 places propose une capacité de chargement exceptionnelle de 2,317 m de long et 1,560 m de large pour une charge utile maximale de 1 260 kg, la plus importante de la gamme. La second modèle dispose d’un habitacle plus grand avec à l’arrière deux petites portières à ouverture inversée. Sa benne est donc plus courte : 1,847 m. Le Ranger Double Cabine à 4 portes est un vrai véhicule familial grâce à son intérieur spacieux. Sa longueur maximum de chargement passe à 1,549 m et c’est largement suffisant. Les Ranger Super Cab et Double Cab partagent un chiffre, leur longueur de 5,362 m, le Simple Cabine étant un poil de bison d’Amérique plus court : 5,277 m.
Quant à la hauteur des trois frères, elle culmine au-delà de 1,80 m, chiffre quasi-identique à leur largeur : 1,860 m. Maintenant que vous savez tout ou presque sur le gabarit du Ranger, le moment est venu de l’essayer dans la gadoue…
D’habitude, les conditions météorologiques nous font stresser avant chaque essai. Cette fois, nous attendions de l’eau partout et nous avons été servi. Dans un bac à boue géant parsemé de petits chemins tortueux, de pentes verdoyantes abruptes, d’obstacles tels que des souches d’arbre, des pierres et de gués profonds, le Ford Ranger s’est joué de tout en progressant avec une facilité déconcertante malgré une monte pneumatique standard.
Au volant de notre modèle d’essai 3.2 l Duratorq TDCi, nous sommes de grands enfants. L’époque des Majorette dans le bac à sable est bien loin. Hyper-agile et sécurisant, le Ranger impressionne de par sa facilité à se mouvoir et surtout à se sortir des pièges. Sa technologie 4×4 nous permet de disposer de différents choix : 2H pour 2 roues motrices (propulsion) boîte longue, 4H pour 4 roues motrices boîte longue et 4L pour 4 roues motrices boîte courte. Sans oublier les possibilités, souvent utilisées, de bloquer le différentiel arrière en mode 4×4 (option : 720,00 €) ou d’enclencher le contrôle de vitesse en descente.
Autres points importants des spécificités du Ranger qui aident notre progression, sa garde au sol de 23 cm, son angle de devers de 35 degrés et ses angles d’attaque avant et arrière qui sont respectivement de 28 et 25 degrés. Et dans l’eau, le pick-up peut nager jusqu’à 80 cm de hauteur.
Sur le plan des motorisations, le Ranger se décline en 2.2 l Duratorq TDCi de 130 ch (330 Nm) et 160 ch (385 Nm). Le 3.2 l Duratorq TDCi testé développe 200 ch et 470 Nm de couple. Attention à la consommation de ce dernier qui peut vite dépasser le chiffre constructeur de 8,9 l/100 km (cycle mixte). L’envie d’appuyer sur la pédale de droite sur l’autoroute était trop forte car le confort, similaire à une berline de classe moyenne, est bien au rendez-vous (10,6 s de 0 à 100 km/h).
Le Ford Ranger est en effet très polyvalent, sa plage d’utilisation est large et malgré des cotes hors normes pour nos villes, il est agile, suffisamment dynamique et maniable. En revanche, il ne faudra pas se prendre pour Ken Block dans les courbes, en 2H l’arrière du pick-up de 2 170 kilos peut vite partir en glisse. Son rôle de prédilection est plutôt de pouvoir tracter une charge maximale de 3 500 kilos comme le prouve la photo qui suit.
Autres belle surprises, les technologies du Ranger. Il intègre les derniers dispositifs développés par Ford : régulateur de vitesse adaptatif avec radar anticollision, alerte de franchissement de ligne, reconnaissance des panneaux, éclairage intelligente. A son bord, il est même possible d’opter pour un Double Ecran Digital intelligent (finition Limited et Wildtrak). Un écran tactile de 8″, SYNC 2 et la caméra de recul sont également au programme du nouveau Ranger.
Le Ranger Wildtrak de teinte Pride Orange représente la ligne la plus haut de gamme. A noter qu’il n’est disponible qu’en Double Cabine. Les deux premiers niveaux de finition sont les XL et XL Pack. Elles sont suivies des XLT Sport et Limited. Entre le choix des carrosseries, des moteurs et des finitions, les possibilités de configuration sont pléthoriques. Nous sommes bien en présence d’une offre très complète qui est digne d’une voiture classique. Pour couronner le tout, de nombreux accessoires ou équipements (couvre-tonneau souple, rigide ou en aluminium, rideau de benne, porte-vélos, bac de benne, Hard Top, etc…) sauront séduire ceux qui n’auraient pas penser, avant le nouveau Ranger, à se tourner vers un pick-up.
En conclusion, le nouveau Ford Ranger casse en beauté et en force les codes du pick-up d’antan. Véhicule loisir, familial, tout-terrain et professionnel à la fois, il démocratise un segment qui ne cesse d’évoluer et de se faire connaître au grand public. Pour une compréhension optimale de sa gamme, vous trouverez au terme de notre essai tous ses tarifs qui précèdent d’autres photos de l’essai.
Texte, essai et photos : Frédéric Lagadec
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