En juin 2018, Lausanne inaugurait fièrement son premier camion-poubelle entièrement électrique, un mastodonte de 10,5 tonnes propulsé par quatre moteurs électriques cumulant 680 ch. Alimenté par une batterie de 270 kWh, il affichait une autonomie théorique de 380 km et se rechargeait en 6 h 30 grâce à l’électricité 100 % renouvelable des Services industriels de Lausanne. L’investissement, de 760 000 francs suisses (environ 820 000 €), représentait plus du double du prix d’un camion diesel classique, estimé entre 350 000 et 400 000 francs suisses. Mais la ville de Lausanne misait sur des économies à long terme : pas de carburant engloutissant 95 l/100 km, pas d’impôts sur les véhicules propres, et surtout une réduction du bruit et de la pollution dans les rues. Bref, un pari audacieux, presque visionnaire.
Pendant plus de six ans, l’expérience a semblé tenir ses promesses. Le camion-poubelle électrique sillonnait les quartiers lausannois, silencieux et efficace, symbole d’une transition écologique assumée. Mais en décembre 2024, le rêve s’est effondré : panne brutale du système électrique, batteries hors service, moteur HS. Depuis, l’engin dort au dépôt, transformé en sculpture industrielle à 760 000 francs suisses. Les interventions du fournisseur n’ont rien changé : impossible de réparer un prototype dont les pièces sont désormais obsolètes. Pour le ressusciter, il faudra une refonte complète du groupe propulseur, facturée 160 000 francs suisses.
Le constructeur DesignWerk, aujourd’hui intégré à Futuricum (filiale de Volvo), doit récupérer le véhicule le 31 octobre pour une cure de jouvence. Objectif : remplacer batteries et moteur par des composants modernes, plus performants et plus fiables. Si tout se passe bien, le camion-poubelle électrique de Lausanne pourrait revenir en service avec une autonomie accrue, à l’image des modèles Futuricum déjà utilisés par DPD, capables de parcourir des distances record sans recharge.
Face aux critiques, la conseillère municipale Florence Germond, en charge des Finances et de la Mobilité pour la ville de Lausanne, assume le choix d’avoir investi dans un prototype. « Si nous voulons faire avancer les choses, il faut être pionnier, et quand on est pionnier, il y a toujours une part de risque », rappelle-t-elle, citée par 24 Heures. L’idée était claire : créer une demande pour pousser les constructeurs à investir. Sans collectivités prêtes à essuyer les plâtres, la transition énergétique resterait au point mort.
Reste que la facture pique : 160 000 francs suisses pour remettre en route un camion censé durer quinze ans, cela interroge sur la rentabilité réelle de l’opération. Mais Lausanne continue d’élargir sa flotte électrique, des bus aux utilitaires, convaincue que la décarbonisation passe par ces paris risqués.
Enfin, ironie du calendrier : c’est le 31 octobre, jour d’Halloween, que le camion-poubelle électrique en panne sera emmené pour sa renaissance. Après avoir hanté le garage pendant près d’un an, il pourrait revenir d’entre les morts, modernisé et prêt à reprendre du service. Une histoire qui illustre parfaitement la transition verte : pleine de promesses, semée d’embûches, mais impossible à arrêter.
La rédaction
Photos : Ville de Lausanne
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