C’est à Paris, à l’occasion du Paris Motor Show 2018, que le Mercedes-Benz EQC a été présenté pour la première fois en public. Deux ans auparavant, toujours dans le cadre du Mondial de l’Auto, c’est sous les formes déjà très arrondies du concept-car Mercedes-Benz Generation EQ que le SUV électrique est apparu. Face au SUV aux deux lettres “EQ”, on trouve, bien sûr le Tesla Model X et l’Audi e-tron 55 quattro, ce dernier ayant été, comme par hasard, dévoilé en 2018 dans la capitale. N’oublions pas de citer la « Voiture de l’Année 2019 » parmi les concurrents de l’EQC 400, à savoir le Jaguar I-Pace. Débutons notre essai par une vidéo puis, la présentation du design étonnant de la “Mercedes à piles”.
Dans le “nouvel ordre mondial” des voitures électriques de grande série, à chaque constructeur sa stratégie. Ainsi, Audi et Peugeot préfèrent conserver un style identique aux modèles thermiques alors, qu’à l’opposé, Volkswagen met en avant une famille dédiée avec les ID. Développé sur la plateforme du GLC, le Mercedes-Benz EQC (longueur de 4,774 m) se positionne néanmoins en-dehors de tous les autres modèles Mercedes grâce à son aspect lisse et ses rondeurs. Précisons que le Mercedes-Benz EQC Edition 1886 est une série limitée, l’EQC standard étant uniquement proposé en finition AMG Line (photo ci-dessous).
Pour être tout à fait complet, le label EQ Boost concerne les Mercedes-Benz à micro-hybridation (batterie 48 V), l’EQ Power est celui des hybrides rechargeables et l’EQ est donc destiné aux Mercedes électriques. Ces trois appellations sont complétées par celle la Mercedes AMG F1 W09 EQ Power+ de Lewis Hamilton et Valtteri Bottas, les deux pilotes ayant signé un nouveau doublé étoilé au GP de Russie.
A l’avant, notre EQC d’essai fait apparaître la calandre Black Panel. Cet élément représente la signature esthétique qui se retrouvera sur toutes les futures électriques à l’étoile. Le rendu homogène du SUV EQC est relevé par deux entrées d’air factices situées aux extrémités du bouclier alors que la signature lumineuse inédite élargie d’autant plus la face avant de l’auto.
En y regardant de plus près, les optiques Multibeam LED et les multiples capteurs/caméras visibles en haut du pare-brise matérialisent plus discrètement une autre marque de fabrique chère à Mercedes, à savoir du high-tech à tous les étages.
De profil, c’est sous une autre apparence que le Mercedes-Benz EQC se montre, celle de la robustesse et du dynamisme. Des flancs marqués dans leur partie basse, un marchepied imposant, des surfaces vitrées qui s’étirent au maximum vers l’arrière et des jantes de 20″, font du SUV une proposition de design savamment étudiée pour asseoir la position de l’EQC sur un marché de niche mais, devenu depuis peu, très concurrentiel.
L’arrière du Mercedes-Benz EQC Edition 1886 profite d’un dessin tout aussi léché et large avec l’utilisation d’un long bandeau lumineux. Plus bas, tout est aussi beau que simple avec un bouclier à la fine touche de brillance qui souligne une silhouette globale clairement attractive. Sans tomber dans l’excès et en respectant “les codes de l’étoile”, les équipes basées en Californie au sein de l’Advanced Design Studios Mercedes livrent une copie fluide, premium et originale avec quelques prises de risque. Les formes de l’EQC ayant pour but ultime d’optimiser l’aérodynamique.
Du jamais vu, de l’originalité, c’est ce qui saute aux yeux dès le premier coup d’œil lorsque l’on pénètre dans l’univers chromé, high-tech et accueillant de l’habitacle de l’EQC. La planche de bord incurvée aux barrettes brillantes en est le parfait exemple. Mercedes-Benz réinvente ainsi sa propre philosophie pour la rendre exclusive à sa première voiture électrique. Des aérateurs ronds aux formes aéronautiques connus sur de nombreuses Mercedes, on passe à des ouvertures droites.
Le dépaysement agréable que l’on ressent n’est pas tout à fait total car, on retrouve avec plaisir une ergonomie parfaite aux multiples possibilités de commandes : pad central, pads au volant, etc… A cela s’ajoutent, le système MBUX incluant la commande vocale “Hey Mercedes” et la dalle numérique widescreen (instrumentation digitale + écran tactile) qui sont tous indissociables d’une Mercedes-Benz de dernière génération. Malgré un choix de matériaux divers et très colorés, tout se marie à merveille, la qualité des matériaux et leur assemblage étant, comme d’habitude chez Mercedes, du grand art ! L’habitabilité est aussi au rendez-vous avec de l’espace pour tout le monde où les plus grands gabarits seront largement à leur aise. Cela est un petit exploit car il a bien fallu caser la batterie sous le plancher et, rappelons de nouveau, que l’EQC a été développé sur une base technique conçue à l’origine pour des SUV à énergie fossile. Les pères de famille seront alors heureux d’apprendre que la capacité du coffre de l’EQC est de 500 l, soit seulement 50 l de perdu comparativement à un GLC. Place à la route.
C’est au départ de Zurich que notre périple débute au volant du Mercedes-Benz EQC. Dans un silence impressionnant, les premiers kilomètres effectués en ville nous demandent une certaine approche car, les piétons ou autres cyclistes n’entendent rien. La prudence est donc de mise et on adopte le plus naturellement du monde une conduite zen. Ce qui frappe instantanément, c’est le confort exceptionnel ressenti, à l’opposé des toutes premières voitures électriques connues pour souffrir de nombreux bruits désagréables. La ville derrière nous, on s’attaque alors à une première ascension, celle du col de Sattelegg.
C’est l’occasion d’appréhender les différents modes de conduite de l’EQC (“Individuel”, “Sport”, “Confort”, “Eco” et “Max Range”) et surtout un usage inédit des palettes au volant. Ces commandes permettent, en effet, d’activer plusieurs réglages concernant la récupération d’énergie au freinage : du « D Auto » par défaut au niveau le plus élevé de récupération « D – – », en passant par les « D – » (faible récupération), “D” (récupération quasi-nulle) et « D + » présenté comme une fonction croisière par Mercedes. Tous ces niveaux pouvant être exploités quel que soit le mode de conduite choisi. Par exemple, en « D – – », on ne freine presque plus, car l’EQC fait le boulot tout seul, sauf en cas d’urgence ou pour stopper net l’auto. En additionnant le réglage « D – – » avec le mode “Max Range”, on n’avance en revanche plus très vite, l’accélérateur ne répondant presque plus à nos demandes.
C’est tout à fait logique car le mode “Max Range” est le mode plus économique en termes d’autonomie. Les ingénieurs de chez Mercedes ont même poussé ce mode à l’extrême, dans le bon sens du terme, car le système de navigation prend alors en compte intelligemment la typographie des routes, la présence de villes et de stations de recharge pour le trajet à parcourir. On touche, ici, au summum de la voiture du futur mais dès aujourd’hui. De plus, l’EQC dispose d’une armada d’aides à la conduite qui en font une voiture autonome de niveau 2.
Nous choisissons alors de rouler en mode “Confort” et fonction « D – », ce qui nous semble à la fois être le plus agréable et efficace. Les premiers lacets qui se dressent devant nous révèlent une petite sensation de lourdeur générale qui n’efface en aucun cas la qualité du confort ressenti car, l’équilibre du SUV est exemplaire. La batterie abaisse, en effet, le centre de gravité du SUV. Il faut néanmoins adopter une conduite coulée. D’un poids de 2 425 kilos à vide (batterie : 450 kilos), le Mercedes-Benz EQC 400 se montre suffisamment agile grâce à ses deux moteurs (un à l’avant et l’autre à l’arrière) qui en font un SUV à transmission intégrale. D’une puissance de 300 kW (408 chevaux), l’EQC, c’est aussi un couple de camion disponible instantanément : 760 Nm. Un autre chiffre est synonyme de dynamisme, celui du 0 à 100 km/h réalisé en 5,1 s. La vitesse maximale (bridée) de l’EQC étant plus que suffisante : 180 km/h.
Le premier grand moment de notre road trip en Suisse a été la montée au Col du Grimsel. Le paysage fantastique composé de barrages, de lacs, de parois abruptes, d’une flore généreuse et de neige, nous fait comprendre qu’il faut prendre soin et respecter ce que la planète Terre nous propose, ceci telle une bataille contre la pollution causée par l’automobile. Des batailles, il y en a eu au sommet du col (2 165 m) aux abords du lac Totensee, à l’époque des guerres napoléoniennes.
Revenons à notre EQC et son comportement. Finalement plutôt agile à allure normale, il manque quelque peu de précision malgré une direction plaisante à manier. Résolument typé confort et pour la plus grande des polyvalence, le SUV est suspendu d’une manière assez souple, ce qui freine nos élans. A l’opposé, le Jaguar I-Pace est d’une sportivité redoutable. Partie d’une feuille blanche, la marque au félin a logiquement développé un produit plus abouti mais, ne boudons pas notre plaisir certain d’être au volant du sérieux EQC car, lorsque l’on décide d’accélérer à fond, le pouvoir de l’électrique est clairement sensationnel.
Avant d’attaquer l’une des plus belles routes au monde, la Tremola, une halte énergétique s’impose pour recharger la batterie. Sur une borne Ionity de 110 kW, il faut patienter une bonne trentaine de minutes pour récupérer 20% de la charge car, notre EQC d’essai avait sa batterie déjà bien pleine au matin du second jour de notre essai. A l’identique d’une bouteille d’eau que l’on remplit au robinet, la fin d’une charge prend plus de temps par manque d’espace. En règle générale, sur ce même type de borne, 12 minutes suffisent à récupérer 100 km. A la maison sur une Wallbox avec chargeur de 7,4 kW, il faudra dormir une très bonne nuit de 10 heures pour récupérer 100% de batterie soit 3h06 de charge pour 100 km. Sans Wallbox, on passe à plus de 40 heures (prise domestique limitée à 2,3 kW). On en vient donc à “parler piles” et autonomie. La batterie de l’EQC dispose d’une capacité de haut niveau : 80 kWh. L’autonomie du SUV électrique est donnée entre 374 et 414 km (WLTP).
La Tremola ou Tremolastrasse, a été édifiée entre 1827 et 1832. Ses pavés descendent sur 300 mètres de dénivelé et 24 virages tous baptisés d’Airolo au Passo del S. Gottardo. Longue d’environ 4 km, elle offre un spectacle extraordinaire à tous ceux qui l’empruntent. Dans ce haut lieu dans tous les sens du terme, le Mercedes-Benz EQC 400 a facilement relevé ce défi vertigineux, là ou des propriétaires de voiture de collection prennent un maximum de plaisir.
La descente spectaculaire a eu pour effet de régénérer la batterie de façon assez bluffante. Sur ce dernier point, soyez complètement rassurés, Mercedes maîtrise complètement la technologie électrique et son utilisation. Il faut juste penser autrement, rester serein comme les Suisses. Le contraste entre la présence de l’EQC et une Porsche 356 sur la Tremola est saisissant en matière de réflexion sur le plaisir automobile et son son avenir… Un demi-tour s’impose pour immortaliser cette scène intergénérationnelle.
En conclusion, le Mercedes-Benz EQC est une première réussie. Son design novateur, son confort de dingue (excusez-nous l’expression), ses technologies embarquées et son puissant “coeur électrique” nous font déjà aimer l’avenir et le “temps automobile” qui file tout droit vers l’électrique. Du temps, il en faut pour économiser les 78 949 € nécessaires au minium pour acquérir le modèle AMG Line. La série de lancement Edition 1886 qui rend hommage au Benz Patent-Motorwagen Nummer 1 (tricycle fabriqué par Carl Benz en 1886) s’offre pour 92 450 €. Le bonus écologique restant à déduire.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com et Mercedes-Benz
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