Fin 2021, nous vous avons proposé l’essai de la plus grande Mercedes-Benz EQS (L : 5,216 m). Ainsi, avec 4,964 m de longueur, l’EQE peut être considérée comme la “petite soeur” de l’EQS, ces deux berlines électriques aux silhouettes élancées partageant presque tout. A quelques millimètres près, l’EQE affiche, sur sa fiche technique, surtout une longueur quasi-identique à celle de la Tesla Model S. L’EQE est donc la concurrente Mercedes la plus directe à la star des voitures électriques “made in USA”. Comme vous allez pouvoir le constater grâce à notre essai de la Mercedes-Benz EQE 350, cette dernière a tout pour plaire à des clients européens exigeants. Débutons ce reportage avec la vidéo de l’EQE 350 AMG Line sur les belles routes de nos voisins suisses et allemands.
En matière de design, la Mercedes-Benz EQE 350 reprend logiquement tout de l’EQS avec la philosophie de lignes baptisée “one bow” pour, en français : un unique arc. Souvent critiquées pour leurs styles beaucoup trop fluides, comprendre homogènes “sans rien qui ne dépasse”, pour le meilleur des Cx, les voitures électriques peuvent, pour certains potentiels acheteurs, manquer d’attractivité visuelle. C’est pourquoi le département Mercedes-EQ (EQ : Electric Quotient) a pris une initiative plus qu’intéressante à savoir, commercialiser les EQS et EQE presque uniquement en version AMG Line pour leur offrir un aspect sportif. A noter qu’une version d’entrée de gamme EQE 300 Electric Art apparaît aussi sur le configurateur web Mercedes.
Lors de notre essai de la Mercedes-Benz EQE 350, avouons que nous sommes tombés sous le charme de la berline électrique. En effet, sa teinte “Bleu spectral métallisé” (option) et ses jantes AMG noires multibranches de 21 pouces (option) représentent, à nos yeux, le “parfait combo”.
Passons à l’intérieur de la Mercedes-Benz EQE 350 pour y découvrir, sur notre modèle d’essai, un environnement très haut de gamme et qui n’en oublie pas l’essentiel, ceci peut-être à l’opposé d’un écran géant. On évoque, sur ce dernier point, l’Hyperscreen (en photo ci-dessous sur l’EQS) soit, l’immense dalle composée de trois écrans qui prend place sur toute la planche de bord.
Cependant, notre EQE 350 n’en dispose pas, ce qui nous ramène à une certaine tradition automobile chère à Mercedes : plus de raffinement, de matières nobles pour une ambiance intérieure chaleureuse. Certes, on adore le high-tech mais, l’Hyperscreen génère une atmosphère plutôt froide, alors que l’écran incliné de l’EQE (12,8″) laisse la place pour de superbes inserts en bois à la façon d’un bateau Riva, on adore !
Attention, l’EQE n’en est pas moins une voiture électrique à hautes technologies. Elle dispose ainsi de tous les dispositifs de l’EQS dont le fameux environnement MBUX. Quant à l’Hyperscreen, il est proposé , en option, uniquement sur la Mercedes-AMG EQE 53 4Matic+ à transmission intégrale.
Mercedes-Benz EQE 350 et non 350+, pourquoi ? Dans la vidéo de notre essai, c’est bel et bien l’inscription 350+ qui est visible à l’arrière de l’EQE. Mais, depuis fin juillet dernier, toutes les EQE vendues disposent d’une nouvelle batterie CATL. Cela impacte seulement et très légèrement l’autonomie de l’EQE, d’où le retrait du “+”. Pour être tout à fait précis sur ce “changement de pile”, Mercedes-Benz Group a changé de fournisseur de batteries pour s’offrir les services du spécialiste chinois en la matière, CATL, avec lequel il collabore de plus en plus. Récemment, CATL a, d’ailleurs, annoncé l’arrivée prochaine d’une batterie qui promet une autonomie de près de 1 000 km pour la Zeekr 001. Après cette parenthèse électrisante, revenons à l’espace de vie automobile proposé par la Mercedes-Benz EQE 350.
Que l’on se sent bien assis derrière le volant de cette Mercedes-Benz EQE 350. Ce premier constat nous ramène, de nouveau, à l’excellence allemande. De l’espace, il y en a à revendre à l’intérieur de l’EQE 350, même, à l’arrière, pour les passagers qui profitent de l’empattement gigantesque (3,12 m) de la berline électrique à l’étoile. Cependant, le volume de chargement de l’EQE n’est que de 430 l, la faute à la présence du moteur électrique monté sur l’essieu arrière. Comparativement à une Classe C, cela représente 25 l de moins. Venons-en, à l’essai routier de la Mercedes-EQE 350 AMG Line.
La Mercedes-Benz EQE 350 affiche, sur la balance, un poids considérable de plus de 2 300 kilos. En termes de motorisation, l’EQE 350 dispose d’une unique machine électrique de 215 kW/292 ch envoyés aux seules roues arrière, le couple de l’auto étant de 565 Nm. Equipée des roues arrière directrices (option) et de la suspension pneumatique (option), notre EQE 350 nous a clairement surpris par sa tenue de route irréprochable et, surtout, par les sensations qu’elle procure. Même si son poids se fait clairement ressentir, on découvre une auto plus réceptive. En d’autres termes, sa direction répond très bien et, de surcroît, elle transmet parfaitement les informations de la route. On place l’EQE 350 assez précisément dans les courbes puis, les trains roulants font le reste. A cet instant, on est alors agréablement surpris par les autres différents retours d’informations transmis, freins compris, à nos sens d’être humain, par la berline électrique.
Les deux options citées auparavant offrent ainsi une intéressante et indispensable agilité à l’EQE et un très bon équilibre, ce que la plus grande et plus lourde EQS ne propose pas, surtout quand elle est dotée de deux moteurs électriques comme sur l’EQS 580. Le poids, toujours le poids, n’est-ce pas Colin Chapman ?
Le grand point fort de la Mercedes-Benz EQE 350, c’est son confort de très haut niveau. Pas un bruit ne filtre à l’intérieur de l’auto, même lorsque nous avons évolué sur des portions de routes quelque peu endommagées. En forêt noire, on enchaîne alors les kilomètres en profitant des paysages, sans même se soucier de l’autonomie de l’auto, le “nerf de la guerre” du marché de la voiture électrique haut de gamme. La transition est toute trouvée…
Après avoir roulé à allure normale, sur un “terrain de jeu” parfois sinueux et légèrement montagneux, en profitant de quelques franches accélérations, nous avons relevé, au terme de notre long essai de la Mercedes-Benz EQE 350, une consommation de 18,1 kWh. L’EQE 350 intègre une batterie d’une capacité de 89 kWh. En consommation réelle, après un calcul qui n’a rien de scientifique, cela donne 491,71 km d’autonomie, pas mal ! En donnée constructeur, l’EQE 350 est communiquée pour 626 km d’autonomie (WLTP – cycle mixte). Bref, comme le veut l’expression : “on est large”.
En d’autres chiffres, ceux des performances, la Mercedes-Benz EQE 350 réalise l’exercice du 0 à 100 km/h en 6,4 s et peut atteindre 210 km/h de vitesse maximale. Des chiffres, vous souhaitez sûrement en lire encore, ceux liés à la recharge de l’EQE 350. Sur une Wallbox, à 11 kW de puissance de recharge, environ 8h30 sont nécessaires pour passer de 10% à 100% de charge pour la batterie. Sur une borne rapide Ionity, cela va beaucoup plus vite avec une puissance de recharge de 170 kW : 32 minutes.
Enfin, pour conclure l’essai de l’agréable Mercedes-Benz EQE 350, elle répond donc à l’une de nos attentes de journalistes automobiles : ressentir l’indispensable plaisir de conduire. Ce dernier est réellement présent au volant de l’EQE 350 tel un compromis entre mobilité électrique et… plaisir automobile. L’autre satisfaction perçue à bord de l’EQE 350, c’est son confort spectaculaire. Ajoutez à cela une configuration extérieure attractive pour notre modèle d’essai “flashy” et, vous obtiendrez, une voiture électrique plus qu’intéressante, aboutie et adaptée à nos route étroites comparativement à l’EQS. Tout cela a un prix : à partir de 83 250 € (hors options) pour l’EQE 350 AMG Line. Retrouvez, ci-dessous au terme de cet article, d’autres photos de notre essai de la Mercedes-Bene EQE 350
Texte : Frédéric Lagadec
Photos et vidéo : LesVoitures.com et Mercedes-Benz (intérieur EQS)
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