Quand on a des ambitions sportives, la présentation est presque aussi importante que la mécanique. Cela tombe bien pour la Micra qui dispose, de base, de lignes originales et d’une silhouette tranchante contrairement aux rondeurs des générations précédentes. A cette présentation aguicheuse, la version N-Sport ajoute les jantes de 17″, des rétroviseurs spécifiques façon carbone, les badges N-Sport, les pare-chocs noir laqué et de petites touches de sportivité ici ou là. C’est discret, mais de bon goût. Aucun risque ici de tomber dans le tuning sauvage.
Une fois franchie la porte, on découvre un habitacle connu mais revisité. La Micra reste l’une des citadines les plus habitables du marché et cette nouvelle version gomme certaines lacunes. La compatibilité Apple CarPlay/Android Auto ou l’écran tactile se mettent au niveau mais cette version N-Sport se distingue avant tout par son Alcantara qui recouvre généreusement la planche de bord. Cet artifice destiné à faire oublier que la Micra ne dispose pas d’une finition inoubliable rempli parfaitement son office. Ça fait cossu, et ça en met plein les yeux.
La vraie nouveauté se trouve sous le capot. Pour ce début d’année, la Nissan Micra renouvelle son offre moteurs en inaugurant un nouveau bloc. La gamme gagne deux nouvelles motorisations : le 3-cylindres essence turbo 1.0 l développant 100 chevaux (IG-T 100) ou, 17 chevaux supplémentaires sur la Nissan N-Sport (DIG-T 117). Dans les faits, ce bloc remplace avantageusement l’ancien 90 chevaux. Etudié en partenariat avec le groupe allemand Daimler, il ira progressivement rejoindre les autres modèles de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, à l’instar de la future Clio. Dans la version 117 chevaux, le couple atteint les 180 Nm, voire 200 Nm par le biais d’un “boost” temporaire. Le châssis est abaissé de 10 mm, les suspensions sont plus fermes, la direction se veut plus directe et on récupère une boîte manuelle à 6 vitesses.
En pratique, difficile de s’imaginer au volant d’une sportive. La première déception en sortant du parking de l’hôtel en direction des lacets de bitume autour de Lisbonne provient de la sonorité. C’est très quelconque et on aurait apprécié un bruit évoquant davantage l’exploit sportif. La position de conduite est plutôt bonne, les sièges offrent un bon maintien, c’est parti pour 100 kilomètres de virages. Les dos d’ânes en sortie de ville se font bien sentir, mais on reste dans le domaine de l’acceptable. Le compromis confort/sportivité semble bien trouvé.
Après quelques courbes, j’observe un net progrès pour cette version sportive par rapport au châssis “chewing-gum” de la Micra “classique”. Le travail apporté sur le châssis est salvateur, la Micra s’inscrit en douceur dans les entrées de virages, les changements d’appuis se font dans la sérénité, la sortie de virage n’implique aucune frayeur, oui mais il manque quelque chose. Ce quelque chose s’appelle le plaisir. Difficile de ressentir des sensations sportives dans cette Micra. A la sonorité quelconque, s’ajoute un comportement passif et un trou à bas régime. Vous arrivez fort sur une épingle, vous appliquez votre freinage, vous négociez la courbe, votre godasse écrase la pédale de droite, et là… il ne se passe rien. Le temps de réponse est déstabilisant. C’est d’autant plus dommage que le moteur est plutôt efficace dans les tours, et qu’il se montre docile et économe.
Lorsque le rythme devient plus rapide, la Micra N-Sport est distancée par les références de la catégorie. Le train avant est loin de l’efficacité clinique d’une Suzuki Swift Sport, et n’atteint pas la précision d’une Ford Fiesta ST Line ou de la redoutable Fiesta ST, à savoir que cette dernière joue dans la cour des “grandes petites sportives” avec 200 chevaux. La comparaison est donc moins évidente. Gros point positif pourtant, une direction efficace et précise qui mériterait un châssis aussi affuté.
Alors que reste-t-il l à notre Micra N-Sport ? Avec un tarif qui devrait se situer un poil en-dessous des 21 000 €, la N-Sport fait face à de sérieuses concurrentes. 20 700 €, c’est par exemple le tarif affiché par la Fiesta ST Line qui dispose d’un châssis très efficace et de 125 chevaux. Mais la Nissan offre le cuir, le régulateur et une présentation plus avenante. La japonaise est également plus habitable. Des arguments qui pourront faire mouche pour une clientèle familiale mais qui semblent bien maigres pour un amateur de petites sportives. Reste la garantie de 3 ans que tous les concurrents ne proposent pas et une ligne qui ne laisse pas indifférent.
Texte et essai : Niko Laperruque
Photos : Nissan
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