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Peugeot 504 : retour sur le parcours de “L’Indestructible”

La Peugeot 504 fête cette année ses 50 ans. De souvenir en souvenir, sa popularité se transmet de génération en génération partout à travers le monde. La carrière de la 504 s’est achevée il y a seulement 13 ans en 2005. Entre images d’archive et notre visite chez Orhès Racing, structure qui possède une formidable collection de 504, revenons sur les grandes lignes de l’histoire de celle qui est surnommée “L’Indestructible”.

Avant d’effectuer un retour dans le passé, voici les grandes dates de l’histoire de la Peugeot 504 en vidéo.

Après-guerre, Peugeot se lance dans le développement de voitures familiales. La 203 qui fête ses 70 ans cette année a ouvert cette voie à la marque au lion puis, la berline 403 lui a succédé avant que la routière 504 ne débarque sur la “scène automobile” en 1968. Face à elle, Renault possède à son catalogue la traction Renault 16 depuis 1965 et Citroën peut compter sur l’incontournable DS.

C’est donc en 1968 que la Peugeot 504 Berline s’est montrée aux yeux du monde automobile sous la nef du Grand Palais lors du salon de l’Automobile de Paris. Initialement, il était prévu qu’elle soit présentée au printemps mais les événements de 1968 et des mouvements sociaux à l’usine de Sochaux ont retardé sa naissance. Très vite, la Peugeot 504 va séduire à une période néanmoins propice, à savoir les “Trente Glorieuses”.

La grande routière 504 Berline (modèle 78 en bleu), c’est avant tout un design avant-gardiste. Son design est issu du travail de Pininifarina et de Paul Bouvot, directeur du style Peugeot à l’époque. On doit au premier le profil de l’auto et au second la face avant et son intérieur. Cette collaboration franco-italienne offre un caractère élancée à la 504 Berline (4,49 m).

A peine plus longue que la 404 (4,44 m), les phares trapézoïdaux de la 504 resteront pendant longtemps un emblème Peugeot. A l’arrière, la cassure atypique du coffre représente un trait de style à la fois unique et très original.

L’habitacle de la 504 Berline est aussi abouti que sa carrosserie. Spacieux, cet espace de vie automobile offre un confort novateur et des finitions de haut niveau, ceci à l’image de sa sellerie accueillante et d’autres éléments comme, par exemple, la planche de bord composée de plastique épais et d’aluminium. A cela s’ajoutent un volant cossu et des sièges enveloppants aux appuie-têtes escamotables.

La “féline” 504 Berline de 1968, digne héritière technique de la 404, révèle des évolutions de haut niveau dont les suspensions indépendantes à l’arrière et à l’avant (essieu arrière rigide sur la 404). Le système de freinage à 4 freins à disques est, en revanche, inauguré sur la 504.

Dès son lancement, le bloc 4-cylindres 1.8 l de la 504 Berline est proposé en deux déclinaisons : à carburateur pour une puissance de 82 chevaux et l’autre avec un  système d’injection Kügelfischer (107 ch). Précisons que ces puissances sont envoyées aux roues arrière. Certes plus onéreuses, les BMW, Alfa Romeo et autres Lancia de cette fin des années 60 proposent des blocs plus puissants.

Très vite, les spécialistes automobiles de la fin des années 60 sont séduits par les qualités dynamiques et de confort offerts par la 504. Le succès commercial ne tarde pas, malgré quelques critiques sur un certain manque de puissance. “Le lion” réagit donc en septembre 1970 avec l’apparition d’un bloc 2.0 l toujours décliné en deux versions : 93 ch avec le carburateur et  104 chevaux avec l’injection. La 504 gagne alors en souplesse et les reprises sont plus franches.

En 1969, les “beautés” 504 Coupé et Cabriolet étaient nées. Dessinés entièrement par Pininfarina, ces modèles de prestige aux lignes tendues ont fait sensation lors de leur apparition au salon de Genève 1969. L’empattement réduit de 19 cm, comparativement à la berline, et leur porte-à-faux avant très court confèrent un caractère racé à ces deux superbes créations automobiles. Uniquement commercialisés avec l’injection Kügelfischer, les coupé et cabriolet 504 vont bénéficier aussi d’une cylindrée de 2.0 l portant leur puissance à 104 ch. Mais, c’est surtout l’arrivée du V6 PRV en 1974 (rendu également célèbre grâce à la DeLorean DMC-12 au début des années 80) qui offrira ses lettres de noblesse à cette “muscle car à la française”. Cette expression colle parfaitement à la 504 car c’est bien un V8 qui devait officier à l’origine. La crise pétrolière de 1973 passant par là, c’est un V8 “amputé” de deux cylindres qui sera donc utilisé. En 1978, le V6 PRV du duo 504 Cabriolet/Coupé gagnera 8 ch grâce à l’apport de l’injection.

La Peugeot 504, c’est également d’autres nombreuses versions dont les break et familiale 7 places apparus en 1970. Un an plus tard, une version économique de la Berline est même lancée, à savoir la 504 L qui revient notamment à une architecture à pont arrière rigide et à la cylindrée 1.8 l. Plus tard en 1980, le célèbre pick-up 504 fera son apparition. 3 ans s’écoulent avant que Dangel ne dote le pick-up de la transmission intégrale. Ci-dessous en photo, il s’agit d’un modèle California.

En parallèle aux versions de série de la 504 qui évolueront à travers le temps en diesel, boîte automatique et en matière de style, le concept-car Riviera du salon de l’automobile restera dans l’histoire du design automobile. Il peut être considéré comme le premier break de chasse français.

D’année en année et de phase en phase, les vitres électriques, le toit ouvrant et de jantes modernes feront l’actualité de la star française des voitures familiales. D’ailleurs, la Berline de 1978 qui illustre cet article est une version toutes options. Quant au coupé à l’image, il montre des phares en une seule partie à lavant et regroupés à l’arrière synonymes du restylage de 1974.

Chez Orhès Racing, nous sommes tombés sous le charme du cabriolet de première génération à quatre phares avant. Son intérieur en cuir noir fait ressortir magnifiquement le lion Peugeot. Un autre signe distinctif diffère entre les phase 1 et phase 2 des coupés et cabriolets 504. La trappe à essence est placée plus bas sur les premières versions.

On ne peut pas évoquer le parcours de la 504 sans parler de sa côte d’amour à l’international. Aux Etats-Unis, la française a été déclinée dans une version spécifique qui a notamment été utilisé comme taxi à New York.

Dans le domaine su Sport Auto, la Peugeot 504 s’est très souvent illustrée. En compétition, l’Afrique a été sa terre de prédilection. Jean-Pierre Nicolas a fait briller la “lionne” en 1976 au Maroc puis deux fois en 1978 au Bandama et sur l’East African Rally.

C’est d’ailleurs Jean-Pierre Nicolas qui s’est chargé de la préparation des deux voitures qui seront sur les routes de France en avril prochain lors du Tour Auto 2018. Un coupé V6 sera confié à Etienne Bruet et Laurent Picard. Une berline fêtera ses 50 ans avec à son bord Gaëtan Demoulin et Mathieu Sentis.

Les plus curieux d’entre vous doivent s’intéresser à la 504 Coupé V6 Groupe 4 qui apparaît en arrière-plan sur nos photos. Nous reviendrons prochainement sur cette sportive en parfait état en vidéo. Elle est la première réalisation de la nouvelle activité Orhès Classic.

Au terme d’une carrière qui s’est achevée en 2005 suite à l’arrêt des chaînes de fabrication africaine, la 504 s’est écoulée à près de 4 millions d’exemplaires ! Autant de cœurs et de familles portent toujours l’aura de cette voiture en eux.

Texte : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com

Publié par
Frédéric Martin

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