Stellantis : nouvelle campagne de rappel pour risque d’incendie de la batterie des PHEV

Le groupe automobile Stellantis, quatrième acteur mondial du secteur, traverse une période de turbulences particulièrement préoccupante. À la veille d’un automne industriel tendu, le constructeur est confronté à une double crise : une campagne de rappel massive pour risque d’incendie sur plusieurs modèles hybrides rechargeables, et la fermeture temporaire de son usine de Poissy, en région parisienne, prévue du 13 au 31 octobre 2025.

Cette nouvelle campagne de rappel massive liée à Stellantis concerne environ 16 000 véhicules en France, produits entre 2019 et 2022, et touche plusieurs marques phares du groupe. Les modèles incriminés sont les Peugeot 3008 V2, Peugeot 508 V2, Citroën C5 Aircross, DS7 Crossback et Opel Grandland X de type PHEV (Plug-in hybrid Electric Vehicle). Tous sont équipés d’une batterie haute tension lithium-ion susceptible de présenter un défaut de fabrication. Ce dysfonctionnement peut entraîner une surchauffe, voire un emballement thermique, avec un risque avéré d’incendie du véhicule. À ce jour, aucun accident grave n’a été signalé en France, mais les autorités et le constructeur appliquent un principe de précaution maximal. Ainsi, sur le site RappelConso, on peut lire : « Le véhicule peut avoir une batterie haute tension défectueuse, ce qui pourrait causer une surchauffe et provoquer l’incendie de la batterie ou du véhicule ».

Les propriétaires concernés sont invités à vérifier leur numéro de série (VIN) sur le site officiel RappelConso ou auprès de leur concessionnaire. Stellantis propose deux types d’intervention : une mise à jour du logiciel de gestion de batterie (BMS), d’une durée de 45 min, ou un remplacement complet de la batterie, nécessitant 6 à 7 heures selon le modèle. Toutes les opérations sont prises en charge par le constructeur, même hors période de garantie.

Parallèlement, à cette énième campagne de rappel Stellantis, rappelons ainsi qu’une seconde campagne de rappel vise, en ce moment, les marques du groupe Stellantis sur 238 000 véhicules produits entre 2023 et 2025. Cette fois, il s’agit d’un problème identifié sur le circuit d’alimentation en carburant. Des connexions mal serrées sur le tuyau haute pression et le rail d’injection peuvent provoquer des fuites de carburant, entraînant une surconsommation et un risque d’incendie. L’intervention est gratuite et réalisée en moins d’une heure. Précisons que cette autre campagne de rappel a été annoncée en juillet.

Mais au-delà des enjeux techniques, c’est l’avenir industriel de Stellantis en Île-de-France qui suscite l’inquiétude. Comme annoncé dans nos précédents sujets, l’usine de Poissy, dernier grand site de montage automobile de la région, sera totalement à l’arrêt pendant trois semaines en octobre. Cette décision, prise lors d’une réunion extraordinaire du comité social et économique, concerne 2 000 salariés, qui seront placés en chômage partiel ou en congés imposés. Le site assemble principalement les modèles DS3 et Opel Mokka, dont les ventes sont en net recul. La production du Mokka doit s’arrêter en 2028, et aucun successeur n’a été annoncé à ce jour.

Officiellement, Stellantis justifie cette suspension par un « marché difficile en Europe » et la nécessité de réguler les stocks. En réalité, cette mesure traduit un ralentissement commercial préoccupant, avec une baisse de 8,1 % des ventes en Europe continentale entre janvier et juillet 2025. À titre de comparaison, Renault affiche une hausse de 5,8 % et Volkswagen une progression de 3,6 % sur la même période.

L’avenir du site Stellantis de Poissy est d’autant plus incertain que le Paris Saint-Germain envisage d’y construire son nouveau stade, faute d’accord avec la mairie de Paris pour racheter le Parc des Princes. Le terrain appartient à Stellantis, et des discussions sont en cours entre le club, la mairie de Poissy et la région Île-de-France. Valérie Pécresse, présidente de la région, a déclaré que « cela ne peut pas être Stellantis ou le PSG, cela doit être Stellantis et le PSG », soulignant la nécessité d’un projet industriel fort pour accompagner une éventuelle reconversion du site. Cependant, pour le PSG, même sans Stellantis, il pourrait s’agir d’une aubaine si le site de production de Poissy devait être vendu, pour renflouer les caisses. D’après nos infos, le PSG aurait d’ores et déjà décidé de construire son futur grand stade XXL à Poissy.

Enfin, dans ce contexte, les salariés du site Stellantis de Poissy se retrouvent pris entre deux incertitudes : celle de leur emploi, et celle de leur territoire, qui pourrait basculer d’une vocation industrielle à un projet sportif d’envergure. Pour Stellantis, cette conjonction de crises techniques, commerciales et territoriales représente un test de résistance majeur, dont l’issue pourrait redéfinir durablement le paysage automobile français.

La rédaction

Photos : LesVoiture.com