Dans trois courses, les moteurs Renault vivront leurs derniers tours de piste en Formule 1. Alpine F1 Team, héritière de cette histoire, basculera vers une nouvelle ère en adoptant les blocs Mercedes-AMG. Luca de Meo, alors PDG du groupe Renault, avait pris la décision de mettre fin à l’activité historique de Viry-Châtillon, motivé par des raisons financières et de performances. Le coût colossal du développement et le déficit face aux motoristes concurrents ont scellé le sort d’une aventure commencée en 1977. De plus, ces derniers jours, il semblerait que les discussions entre Renault, Geely et Christian Horner se soient accélérées concernant la vente d’Alpine F1 Team.
Bien avant Alpine F1 Team, la marque Renault laisse derrière elle un palmarès qui force le respect. Pionnier du turbo à la fin des années 70, le constructeur automobile au losange a dominé les années 90 avec Williams, offrant cinq titres Constructeurs et propulsant des légendes comme Mansell, Prost, Senna, Hill et Villeneuve. Au milieu des années 2000, Renault F1 Team a décroché deux couronnes mondiales avec Fernando Alonso en 2005 puis 2006. Puis vint l’ère Red Bull, où les moteurs de Viry-Châtillon ont permis à Sebastian Vettel de conquérir quatre titres consécutifs de 2010 à 2013. Citons aussi le titre Constructeurs Benetton-Renault de 1995 avec Michael Schumacher en tant que Champion du Monde cette même année également.
Au total, Renault Sport en tant que motoriste a accumulé douze titres constructeurs (Williams 5 + Renault F1 Team 2 + Red Bull 4 + Benetton 1), onze titres pilotes et plus de 169 victoires en GP, la dernière remontant au GP de Hongrie 2021 avec Esteban Ocon.
Mais l’avenir d’Alpine F1 Team reste incertain. Dans les coulisses, des rumeurs persistantes évoquent une possible vente de l’écurie à Geely, le géant chinois, avec Christian Horner en figure de proue. L’arrivée de Geely en F1 ouvrirait un marché colossal pour Liberty Media, avide de conquérir la Chine. Rappelons qu’en 2026, la Formule 1 introduira un nouveau règlement technique, avec notamment 50 % de la puissance issue de l’énergie électrique.
Hasard du calendrier, Renault organise la vente aux enchères « The Renault Icons », pour financer le futur musée de Flins, où plusieurs monoplaces historiques seront proposées. Ces reliques, témoins des victoires et des innovations de Viry-Châtillon, partiront entre les mains de collectionneurs. Un symbole fort : l’histoire se disperse au moment même où l’avenir s’écrit ailleurs.
Enfin, la Formule 1 perd un acteur majeur de son histoire et les fans français voient s’éteindre une flamme nationale. L’écurie Alpine F1 Team survivra peut-être, mais sous quelle identité ? Française de cœur, anglaise de structure, bientôt motorisée par Mercedes-HPP (High Performance Powertrains), ou va-t-elle disparaitre en étant rachetée par Geely et Christian Horner ? La nostalgie est déjà palpable et la mélancolie s’installe.
La rédaction
Photos : LesVoiures.com, Alpine F1 Team et Artcurial Motorcars