Toyota Corolla Hybride : sérieuse alternative, essai

De l’Auris lancée en 2006 à la Corolla 2019, Toyota redonne vie à celle qui est apparue en 1966. En France, la nouvelle Toyota Corolla Hybride est, comme son nom l’indique, uniquement proposée avec des motorisations hybrides. Après une année 2018 record chez nous, la berline compacte japonaise a pour objectif d’accéder au podium du segment C occupé par les Peugeot 308, Renault Mégane et Volkswagen Golf. La Corolla de 12ème génération est-elle à la hauteur de ses ambitions ? La réponse grâce à notre essai, à Majorque, de la version 122 chevaux.

Il y a tout juste un an au salon de Genève, c’est pourtant sous l’appellation Auris que la compacte Toyota a été présentée mais, quelques mois plus tard, le Mondial de l’Auto de Paris a été le théâtre de la renaissance de la Corolla. Dans un monde automobile moderne ultra-dominé par les SUV, la Toyota Corolla Hybride nous apparaît comme un vent de fraîcheur, surtout sur le plan de son design.

Avec 4,37 m de longueur, 1,79 m de largeur et 1,435 m de hauteur, la Toyota Corolla Hybride est à la fois plus longue (+ 4 cm), plus large (+ 3 cm) et plus basse (- 4 cm) comparativement à la “remisée” Auris. Au-delà d’une silhouette beaucoup plus dynamique, le style de l’auto séduit immédiatement. Exit la simplicité de l’Auris, place à une philosophie de traits enfin racés, à croire que le retour de Toyota en WRC en 2017 a inspiré les lignes sportives de la nouvelle Corolla.

A l’avant, les optiques s’étirent quasiment jusqu’au centre de la calandre en marquant de leurs contours les ailes. Ces dernières ne font qu’un avec un bouclier agressif. Le traitement bi-ton de la partie basse du bouclier offre une saisissante légèreté visuelle à l’énorme entrée d’air noire. L’ensemble se projette avec un caractère incisif vers l’avant. La double signature lumineuse accentue ce phénomène pour générer, sans compromis, de “la méchanceté” à la Corolla, on adore !

Du bi-ton, on en retrouve de profil sur notre Corolla Hybride en finition “Collection”. Précisons que la configuration aux plaques d’immatriculation belges, présentée à travers cet essai, fait apparaître les jantes alliage 17” Aquilon de la finition inférieure “Design” qui ne peut profiter du bi-ton. Parenthèse, ou blague belge fermée, avouons que le rendu obtenu lui confère encore plus de dynamisme. Sous cet angle, la berline confirme une belle réussite esthétique. Du becquet arrière à l’extrémité du capot avant, la fluidité qui en ressort est à mettre au programme des écoles de design. automobile.

Toyota n’a pas oublié d’inscrire la partie arrière de la Corolla dans l’ère de la sportivité moderne. Comme pour l’avant, les optiques en imposent au maximum. L’inclinaison de la lunette arrière s’oppose à celle du bouclier aux galbes imposants. De nouveau, le pare-chocs fait dans un flottement esthétique du plus bel effet. Vous l’aurez compris, la Corolla 2019 est, à nos yeux, une réussite totale qui fait du bien au marché des berlines compactes devenu un peu trop conventionnel.

Passons à l’habitacle de celle appelée aussi Corolla Hatchback pour son hayon arrière (5 portes) car, la Corolla, c’est aussi une version break baptisée Touring Sports. En ouvrant la porte conducteur, notre enthousiasme est un peu redescendu. Malgré une planche de bord joliment conçue, la Corolla marque ici le pas en matière de finitions, même si les assemblages des différents plastiques (trop) durs sont de bon niveau. L’autre exemple de notre relative déception vient du trop petit écran GPS d’une taille de 8″, mal intégré.

On remarque néanmoins quelques efforts sur le traitement des matériaux : surpiqûres, simili cuir, inserts noirs laqués, etc… Les autres bons points à mettre à l’actif de la japonaise sont ses sièges particulièrement confortables, une position de conduite idéale et un volant au toucher premium.

La Toyota Corolla Hybride se rattrape aussi au niveau de son instrumentation, des nombreuses aides à la conduite et des technologies embarquées. Dès la finition d’entrée de gamme “Active”, tout y est, ou presque, avec le pack Toyota Safety Sense, de série s’il vous plaît. Il inclut, entre autres, un système de freinage d’urgence automatique (précollision PCS), un régulateur de vitesse, un dispositif d’alerte de franchissement de ligne (LDA), un autre pour la lecture des panneaux de signalisation (RSA), un régulateur adaptatif intelligent (ACC), un assistant intelligent de gestion de trajectoire (LTA), etc… Avant de passer à notre essai routier sur les lacets en direction du Cap de Formentor, n’oublions pas d’évoquer un espace généreux pour les passagers arrière et un volume de coffre réduit de de 361 l, la faute aux batteries.

Soyons francs et directs, la fantastique route que nous avons choisie pour mettre à l’épreuve la Toyota Corolla Hybride est plutôt destinée aux sportives. Le 4-cylindres 1.8 l essence de la compacte est épaulé par un moteur synchrone à aimant permanent d’une puissance de 53 kW pour 163 Nm de couple. La puissance cumulée de la Corolla Hybride est donc de 122 chevaux (à 5 200 tr/min). A allure normale, le comportement de la Corolla est sain, sérieux et, malgré un poids conséquent de 1 295 kilos, les longues courbes et virages serrés ne lui posent aucun problème. Ces enchaînements ont révélé le sérieux apportés sur les trains roulants (jambes MacPherson à l’avant – multibras à l’arrière), ça ne bouge pas, seul le bruit du moteur se fait trop entendre. La boîte e-CVT y est pour beaucoup. Certes réactif, la e-CVT est, comme pour chaque Toyota qu’elle équipe, le gros point faible de la Corolla. Fort heureusement, le confort de conduite est au rendez-vous car, même si la direction manque légèrement de consistance, on prend plaisir à évoluer au volant de la Corolla Hybride 2019. Encore une fois, la position de conduite est parfaite, ses sièges maintiennent dans toutes les situations et, l’ergonomie des différentes commandes est au rendez-vous.

A allure plus rythmée, la Toyota Corolla Hybride atteint rapidement ses limites, elle n’est de toute façon pas faite pour cela. Une fois redescendus des hauteurs de l’île Majorque, nous conduisons, cette fois, dans des environnements plus adaptés à ses capacités, comprendre celles du quotidien d’un automobiliste. En ville, l’hybridation apporte une souplesse très plaisante sachant que l’on démarre en mode 100% électrique. Sur autoroute, le constat est également positif avec toujours un ressenti de confort très convenable.

En chiffres, ce ne sont pas les 10,9 secondes nécessaires à réaliser le 0 à 100 km/h ou les 180 km/h de vitesse maximale qui sont les arguments forts de la Toyota Corolla Hybride mais, bien sûr, ses consommations réduites en ville annoncée pour 3,2 l/100 km. Une donnée qui s’est avérée presque vérifiée à quelques 4,2 l/100 km relevés par nos soins. Au niveau de la consommation sur autoroute, on est loin des 3,6 l/100 km communiqués par le constructeur, comptez plutôt entre 6,0 et 7,5 l/ 100 km comme nous l’avons noté. Les 76 g/km d’émissions de CO2 feront plaisir à Madame Hidalgo et, surtout aux acheteurs de flottes d’entreprise. Avant de conclure, sachez qu’une déclinaison de 180 chevaux fait partie de la gamme Corolla Hybride 2019.

En conclusion, la Toyota Corolla Hybride peut être définie d’hybride aboutie. Son look, très attractif, risque fort de faire mouche auprès du grand public et des entreprises. En roulant “beau” et “écologique”, les commerciaux et autres itinérants profiteront du meilleur de l’hybride au volant d’une voiture agréable à conduire. Niveau tarif, la Corolla Hybride 1.8 l 122 ch s’affiche à partir 23 950 € (finition “Active”) sur le configurateur web Toyota avec un prix facial barré à 26 950 €, comme quoi la marque japonaise est loin d’avoir fini son offensive à tous les niveaux, promotion incluse, sur le marché des hybrides. En 2020, la finition GR Sport présentée au salon de Genève 2019 complétera le catalogue.

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com et Ugo Missana