Le gouvernement chinois a officialisé fin octobre 2025 son 15ᵉ plan quinquennal couvrant la période 2026‑2030. Contrairement aux trois précédents, ce document stratégique ne fait plus figurer les véhicules électriques (VE) parmi les secteurs prioritaires. Pékin justifie ce choix par une maturité jugée suffisante de l’industrie et par une saturation du marché intérieur, où plus de 150 constructeurs automobiles se disputent les clients. Cette décision aura un impact sur le marché européen des voitures électriques.
Depuis quinze ans, la Chine a massivement subventionné les véhicules à énergie nouvelle (NEV), incluant les voitures électriques à batterie, les hybrides rechargeables et les modèles à hydrogène. Ces aides ont permis l’émergence d’une multitude de marques, mais la rentabilité reste rare. Selon les données 2023‑2024, seuls BYD, devenu n°1 mondial des véhicules électrifiés (VE + hybrides rechargeables) avec plus de 4,3 millions de véhicules livrés en 2024, et Li Auto, spécialiste des SUV à prolongateur d’autonomie, dégagent des bénéfices. Des acteurs comme Nio ou Xpeng survivent difficilement, dépendant encore largement des soutiens publics.
Cette politique de subventions liée aux voitures électriques chinoises a entraîné une guerre des prix féroce. Les modèles chinois, souvent proposés à des tarifs très bas, inquiètent depuis des années l’Occident. L’Union européenne a ainsi imposé en octobre 2024 des droits de douane supplémentaires allant jusqu’à 35 % sur les VE importés de Chine, en plus de la taxe de base de 10 %. En 2025, Bruxelles et Pékin ont ouvert des discussions pour remplacer ces surtaxes par un système de prix minimums, mais aucun accord définitif n’a encore été trouvé.
La décision de Pékin d’écarter les voitures électriques, ou VE, de son plan stratégique vise aussi à réduire la surcapacité. Le marché automobile chinois est saturé, avec une offre pléthorique qui dépasse largement la demande, d’autant que le pouvoir d’achat des ménages recule. Le gouvernement souhaite désormais concentrer ses ressources sur d’autres secteurs jugés plus porteurs, comme la technologie quantique, l’hydrogène ou la fusion nucléaire.
Pour les constructeurs automobiles, l’avenir s’annonce incertain. Les marques les plus fragiles, qui ne survivent que grâce aux aides publiques, risquent de disparaître. Les plus solides, comme BYD ou Geely, cherchent déjà à diversifier leurs marchés. BYD prévoit la construction de trois usines en Europe, tandis que Chery déploie ses marques Omoda et Jaecoo, avec une arrivée programmée en France en 2026. De son côté, Geely, propriétaire de Volvo, Polestar et Lotus, prépare l’exportation de modèles comme le SUV EX5 et s’appuie sur des partenariats industriels, notamment avec Renault, pour contourner les barrières douanières.
Enfin, cette réorientation stratégique du gouvernement chinois dans le domaine des voitures électriques marque un tournant majeur. La Chine, longtemps moteur de la croissance mondiale de l’électrique, choisit désormais de laisser le marché s’autoréguler. Pour l’Europe, cette évolution pourrait signifier une hausse des prix des modèles chinois, mais aussi une sélection naturelle des acteurs capables de s’imposer à l’international.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com
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