Selon le rapport publié le 10 juillet dernier, par la branche Asie de l’Est de l’ONG Greenpeace, le fait de produire des batteries pour l’électromobilité ne serait pas si vertueux que cela pour préserver l’environnement, bien au contraire. Ainsi, la fabrication d’un seul véhicule électrique génère des émissions significatives, dont 30 % proviennent de la seule batterie. Et ces batteries sont produites, dans la majorité des cas, à partir d’énergie provenant de sources fossiles, très éloignées des standards écologiques promis. De quoi remettre en question, à court et moyens termes, l’avenir des voitures électriques ?
Pour étayer son propos, Greenpeace Asie a mené une vaste enquête auprès des dix plus grands fabricants de batteries pour voitures électriques. Parmi les entreprises étudiées figurent des géants du secteur tels que CATL, Panasonic, Samsung SDI, LG Energy Solution, BYD ou encore EVE Energy. Le rapport analyse deux critères clés : l’engagement des sociétés à atteindre une production reposant à 100 % sur des énergies renouvelables, et leur volonté d’exiger des pratiques responsables auprès de leurs propres fournisseurs, en particulier dans l’extraction des minerais.
Les résultats révèlent une disparité nette entre les industriels. Seules trois entreprises passent haut la main les deux critères : le leader mondial CATL (38,18 % de parts de marché), ainsi que les Coréens LG et Samsung. Ces fabricants affichent non seulement des objectifs clairs vers une transition énergétique de leurs chaînes de production, mais demandent également des garanties éthiques à leurs sous-traitants. Ce double engagement, salué par Greenpeace, reste toutefois une exception dans le secteur.
En effet, pour les autres, la transparence fait cruellement défaut. Certaines sociétés ne communiquent des informations que sur un seul des critères. Et dans le pire des cas, aucune donnée n’est disponible, signe d’un manque de volonté, voire d’un refus de répondre aux enjeux environnementaux. Parmi les mauvais élèves identifiés, deux noms ressortent : EVE Energy et BYD. Ce dernier, deuxième producteur mondial de batteries, est particulièrement épinglé dans le rapport. Aucun engagement environnemental n’est déclaré, ni en matière de production propre ni de sourcing éthique. Greenpeace souligne que BYD et EVE Energy concentrent leurs activités dans des pays fortement dépendants aux énergies fossiles, comme la Chine et la Pologne, où l’électricité est en grande partie issue du charbon. Résultat : des gigawattheures de production électrique générant jusqu’à 500 grammes de CO₂ par kilomètre.
Cette situation met en lumière un défi majeur du secteur électrique : l’écologie ne s’arrête pas au pot d’échappement. Comme nous l’écrivons souvent dans nos colonnes et comme l’a rappelé récemment Yann Arthus-Bertrand, l’origine de l’énergie, la traçabilité des matériaux et les processus industriels sont tout aussi déterminants dans le bilan carbone global d’un véhicule électrique. L’analyse de Greenpeace remettrait donc en question l’image vertueuse que certains constructeurs automobiles cherchent à promouvoir, en exposant les coulisses d’une chaîne de production encore largement dépendante aux ressources polluantes.
Enfin, plus qu’un constat, l’ONG appelle à une transformation structurelle de l’industrie des batteries destinées aux voitures électriques ou hybrides. Greenpeace exhorte les fabricants à adopter une transparence totale sur leurs pratiques énergétiques et à intégrer des exigences environnementales dans toute la chaîne d’approvisionnement. Car selon Greenpeace, prétendre bâtir un avenir sans pétrole ne doit pas se faire au prix du silence sur les émissions cachées. Sans un effort massif et coordonné, les voitures électriques risquent de n’être qu’une promesse creuse, incapable d’incarner réellement une alternative durable.
La rédaction
Photos : Greenpeace et LesVoitures.com
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