A l’heure à laquelle Ford prépare son retour sur la grande boucle de la Sarthe, il était important pour les passionnés que nous sommes de redécouvrir l’origine de la relation entre le constructeur américain et cette course mythique. Bienvenue dans une immersion totale un demi-siècle en arrière, à l’époque du triplé de 1966 !
Pour commencer ce voyage dans le temps, il est important de situer l’actualité de l’époque chez Ford qui a provoqué la mise en place d’un programme d’Endurance en Europe. A la fin des années 50, le Sport Automobile vit un essor sans précédent “au pays de l’Oncle Sam”, le baseball n’est qu’anecdotique face aux anneaux de vitesse. La jeunesse issue du baby-boom ne jure que par les chevaux-vapeur et la course sarthoise représente le rêve ultime, largement au-delà d’Indianapolis. Ajoutons à cela un fort intérêt pour Henri de Ford de partir à la conquête de l’Europe et quelques démêlés avec Ferrari, il n’en fallait pas plus pour inciter le géant américain à aller battre le constructeur italien sur son terrain de prédilection.
Tous les moyens ont donc été mis en oeuvre pour gagner, sans aucune excuse possible pour la défaite. Il aura donc fallu s’entourer de quelques magiciens comme Caroll Shelby et d’autres grands noms issus de la compétition en Europe pour préparer une auto capable de finir et gagner cette course de 24 heures. Deux éditions ont été nécessaires pour essuyer les plâtres et fiabiliser le tout pour enfin entrer dans l’histoire en 1966. L’année du triplé qui ouvrira les portes à 4 victoires successives et surtout la fin du règne de Ferrari au Mans.
Ils sont peu de constructeurs à pouvoir se vanter d’avoir entretenu il y a plus ou moins longtemps une véritable relation passionnelle avec la course d’Endurance la plus mythique au monde. Certains sont entrés dans l’histoire par un nombre de victoires monumental au fil du temps, d’autres comme Ford ont écrit quelques lignes des plus emblématiques de la discipline. Par exemple, le fameux triplé que le constructeur d’outre-Atlantique a réalisé en 1966. A ce jour une chose est certaine, le retour en GT de Ford 50 ans après un tel exploit, n’a rien d’anodin. Et l’ambition des Ford GT n’est clairement pas limitée au tourisme et à la nostalgie, il est temps d’écrire une nouvelle page de l’histoire.
Cependant, un tel patrimoine perdure à travers le temps. Certains lieux entretiennent le mythe à travers les décennies. Ces rares lieux deviennent de véritables points de chute pour un pèlerinage dans les règles. S’il y a bien un endroit qui a voué son existence aux 24 heures, c’est l’Hôtel de France, notre point de ralliement à quelques jours du départ, quoi de mieux pour s’imprégner de cet univers sans égal !
Aux grandes heures de l’Hôtel de France, ce lieu était une sorte de « siège » où les pilotes se retrouvaient en famille durant cette longue période de préparation qui précédait la course. Que cela soit avec Ford ou d’autres constructeurs, cet établissement a vu passer l’Histoire Automobile dans ses murs.
Il fallait venir à l’Hôtel de France pour gagner au Mans. De plus, pour la petite anecdote, le trajet entre l’hôtel et le circuit servait à une époque de shakedown. Imaginez donc l’armada de voitures de course qui ralliaient le circuit par la route, une véritable ode à la course que nous ne sommes pas prêts de revoir de sitôt. Outre le charme indéniable de l’endroit, l’atmosphère qui y règne n’est qu’hommage aux anciennes gloires du Sport Automobile. Nous parlons bien d’un lieu qui respire la passion et le vécu.
Une fois dans l’hôtel, il suffit de se laisser porter et finalement se mettre dans la peau de ces gentlemen qui ont écrit l’histoire de la course. Au-delà des photos d’archives qui jalonnent les couloirs et les salles, certaines personnes font partie des murs et sont là pour donner vie encore un peu plus au mythe, à l’image de Christophe, barman de l’établissement depuis trente ans et qui par conséquent a vu défiler trois décennies de pilotes, familles, et équipes.
Un livre ouvert qui anime toutes ces histoires dont on ne pourrait jamais s’ennuyer. De quoi sublimer cette carte postale automobile dont le grand Jean Graton s’est inspiré même dans les cases de sa bande dessinée dont le fameux Michel Vaillant était le héros.
Le propriétaire actuel originaire de Grande-Bretagne veille à ce que cet endroit continue à faire vivre la magie du Mans en organisant de nombreux évènements avec des clubs de passionnés. L’apothéose étant un projet encore discret de regrouper les anciennes gloires des 24 Heures au sein de l’hôtel pour un véritable mémoriel.
A l’occasion de ce retour en force de Ford dans la Sarthe, une seule démarche apparaissait comme cohérente. : prendre le volant des toutes nouvelles Ford Mustang et Focus RS Black Series issues de la série spéciale créée pour les 50 ans du triplé de 1966 et revivre cette osmose sur place, entre les vibreurs des virages d’Indianapolis et la salle à manger de l’Hôtel de France.
En route au volant de ces deux véhicules “hommage” recouvertes d’un noir profond et de bandes grises symboles sans appel que l’on retrouvait sur les voitures de course d’époque. Un motif qui rajoutait la dose visuelle de sportivité nécessaire à un modèle au caractère bien trempé. Nous pouvons d’ailleurs confirmer qu’après un demi-siècle d’existence l’effet des “bandes” sur la carrosserie fonctionne toujours !
Nous voici donc équipés au mieux pour rouler sur les traces du Shakedown d’époque pour les quelques 45 kilomètres qui séparent le circuit de l’hôtel situé à La Chartre-sur-le-Loir. Comme si nous retournions au QG de Ford qui investissait les lieux en attendant la victoire comme le mentionne si bien Jacky Ickx après sa réussite de 1969 au volant d’une GT40 :
« Toute cette effervescence laisse apparemment insensible l’équipe Ford qui, comme à l’habitude, attend le jour J et l’heure H dans sa retraite de La Chartre sur-Le-Loir. »
A noter que Jacky Ickx sera au Mans cet année et bien sûr, il a choisi l’Hotel de France pour son séjour, tout comme un certain Derek Bell, 5 fois vainqueurs des 24 Heures du Mans, un grand habitué de l’hôtel.
Il est maintenant temps de tourner vers l’avenir avec une équipe Ford qui se prépare à affronter un sacré défi face à une concurrence italienne de premier ordre. Et si ce petit détail suffisait à transcender ces Ford GT et les conduire à une victoire sur cette édition 2016 des 24 heures du Mans ? Quoi qu’il en soit, une bien belle aventure en perspective qui se prolongera lors du Le Mans Classic, les 8, 9 et 10 juillet, où Ford sera bien sûr présent ainsi que LesVoitures.com pour relater ce somptueux anniversaire. Mais avant, les quatre Ford GT engagées au sein de la structure Chip Ganassi Racing tenteront ce week-end d’écrire une nouvelle page de l’épopée Ford au Mans. Avant de découvrir d’autres photos de notre road trip et des images d’archives “Ford en émotions”, voici des images du Mans 1966…
Texte : Guillaume Pons
Photos : Ford
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